Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 12. Oktober 2025Haupt-Feeds

Blocage politique en France : la responsabilité de Macron

12. Oktober 2025 um 10:14

La France a un nouveau Premier ministre, dans l’attente d’un nouveau gouvernement… mais pour combien de temps ? L’instabilité gouvernementale née de l’absence de majorité parlementaire est source de blocage de toute volonté de prise de décision majeure. Une situation non sans risque pour l’économie française, c’est pourquoi les marchés financiers scrutent l’évolution de la situation politique et institutionnelle de la seconde économie de l’Union européenne.

 

Au-delà de la fragmentation des forces politiques présentes à l’Assemblée nationale, l’instabilité est d’abord liée aux décisions difficilement compréhensibles du président Macron qui continue d’exercer le pouvoir de manière solitaire et déconnectée, alors même qu’il se trouve plus que jamais minoritaire dans le pays. La perspective d’une démission suivie d’une arrivée au pouvoir de l’extrême droite de Le Pen se précise.

 

Une vision hyper-présidentialiste du pouvoir

 

En entrant de plain-pied dans la vie politique, Emmanuel Macron avait fait du « renouveau démocratique » un axe essentiel de son discours. Or, depuis son élection à l’Elysée, il a incarné une conception verticale, pyramidale et brutale de l’exercice du pouvoir sur fond de personnalisation du pouvoir. Il conçoit le pouvoir comme fondamentalement concentré dans les murs du Palais présidentiel.

 

Mais cette sorte d’hyper-présidentialisme qu’il incarne se trouve plus que jamais déconnectée de la nouvelle donne politique caractérisée par l’affaiblissement de son autorité et de sa légitimité.

 

La dissolution de l’Assemblée nationale et l’absence de majorité parlementaire en sa faveur ont créé du brouillard et de la défiance citoyenne, sur fond de vide politique et d’absence de cap. Une réalité implacable à laquelle il ne semble pas réussir à s’adapter, comme s’il était lui-même déconnecté du réel, habité d’un sentiment de déni qui l’empêche de faire des compromis. Une déconnexion prolongée qui se vérifie aussi dans sa représentation de l’économie.

 

Une adhésion à une théorie économique fictive

 

La crise politique en France s’est cristallisée ces dernières semaines autour de la proposition de l’opposition de gauche autour d’une « taxe Zucman », du nom de l’économiste en faveur d’un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros (moins de 2 000 foyers fiscaux en France). Une proposition rejetée par le clan présidentiel, qui continue à donner l’impression d’être le protecteur zélé d’une minorité oligarchique, dans un pays fracturé par les inégalités sociales et l’injustice fiscale.

 

Mis sous pression, politiquement affaibli, E. Macron et ses derniers soutiens demeurent malgré tout attachés à la pseudo-« théorie du ruissellement », suivant laquelle il convient de limiter l’imposition et les taxes sur les personnes (physiques et morales) les plus riches pour stimuler un investissement source de croissance économique et donc d’emploi. Une conviction qui s’est traduite en particulier par des mesures fiscales privilégiant les plus riches (suppression de « l’impôt sur la fortune » et mise en place de la « flat tax » afin d’encourager une augmentation des dividendes versés par les entreprises).

 

Un faux barrage à l’extrême-droite

 

Enfin, depuis 2017, E. Macron s’était présenté comme le barrage ultime à l’extrême-droite. Il s’avère aujourd’hui comme l’une des sources d’accélération de sa montée en puissance. Non seulement le Rassemblement national de Marine Le Pen est le premier groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, mais il est plus que jamais favori pour la prochaine élection présidentielle. Celle-ci symboliserait l’échec absolu de l’aventure politique d’E. Macron qui aura été guidée par son propre aveuglement…

L’article Blocage politique en France : la responsabilité de Macron est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Le Maroc et le risque de rupture

06. Oktober 2025 um 09:54

Le Royaume du Maroc est sous tension, depuis qu’un mouvement générationnel s’est lancé dans un cycle de manifestations à répétition dans plusieurs villes du pays. Si le collectif GenZ 212 demande de meilleurs services publics (de santé et d’éducation) et la démission du gouvernement, la mobilisation plonge ses racines dans les maux d’une société profondément inégalitaire, dont le pouvoir politique semble déconnecté. En cela, cet évènement qui n’est pas sans faire écho aux soulèvements des sociétés civiles arabes de 2011, intervient au moment où le bilan du règne de Mohammed VI se pose avec acuité.

En 1999, l’arrivée au pouvoir de Mohammed VI au Maroc coïncide avec une modernisation du pays : lancement de grands projets d’infrastructures; implantation de nouvelles activités industrielles; obtention d’un « statut d’État avancé » auprès de l’Union européenne; réformes à caractère social (le nouveau Code de la famille de 2004 améliore le statut des femmes en autorisant le mariage sans consentement des parents ou en limitant la polygamie); et politique (sur le plan du pluralisme et de la liberté d’expression).

L’écho historique du mouvement

Dans la période de 2005-2012, la croissance du PIB s’est appuyée sur une consommation intérieure soutenue par l’émergence d’une classe moyenne. Celle-ci ne s’est pas accompagnée d’une baisse sensible de la pauvreté, ni du taux d’analphabétisme. De profondes inégalités sociales perdurent dans une société marocaine gangrenée à tous les niveaux par le fléau de la corruption. Alors que seule une petite minorité proche du pouvoir a bénéficié de la libéralisation/privatisation de l’économie.

Ainsi, les maux de la société marocaine ont nourri la vague de contestations sociales et politiques portée par le « Mouvement du 20 février ». Né dans le contexte du soulèvement des peuples arabes en 2011, ce mouvement n’a pas épargné l’entourage du roi. Cette transgression, exprimée dans la volonté de « moraliser la vie publique », marque un premier point de rupture. Le souverain y répond habilement par une réforme constitutionnelle, dont la principale innovation est la désignation d’un Premier ministre issu de la formation politique arrivée en première position lors des élections législatives.

La perspective d’une monarchie parlementaire au Maroc est entrouverte… à terme. Outre la question de la séparation des pouvoirs, des avancées sont à noter sur le plan de la reconnaissance constitutionnelle des droits fondamentaux des sujets du Royaume : la présomption d’innocence; la lutte contre les discriminations; l’égalité entre homme et femme; la liberté d’opinion; le droit d’accès à l’information; le berbère comme seconde langue officielle. Toutefois, les pouvoirs régaliens restent dans les mains du roi, clef de voûte du système.

Un mouvement reflet d’une tension politique

Le mouvement est une réaction salutaire à l’inégalité structurelle (sociale et territoriale), à la corruption systémique et à la captation des richesses nationales par une petite minorité dont les pratiques prédatrices nourrissent la défaillance de secteurs aussi essentiels que la santé et l’éducation. Si cette réaction est portée et incarnée par la jeunesse, c’est parce qu’elle subit ces défaillances, tout en étant confrontée à l’absence de réelle mobilité sociale sur fond de chômage de masse.

Si pour l’instant, cette jeunesse engagée évite la confrontation frontale avec le roi, la part de responsabilité de ce dernier dans les maux de la société marocaine est indéniable. Sa fonction de garant de l’unité nationale devrait le conduire à intervenir, au moment où le sentiment de sa déconnexion avec son propre peuple ne cesse de croître. Outre la problématique de son train de vie, son choix stratégique de nouer une alliance stratégique avec Israël vient symboliser cette déconnexion avec l’attachement populaire à la cause palestinienne. Le port du keffieh par de nombreux jeunes manifestants n’est pas anecdotique : il symbolise ici un risque de rupture avec le pouvoir.

L’article Le Maroc et le risque de rupture est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌