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La Turquie ne va pas se séparer du gaz russe

08. August 2025 um 15:39

La Turquie ne soutiendra pas le projet de l’UE de mettre fin aux importations de gaz russe. Ce qui menace les efforts de Bruxelles d’éliminer la dépendance restante du bloc à l’énergie russe.

Comme l’a rapporté Capital vendredi 8 août, la Turquie, à la frontière avec l’UE, a longtemps été un canal pour l’énergie russe à destination de l’Europe. Ce qui devrait maintenant changer, suite à une récente proposition de l’UE visant à éliminer toutes les importations de gaz naturel russe d’ici la fin de 2027.

En effet, Bruxelles souhaite imposer davantage d’exigences de surveillance afin de mieux suivre l’acheminement du gaz russe vers l’UE. Pour ce faire, l’UE aura probablement besoin d’informations provenant de pays de transit clés, comme la Turquie. Et Ankara n’est pas intéressée.

« L’UE peut décider ou non d’interdire totalement les importations de gaz russe. Mais la Turquie estime que des sanctions unilatérales risquent de perturber les économies et d’accroître les inquiétudes en matière de sécurité énergétique pour tous ». C’est ce qu’a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. « La République de Turquie n’applique que les sanctions approuvées par le Conseil de sécurité des Nations unies », a-t-il précisé.

Cette réticence, avertissent les experts, pourrait ouvrir une brèche qui permettrait au gaz russe de continuer à affluer dans l’Union européenne sans être détecté bien après la date limite.

« La réticence de la Turquie à se conformer aux dispositions de surveillance de l’UE pourrait créer des défis pour la mise en œuvre efficace du règlement proposé. En particulier compte tenu du rôle croissant de la Turquie en tant que transit et plaque tournante potentielle pour le gaz russe ». Ainsi estime Ville Niinistö, député européen vert et ancien ministre finlandais de l’Environnement, qui dirige les travaux du Parlement européen sur le projet de loi.

Plus de trois ans après le début de la guerre en Ukraine, l’UE tente toujours de se sevrer complètement de l’énergie de Moscou et de couper une source de revenus essentielle pour le Kremlin.

Par ailleurs, l’UE a réussi à réduire ses importations de gaz d’environ deux tiers depuis 2022. Cependant, elle a continué à acheter des quantités importantes de GNL à Moscou, parallèlement à des approvisionnements limités par gazoduc.

En juin, Bruxelles a présenté une proposition de loi visant à lutter contre ces importations par une interdiction progressive et générale. Et ce, en commençant par les contrats à court terme cette année et en supprimant progressivement les accords à plus long terme en 2027.

Pour y parvenir, la Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, souhaite mieux contrôler les importations d’énergie en exigeant des entreprises important du gaz russe qu’elles fournissent « toutes les informations pertinentes » nécessaires à l’évaluation de l’origine du combustible, y compris les contrats d’approvisionnement. Les capitales et le Parlement européen négocient actuellement la législation.

En réalité, il est extrêmement difficile pour l’UE de retracer l’origine des flux. Car il n’existe aucun moyen d’en vérifier la provenance. En outre, les contrats d’approvisionnement sont confidentiels et le carburant passe souvent par de multiples intermédiaires avant d’atteindre sa destination.

De plus, les règles proposées n’imposeraient aucune obligation juridique à la Turquie, qui n’est pas membre de l’UE. Cependant, comme les contrats n’indiquent pas toujours clairement la provenance du combustible, les entreprises européennes pourraient devoir demander des informations complémentaires à leurs homologues turques si elles souhaitent continuer à importer du gaz.

En vertu de l’accord signé en 2023, la société énergétique bulgare Bulgargaz peut commander des cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) dans les terminaux turcs. Lesquelles sont ensuite livrées à la société publique turque Botaş avant d’être renvoyées à Bulgargaz à la frontière de l’UE.

Le problème est que « nous ne savons pas si ce gaz livré à la Bulgarie est le même » que celui qui arrive aux terminaux turcs. Ce qui signifie que l’UE ne peut pas être sûre qu’il n’a pas été « mélangé » avec d’autres approvisionnements entre-temps. Et compte tenu du prix relativement réduit du gaz naturel de Moscou, il existe un « risque élevé » qu’une grande partie de ce gaz soit russe. De même qu’un risque similaire s’applique à l’interconnexion Kipi entre la Grèce et la Turquie.

A noter qu’en 2024 l’UE a importé 1,9 milliard de mètres cubes de gaz via les deux voies, selon les données de la plateforme ENTSO-G. Un chiffre qui pourrait atteindre 5,4 milliards de mètres cubes. Bien que ce chiffre soit dérisoire par rapport aux 150 milliards de mètres cubes que la Russie a exportés vers l’UE, il représente tout de même un cinquième des importations totales du bloc via les gazoducs en provenance de Moscou l’année dernière.

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