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Les firmes multinationales, acteurs de la géopolitique du XXIe siècle

03. Dezember 2025 um 09:03

La puissance de certaines grandes firmes multinationales les érige en acteurs des relations internationales. Si le fait n’est pas nouveau, depuis le début du XXIe siècle, les firmes multinationales connaissent deux phénomènes essentiels.

D’une part, la dernière vague de mondialisation se caractérise par la montée en puissance d’entreprises asiatiques, en général, et chinoises, en particulier. Plus largement, elles sont de plus en plus diverses dans leur origine et de plus en plus détachées de toute référence nationale précise.

D’autre part, la révolution numérique a accouché de firmes multinationales d’un nouveau genre, symbolisé par les GAFAM et leurs pendants chinoises BATX. Leur capacité d’action reflète le poids et la puissance d’influence des firmes internationales.

La montée en puissance des firmes

Acteurs majeurs de la mondialisation qui érige la puissance économique en facteur essentiel du hard power et du soft power, les firmes multinationales sont parties prenantes des nouveaux équilibres mondiaux. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires de quelques firmes multinationales peut être supérieur au produit national brut (PNB) de certains Etats. Même si la qualité de sujet de droit international ne leur est pas reconnue, ce poids économique leur permet désormais de s’imposer comme de véritables acteurs des relations internationales.

Le seuil atteint par leur poids financier ou leur taille économique nourrit des rapports ambivalents avec les Etats, conjuguant logiques de concurrence et de complémentarité.

Les firmes multinationales tendent à échapper au contrôle ou du moins aux instruments de régulation (inter)étatiques. Elles font preuve d’une capacité à définir des stratégies de contournement des contraintes nationales, à mettre les Etats en concurrence et à développer production, commercialisation et investissement dans des pays différents.

Ces acteurs transnationaux ont proliféré en jouant des frontières, en déterritorialisant certaines de leurs activités économiques, en s’affranchissant de la souveraineté fiscale des Etats et en échappant largement à l’autorité des droits et régulateurs nationaux.

Face à leurs stratégies globales et à leurs modes de fonctionnement transnationaux, les Etats peinent à imposer leur autorité. A l’inverse, les entreprises multinationales peuvent influencer les structures réglementaires, économiques et sociales des Etats où elles opèrent.

Un regard critique sur la montée en puissances des firmes

Cette montée en puissance pose des questions de souveraineté (liées notamment au cloud) et d’autonomie stratégique (y compris pour les pays industrialisés). Par exemple, dans le cas des GAFAM, en sus de l’accumulation de capital et de leur poids financier, grâce à leur mainmise sur les câbles de fibre optique sous-marins (secteur jusque-là dominé par les grands opérateurs internationaux de télécoms), ces entreprises dominent l’accès au Web. L’essentiel des communications numériques dans le monde passe en effet par les câbles (notamment sous-marins).

Face au pouvoir croissant des firmes multinationales, ces dernières essuient des critiques d’une double nature : certaines portent sur le risque d’atteinte aux libertés et droits fondamentaux des individus que charrient certaines de leurs activités; d’autres soulignent l’atteinte à l’autonomie et à la souveraineté des Etats que leurs stratégies et modes d’organisation/action entraînent (exploitation des ressources nationales, contournement des systèmes fiscaux et juridiques nationaux, voire recours à la corruption des autorités nationales).

La confrontation entre multinationales et gouvernements d’Etats du Tiers-Monde, qui procédaient notamment à des nationalisations, a marqué la Guerre froide. L’effondrement du bloc communiste et la mondialisation néolibérale soutenue par les institutions internationales ont favorisé les multinationales dans leur rapport de force avec les Etats du Sud. En témoigne le déséquilibre qu’instaurent les traités bilatéraux de protection des investissements entre pays d’origine des firmes et pays d’accueil.

Pour autant, leurs relations avec certains Etats s’avèrent plus complexes et ambivalentes. Ainsi, certaines firmes multinationales sont de véritables acteurs et vecteurs de la politique étrangère de puissances étatiques…

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Au-delà des sommets, l’Afrique en quête d’un rôle au XXIe siècle

26. November 2025 um 08:08

Trois ans après le précédent sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine (organisé en février 2022 à Bruxelles), les dirigeants des États membres des deux organisations régionales se sont réunis en Angola (les 24 et 25 novembre), célébrant ainsi le 25ème anniversaire de leur partenariat.

Si les Européens se trouvent plongés dans un profond questionnement existentiel au regard du nouvel ordre mondial émergeant (dans lequel leur propre sécurité n’est plus garantie), le continent africain semble encore y chercher sa place. La reconfiguration des équilibres mondiaux questionne la place de l’Afrique dans la compétition internationale. 

La superficie de l’Afrique (plus de 30 millions de km², soit plus que la taille cumulée de la Chine, des Etats-Unis, de l’Inde et d’une partie de l’Europe) et son poids démographique (près de 1,5 milliard d’habitants, soit environ 20 % de la population mondiale) contrastent avec sa faible puissance politico-diplomatique et économique. Après une longue période coloniale, les indépendances nationales n’ont pas permis de rendre véritablement audible la voix des nouveaux Etats africains.

Sur le plan géopolitique, à défaut d’intégration continentale politique et économique, il est difficile de considérer l’Afrique comme une unité ou actrice globale, un « continent-puissance », des relations internationales parlant d’une seule voix. Les 54 Etats africains sont relativement marginaux sur la scène internationale (aucun n’est membre du Conseil de sécurité de l’ONU et seule l’Afrique du Sud fait partie du G20 et des BRICS) comme dans l’économie mondiale (même si certains d’entre eux occupent une position non négligeable dans des secteurs stratégiques comme les hydrocarbures : Algérie, Libye, Nigéria, etc.).

De même, les puissances africaines sont limitées dans leur influence régionale par de profondes faiblesses intérieures, qui exposent à l’influence de puissances non africaines.

Le continent est souvent considéré comme un simple objet du jeu de puissances, qui visent le contrôle de points géostratégiques et de ressources naturelles. Une politique de puissance qui se traduit par une répartition des zones d’influence étrangères sur le continent et par la multiplication des sommets du type Chine-Afrique, Turquie-Afrique ou Afrique-France.

Cela n’exclut cependant jamais une marge d’autonomie des acteurs politiques africains et une importante variété de leurs interactions avec ces puissances.

Sur le plan géoéconomique, l’Afrique est le continent le moins développé au monde et ne représente qu’environ 3 % du PIB mondial. Avec l’échec des projets de développement post-indépendance, l’Afrique compte trente-deux des quarante-six pays les moins avancés (PMA), tels que définis par les Nations unies. Et les données du développement y sont, quels que soient les indicateurs, les plus faibles du monde. La pauvreté est d’autant plus mal acceptée par les sociétés que celles-ci sont de plus en plus inégalitaires.

Un retard de développement socio-économique accru dans les pays d’Afrique subsaharienne et dont les causes sont liées : au poids de l’héritage colonial (avec des cadres étatiques et institutionnels relativement fragiles); à des défaillances de la gouvernance publique (avec en particulier le fléau de la corruption au sein de l’appareil politique et administratif); des infrastructures insuffisantes ou défaillantes; des situations politiques instables; des foyers de tensions et de conflits (intra-étatiques ou interétatiques) persistants ou récurrents (au Sahel, en Afrique centrale, dans la Corne de l’Afrique); des ressources naturelles (à l’origine d’industries extractives) exportées sans transformation et donc avec une faible plus-value; des richesses inégalement réparties et captées par une oligarchie (sur fond de corruption endémique); une transition démographique inachevée; l’impact du réchauffement climatique (alors que le continent contribue de façon marginale aux émissions de gaz à effet de serre), etc.

Les pays africains demeurent globalement, soixante ans après les indépendances, tributaires de l’exportation de matières premières brutes et sont très vulnérables aux variations de leurs prix.

Une réalité structurelle qui n’empêche pas les Etats africains de faire montre de leur volonté d’autonomie vis-à-vis des anciennes puissances coloniales et de rompre ainsi avec l’hégémonie occidentale.

Dès lors, face aux partenariats alternatifs (sur les plans militaires et économiques) qu’offrent la Chine et la Russie (mais aussi des puissances régionales comme la Turquie, l’Inde et le Brésil), la question est de savoir si le continent sera un simple terrain des rivalités entre les puissances ou s’il va s’affirmer comme un acteur majeur du monde multipolaire.

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