Tunisie : chute de 66 % des chèques, hausse des virements bancaires au S1 2025
L’expert-comptable Anis Ben Abdallah a commenté les dernières statistiques de la Banque centrale de Tunisie (BCT) révélant une évolution notable dans l’usage des chèques et des lettres de change au cours du premier semestre 2025.
Selon les données officielles, 4 112 600 chèques ont été utilisés entre janvier et juin 2025, contre 12 289 700 chèques pour la même période en 2024, soit une baisse de 66,5 %. Intervenant sur Express Fm, Ben Abdallah qualifie ce recul de normal, expliquant que la mise en circulation du nouveau format de chèques a entraîné des retards et que de nombreuses entreprises et commerçants ont temporairement hésité à accepter les chèques, par prudence face à l’usage de la nouvelle plateforme.
L’expert précise en outre que le chèque, autrefois largement utilisé comme outil de garantie, retrouve désormais sa fonction principale de moyen de paiement.
Parallèlement, l’usage des lettres de change a fortement augmenté, confirmant leur rôle de véritable moyen de paiement différé. Ben Abdallah a insisté sur le fait que l’acceptation des lettres de change repose sur la confiance entre le client et le commerçant, ajoutant que la préférence passée pour le chèque s’expliquait par les délais plus longs des procédures de sanction et de suivi liées aux lettres de change.
L’expert a souligné que l’adoption du nouveau cadre légal progresse progressivement et que l’acceptation des chèques est en hausse, malgré la prudence de certaines banques dans l’émission des chèques, ce qui explique en partie la diminution globale de leur nombre, accentuée par la fixation de plafonds.
Dans le même cadre, Ben Abdallah a noté une hausse des virements bancaires durant le premier semestre et a indiqué que l’augmentation des paiements en espèces n’est que temporaire, limitée à la phase de transition. Il a insisté sur le fait que les chèques sont aujourd’hui plus sécurisés, et a souligné le rôle des banques dans la proposition de services innovants et de crédits via cartes de paiement, renforçant le recours au paiement différé.