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Tunisie : une embellie de croissance fragile…

10. Oktober 2025 um 06:00

La Banque mondiale (BM) entrevoit une légère amélioration de la croissance tunisienne en 2025, estimée à 2,6 %, contre 1,6 % en 2024. Cette progression, portée par une bonne campagne agricole et la relance du secteur de la construction, pourrait donner l’impression d’un regain de vitalité économique. Mais à y regarder de plus près, cette embellie apparaît fragile, conjoncturelle et peu transformative.

Selon le rapport de la Banque mondiale sur la région MENAAP, la croissance tunisienne bénéficiera d’une reprise dans l’agriculture — notamment l’huile d’olive et les céréales — et d’un regain d’activité dans le bâtiment. Ces deux moteurs demeurent cependant hautement volatils : l’agriculture reste tributaire du climat; tandis que la construction dépend d’un financement public limité et d’un investissement privé en repli.

Lire aussi : La BM s’attend à une croissance de 2,6 % pour la Tunisie en 2025

Cette dynamique traduit donc un rebond technique plutôt qu’une relance structurelle. L’économie tunisienne reste à la merci des aléas saisonniers et des contraintes de liquidité; sans qu’une nouvelle base productive ou technologique ne prenne le relais.

Des perspectives déjà en ralentissement

L’institution de Bretton Woods prévoit un ralentissement dès 2026, avec une croissance de 2,5 %, puis 2,2 % en 2027. Le diagnostic reste inchangé : contraintes de financement, déséquilibres macroéconomiques et vulnérabilités structurelles.

Ces signaux confirment l’incapacité du pays à enclencher un cycle de croissance auto-entretenue. L’endettement public, la rigidité de la dépense et la faible productivité du secteur privé continuent d’étouffer l’initiative économique. Autrement dit, la Tunisie avance, mais sans cap clair ni moteur durable.

 

L’institution de Bretton Woods prévoit un ralentissement dès 2026, avec une croissance de 2,5 %, puis 2,2 % en 2027. Le diagnostic reste inchangé : contraintes de financement, déséquilibres macroéconomiques et vulnérabilités structurelles.

L’impact sous-estimé du contexte international

Le rapport évoque aussi les effets indirects des nouvelles taxes commerciales américaines, susceptibles de réduire les exportations tunisiennes de 0,5 %. Cette estimation reste prudente. Car au-delà des échanges directs avec les États-Unis, la Tunisie pourrait subir indirectement les répercussions du ralentissement européen, principal débouché de ses exportations industrielles.

Dans un contexte de tensions commerciales globales et de durcissement monétaire, la marge de manœuvre extérieure du pays demeure extrêmement étroite.

Femmes et emploi : un potentiel inexploité

Intitulé « Emploi et Femmes : Talents inexploités, croissance non réalisée », le rapport met en lumière un autre frein majeur : la faible participation féminine au marché du travail, la plus basse au monde, avec seulement une femme active sur cinq.

Pour la Tunisie, cette donnée est particulièrement alarmante. Alors que le niveau d’éducation des femmes dépasse désormais celui des hommes dans plusieurs disciplines, leur marginalisation économique prive le pays d’un levier de croissance inclusive. Une meilleure intégration des femmes dans les circuits productifs pourrait accroître la richesse nationale de manière significative, selon plusieurs études de la Banque mondiale et du FMI.

 

Le rapport met en lumière un autre frein majeur : la faible participation féminine au marché du travail, la plus basse au monde, avec seulement une femme active sur cinq.

Une embellie sous perfusion

En définitive, la prévision de croissance de 2,6 % constitue une bouffée d’air, mais non un signal de redressement. Elle repose sur des ressorts temporaires et s’inscrit dans un environnement économique toujours contraint.

 

Pour consolider la trajectoire de croissance, le pays devra surtout miser sur la diversification de ses moteurs économiques, la mobilisation du capital humain féminin, et la restauration de la confiance des investisseurs. C’est à ce prix que l’embellie de 2025 pourrait devenir le point de départ d’une véritable relance.

 

In fine, au risque de se répéter, sans réformes profondes — modernisation des entreprises publiques, révision du système de subventions, réforme fiscale, et amélioration du climat des affaires — la Tunisie continuera d’enchaîner des cycles de reprise sans transformation.

Pour consolider la trajectoire de croissance, le pays devra surtout miser sur la diversification de ses moteurs économiques, la mobilisation du capital humain féminin et la restauration de la confiance des investisseurs. C’est à ce prix que l’embellie de 2025 pourrait devenir le point de départ d’une véritable relance.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ECLAIRAGE – Revue économique et financière – Semaine au 3 octobre 2025

06. Oktober 2025 um 05:45

Entre tensions internationales et résilience tunisienne.

Les marchés internationaux poursuivent leur trajectoire hésitante, pris entre la persistance des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les signaux mitigés de la conjoncture américaine et chinoise.

 

Le Brent, baromètre énergétique mondial, s’est stabilisé autour de 84 dollars le baril, après avoir connu une légère détente liée à la hausse des stocks américains et à un ralentissement temporaire de la demande asiatique.

 

Les investisseurs restent prudents face à la trajectoire future des taux d’intérêt : la Réserve fédérale américaine temporise son discours, tandis que la Banque centrale européenne, consciente de la fragilité de la reprise, maintient un ton attentiste. Dans ce climat, les marchés émergents demeurent vulnérables à la volatilité du dollar et à l’évolution des flux de capitaux.

 

 

Sur le plan monétaire, la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintient un équilibre délicat entre le soutien à la liquidité et la lutte contre l’inflation. Le taux directeur demeure à 7,5%, tandis que le taux du marché monétaire (TMM) oscille autour de 7,49 %, reflétant la tension latente du système bancaire.

 

En Tunisie : une stabilité financière sous surveillance

En Tunisie, la situation monétaire reste marquée par une prudence extrême. Les avoirs nets en devises s’établissent à environ 24,2 milliards de dinars, couvrant près de 113 jours d’importation, contre 115 j un an auparavant, un niveau relativement confortable mais fragile face à la pression persistante sur la balance des paiements et aux incertitudes entourant les négociations avec les bailleurs internationaux.

 

Sur le plan monétaire, la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintient un équilibre délicat entre le soutien à la liquidité et la lutte contre l’inflation. Le taux directeur demeure à 7,5%, tandis que le taux du marché monétaire (TMM) oscille autour de 7,49 %, reflétant la tension latente du système bancaire.

 

Lire aussi : TMM : légère baisse à 7,49 % après cinq mois de stabilité

 

Cette stabilité relative témoigne d’une volonté de préserver la crédibilité monétaire sans étouffer la reprise naissante, mais elle souligne aussi les limites d’une politique monétaire isolée face à des contraintes budgétaires persistantes.

 

 

La conjoncture mondiale reste incertaine, mais c’est précisément dans cette incertitude que la Tunisie doit transformer sa résilience en moteur de croissance durable.

 

Des perspectives mêlées d’attente et de vigilance

À court terme, la résilience du dinar et la maîtrise de l’inflation autour de 5,2 % ( Les prix des produits libres (non encadrés) augmentant de 6,2% sur un an) offrent un répit, mais la situation reste fragile. L’économie tunisienne demeure exposée à une double contrainte : l’insuffisance des entrées de devises et la lenteur de la reprise de l’investissement productif. Les marges de manœuvre budgétaires sont quasi nulles, ce qui limite la capacité de l’État à soutenir la demande intérieure.

 

À moyen terme, la Tunisie devra accélérer ses réformes structurelles — notamment dans les secteurs exportateurs et numériques — afin de renforcer la création de valeur locale et de réduire sa dépendance à l’endettement extérieur.

 

La stabilité actuelle du cadre macroéconomique ne pourra être consolidée que si elle s’accompagne d’une véritable stratégie de relance fondée sur la productivité, l’innovation et l’investissement. La conjoncture mondiale reste incertaine, mais c’est précisément dans cette incertitude que la Tunisie doit transformer sa résilience en moteur de croissance durable.

 

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Références :

(*) https://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/indicateurs.jsp

(**) https://www.ins.tn/

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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