L’industrie cosmétique, un secteur stratégique mais fragilisé
L’industrie cosmétique contribue fortement à l’économie nationale, fait face à une pression fiscale et administrative croissante. C’est ce qui ressort de la conférence de presse organisée par la Conect, ce mercredi 3 décembre 2025 à son siège.
Aslan Berjeb, président de la Conect a mis l’accent sur l’importance du secteur qui représente environ 1,6% du PIB avec un chiffre d’affaires estimé à 1,6 milliard de dinard. Il génère environ 10 000 emplois directs, dont ceux liés à l’industrie, la distribution et la vente au détail.
Pourtant, la part locale sur le marché national est en baisse, passant de 24% en 2015 à environ 15% aujourd’hui. Le secteur informel, lui, a progressé de 23% à 35%, alimentant la perte de compétitivité des entreprises formelles et leur fragilisation.
Parmi les panélistes présents, l’absence d’un texte législatif spécifiquement dédié aux cosmétiques crée un déséquilibre entre acteurs formels soumis aux règles et informels sans contraintes, engendrant une concurrence déloyale et des risques sanitaires pour les consommateurs.
Maroua Ben Ali, fondatrice d’Herbeos et experte en Aromathérapie, tire la sonnette d’alarme sur l’absence totale du cadre réglementaire législatif spécifique pour les produits cosmétiques ainsi que l’expansion de du secteur informel.
Pour sa part, Selima Zaouali, fondatrice d’Aseptika Lab et lauréate du prix de Femme Entrepreneure de l’année 2021 aux Trophées de Femmes Entrepreneures .. revient sur le monopole de l’alcool et le vide réglementaire. Et qu’il est d’autant plus important de protéger le secteur formel, en encourageant la qualité et l’innovation, et en sécurisant la santé des consommateurs.
Les deux intervenantes Maroua Ben Ali et Selima Zouali mettent l’accent que pour améliorer la compétitivité sur le plan réglementaire, il y a un intérêt à développer ou à mettre en place une réglementation spécifique pour les produits cosmétiques. Et ce à travers la nécessité de réduire les produits informels et de prendre soin de la santé et sécurité du consommateur et d’autres et d’autre part, on va donner plus de compétitivité aux produits sur le plan réglementaire et ouvrir des horizons d’exportation pour pour plusieurs pays”, concluent-elles. .
Il convient de noter que depuis 2018, un droit de consommation de 25% frappe certains produits cosmétiques tels que parfums, soins de la peau (y compris les écrans solaires) et maquillage, appliqué tant aux produits importés, calculé sur la valeur déclarée en douane, qu’aux produits locaux, calculé sur le prix de vente. Cette fiscalité aggrave la perte de pouvoir d’achat des consommateurs et favorise la montée du commerce illégal, notamment sur les réseaux sociaux et sites en ligne.
En somme, pour soutenir le secteur formel et préserver la santé des consommateurs, plusieurs mesures sont indispensables. A savoir, la suppression du droit de consommation sur les produits tarifaires 3303 et 3304 (soins, parfums, maquillage). L’exonération du droit de douane sur les matières premières et emballages, y compris pour les sociétés commerciales qui importent pour des PME incapables d’importer directement.
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