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Taoufiq Abou Naïm, nouvel homme fort du Hamas à Gaza

22. Oktober 2025 um 08:17

Très peu connu du grand public, Taoufiq Abou Naïm est aujourd’hui pressenti pour prendre la tête du Hamas à Gaza. Le chef des forces de sécurité du Hamas a fait toute sa carrière au sein du mouvement palestinien mais il doit son ascension à son ami Yahya Sinwar qu’il a rencontré sur les bancs de l’université islamique de Gaza et dont il sera le compagnon de captivité dans les geôles israéliennes. C’est en 2017, quand Sinwar prend la tête du Hamas dans la bande de Gaza qu’Abou Naïm se voit catapulté à la tête du puissant appareil sécuritaire du mouvement qui tient d’une main de fer le territoire palestinien. 

Imed Bahri

Le journal Israel Hayom s’est intéressé à Tawfiq Abou Naïm qui est décrit comme un dirigeant politiquement expérimenté et impitoyable, disciple de Cheikh Ahmed Yassine et proche collaborateur de Yahya Sinwar. Le journal souligne qu’il est bien placé pour diriger le Mouvement de résistance islamique (Hamas) dans la bande de Gaza. 

Dans son article, Shachar Kleiman rapporte qu’Abou Naïm avait fait allusion à l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023 des mois avant qu’elle ne survienne et affirme qu’aujourd’hui, après l’élimination de la plupart des dirigeants du Hamas, son premier grand test a déjà commencé.

Une figure emblématique

Moins d’un mois avant l’opération Bordure protectrice, Abou Naïm –figure emblématique de la direction du Hamas à Gaza et, selon le journal israélien, l’un des hommes les plus puissants de la bande de Gaza– était l’orateur principal d’un rassemblement organisé dans le camp de réfugiés de Bureij en soutien aux prisonniers palestiniens incarcérés en Israël.

Celui qui est devenu l’un des principaux candidats pour diriger Gaza aujourd’hui avait déclaré à l’époque: «La résistance palestinienne place les prisonniers au cœur de ses priorités. Ce rassemblement de masse vise à soutenir nos prisonniers dans les prisons de l’occupation et à signaler que leur libération n’est qu’une question de temps»

Selon Israel Hayom, 4 000 prisonniers palestiniens ont été libérés dans le cadre de trois accords d’échange, contre 255 détenus israéliens. Cependant, quatre des prisonniers les plus importants du Hamas sont restés incarcérés en Israël : Ibrahim Hamed, Hassan Salameh (qui dirigeait les Brigades Ezzedine Al-Qassam en Cisjordanie, à ne pas confondre avec son homonyme Ali Hassan Salameh alias le prince rouge chef du groupe Septembre noir tué par le Mossad en 1979), Abdullah Barghouti (commandant au sein des Brigades Ezzedine Al-Qassem, à ne pas confondre avec l’autre prisonnier Marwan Barghouti qui appartient au Fatah) et Abbas al-Sayed.

Selon le journal israélien, ces quatre personnes étaient des candidats potentiels à la succession de Yahya Sinwar mais leur absence a laissé un vide à la tête du mouvement. Cependant, ils n’étaient pas les seuls candidats qualifiés. Tawfiq Abu Naïm, 63 ans, né dans le camp de réfugiés de Bureij et faisant partie des prisonniers libérés lors de l’accord de 2011 concernant Gilad Shalit, était également en lice.

Enfant, il a été témoin de la guerre de 1967 et a ensuite confié ses souvenirs à un médecin français. Il a étudié à l’Université islamique de Gaza -il y a obtenu une licence en charia puis un doctorat- et c’est là qu’il a rencontré Sinwar.

En 1983, il rejoint la cellule locale des Frères musulmans et devient disciple du cheikh Ahmed Yassine. Avec Sinwar et Rawhi Mushtaha, il rejoint l’appareil Al-Majd, spécialisé dans l’élimination des collaborateurs. Emprisonné par Israël, il y apprend l’hébreu et tente de s’évader avec Sinwar, mais échoue, selon le journal.

Vingt ans plus tard, Abou Naïm retourne à Gaza et occupe plusieurs postes administratifs au sein du gouvernement du Hamas, notamment la gestion des familles des personnes tuées et emprisonnées, et l’intégration des réfugiés syriens. Il coordonne également avec d’autres organisations. Peu après, il est promu à l’un des plus hauts postes du mouvement.

Sous Sinwar, Abou Naïm est chargé de la sécurité intérieure, de la police et des renseignements. Il noue des relations étroites avec les services de renseignement égyptiens, notamment avec Ahmed Abdel Khaleq, responsable du dossier palestinien. Il coordonne avec lui l’établissement de points de contrôle à la frontière entre Gaza et le Sinaï, renforçant ainsi sa position au Caire. En 2017, Abou Naïm a survécu à une tentative d’assassinat. Selon le journal, un salafiste aurait placé un engin explosif dans sa voiture lors d’une visite du camp de réfugiés de Nuseirat, le blessant légèrement. Il est resté à ce poste jusqu’en 2021, date à laquelle il a voulu se présenter aux élections du Conseil législatif palestinien, annulées par le président palestinien Mahmoud Abbas.

Abou Naïm a ensuite repris la direction de la Fondation Waad, qui s’occupe des affaires des prisonniers. En mars 2023, il a déclaré au journal Filastin que les jours à venir seraient décisifs et qu’il menaçait d’une escalade de la violence dans les prisons israéliennes, notamment pendant le Ramadan. Israel Hayom précise qu’après l’opération du 7 octobre 2023, il a disparu de la circulation. 

Le jour d’après

Avec l’élimination des hauts dirigeants du Hamas durant la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, Abou Naïm a été invité à reprendre des postes de direction alors que seul Mahmoud Al-Zahar restait en vie parmi les membres du bureau politique à Gaza après que les autres ont été tués ou ont fui la bande de Gaza 

Aujourd’hui, comme le rapporte Israel Hayom, Abou Naïm, en coopération avec les dirigeants de l’aile militaire, joue un rôle crucial dans l’élaboration du «jour d’après» dans la bande de Gaza. Cela pourrait s’expliquer par son expérience politique personnelle, qui lui permet de gérer les affaires en coulisses, même si un comité administratif technocratique est formé.

L’appareil sécuritaire mis en place par Abou Naïm est actuellement utilisé pour réprimer les personnes soupçonnées de collaboration avec Israël, comme lors des affrontements qui ont éclaté dans le quartier de Sabra avec une «milice locale» appartenant à la famille Dughmush accusée par le Hamas de collaborer avec Israël.

Le journal souligne que d’autres groupes armés accusés par le Hamas de collaborer avec Israël demeurent en position de force, citant notamment Ashraf al-Mansi à Beit Lahia, qui a annoncé que ses forces sont toujours actives, Hussam Al-Astal à Khan Younis et Yasser Abou Shabab à Rafah.

Israel Hayom conclut que ces groupes échappent à la première phase du plan du président américain Donald Trump, soulignant que le véritable défi débutera lors de la deuxième phase, lorsque les forces internationales entreront dans la bande de Gaza pour garantir un cessez-le-feu. Cela placera Tawfiq Abu Naim devant son plus grand défi.

L’article Taoufiq Abou Naïm, nouvel homme fort du Hamas à Gaza est apparu en premier sur Kapitalis.

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