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Pourquoi le dinar tunisien est la monnaie la plus forte d’Afrique

07. August 2025 um 07:48

Cet article traduit d’un journal économique ghanéen souligne les succès des choix économiques et financiers de la Tunisie au lendemain de l’indépendance en 1956 qui ont permis au pays de Bourguiba, malgré les aléas de la conjoncture nationale, régionale et internationale, de préserver la valeur de sa monnaie nationale et le pouvoir d’achat de ses citoyens. «Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console », dit le célèbre adage. 

Christopher Sededzi Kwame

Sur un continent marqué par des défis économiques et des fluctuations monétaires, une monnaie continue de défier les pronostics, demeurant solide, forte et inégalée : le dinar tunisien. En 2025, le dinar tunisien (TND) demeure la monnaie la plus forte d’Afrique, s’échangeant à environ 2,87 TND pour 1 USD. Cet exploit impressionnant de la nation nord-africaine témoigne de la rigueur de ses politiques budgétaires, de la résilience de son économie et de son positionnement stratégique à l’international.

Le parcours monétaire de la Tunisie a commencé bien avant l’indépendance, le pays ayant connu différents systèmes monétaires sous différents régimes.

Durant la période ottomane (1574-1881), la Tunisie utilisait la monnaie ottomane en plus des pièces locales.

L’époque du protectorat français (1881-1956) a vu l’introduction du franc français comme monnaie officielle, intégrant la Tunisie au système monétaire français.

Le dinar tunisien a été officiellement créé le 29 octobre 1958, deux ans seulement après l’indépendance de la Tunisie vis-à-vis de la France en 1956.

Cette transition a marqué une étape cruciale dans l’établissement de la souveraineté économique de la Tunisie. La nouvelle monnaie a remplacé le franc français au taux de 1 000 francs pour 1 dinar, établissant immédiatement le dinar comme une monnaie relativement forte.

Le choix du nom «dinar» était symbolique, reliant la Tunisie à son héritage antique. Ce mot dérive du mot romain «denarius» et revêtait une importance historique dans les systèmes monétaires islamiques.

Cette décision reflétait la volonté de la Tunisie d’établir une monnaie qui honore à la fois son identité méditerranéenne et arabo-islamique.

Défis initiaux et stabilisation

La première décennie d’existence du dinar tunisien a été marquée par une gestion économique prudente sous l’administration du président Habib Bourguiba.

Le gouvernement a mis en œuvre des politiques visant à maintenir la stabilité monétaire tout en construisant les bases d’une économie moderne. Parmi les premières mesures clés, on peut citer :

– la création de la Banque centrale de Tunisie (BCT) en 1958 pour gérer la politique monétaire;

– la mise en place d’un contrôle des changes pour prévenir la fuite des capitaux;

– le développement des industries nationales pour réduire la dépendance aux importations;

– l’établissement des relations commerciales solides avec la France, ancienne puissance coloniale, et d’autres pays européens.

Facteurs contribuant à la vigueur du dinar

1. Politiques économiques stratégiques : l’approche tunisienne en matière de gestion économique se caractérise par son pragmatisme et sa vision à long terme.

Le pays a constamment mené des politiques privilégiant la stabilité à une croissance rapide, ce qui a été bénéfique pour le dinar.

La Tunisie a maintenu des taux d’inflation relativement faibles par rapport à de nombreux pays africains. La BCT a mis en œuvre des politiques monétaires efficaces qui ont permis de maintenir la stabilité des prix, préservant ainsi le pouvoir d’achat du dinar.

Malgré les difficultés économiques, la Tunisie a globalement évité les déficits budgétaires extrêmes qui ont affaibli d’autres monnaies africaines. Le gouvernement a mis en œuvre des programmes d’ajustement structurel et des réformes économiques qui ont renforcé la viabilité budgétaire.

La Tunisie applique un système de flottement géré pour sa monnaie, permettant à la Banque centrale d’intervenir sur les marchés des changes lorsque cela est nécessaire pour éviter une volatilité excessive.

2. Base économique diversifiée : contrairement à de nombreux pays africains fortement dépendants d’un seul produit de base, la Tunisie a développé une économie relativement diversifiée. Elle a bâti une base manufacturière importante, notamment dans les secteurs du textile, des pièces automobiles et de l’électronique. Cette capacité de production génère des recettes d’exportation et crée des emplois, contribuant ainsi à la stabilité économique.

Le pays a développé des secteurs de services solides, notamment le tourisme, les services financiers et les télécommunications. Le tourisme, en particulier, a été une source importante de recettes en devises.

La Tunisie produit divers produits agricoles, notamment de l’huile d’olive (dont elle se classe parmi les premiers producteurs mondiaux), des agrumes et des céréales. Cette diversité agricole assure la sécurité alimentaire et des opportunités d’exportation.

3. Avantages géographiques : la situation géographique de la Tunisie, au carrefour de l’Afrique, de l’Europe et du Moyen-Orient, lui confère des avantages économiques considérables, notamment l’accès au marché européen.

La proximité de la Tunisie avec l’Europe et les accords commerciaux préférentiels avec l’Union européenne ont favorisé des relations commerciales solides. Le pays bénéficie de coûts de transport relativement faibles pour ses exportations vers les marchés européens.

Le littoral méditerranéen du pays est propice au tourisme et au commerce, ses principaux ports facilitant les échanges avec l’Europe et les autres pays méditerranéens.

La Tunisie sert de passerelle entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, bénéficiant des flux commerciaux entre ces régions.

4. Système financier solide : la Tunisie a développé un système financier relativement sophistiqué qui favorise la stabilité monétaire.

Le pays dispose d’un système bancaire bien réglementé, avec des banques nationales et internationales opérant dans des cadres réglementaires établis.

La Tunisie a développé des marchés de capitaux qui facilitent l’investissement et offrent des sources de financement alternatives aux entreprises et au gouvernement.

Des réglementations financières strictes contribuent au maintien de la confiance dans le système financier et, par extension, dans la monnaie.

5. Stabilité politique et cadre institutionnel : malgré le Printemps arabe et les transitions politiques qui ont suivi, la Tunisie a conservé une relative stabilité politique par rapport à nombre de ses voisins.

La transition démocratique réussie de la Tunisie après la révolution de 2011 a renforcé la confiance internationale dans la stabilité à long terme du pays.

Le pays a maintenu des cadres juridiques et institutionnels fonctionnels qui protègent les droits de propriété et les contrats, éléments essentiels à la confiance économique.

La Tunisie a entretenu de bonnes relations avec ses principaux partenaires internationaux, facilitant ainsi les échanges commerciaux et les flux d’investissement.

Vue d’ensemble

La position du dinar tunisien comme monnaie la plus forte d’Afrique n’est pas fortuite, mais le résultat de décennies de gestion économique prudente, de décisions politiques stratégiques et de circonstances favorables.

La force de la monnaie reflète la diversification économique de la Tunisie, sa stabilité politique, sa situation géographique stratégique et sa gestion financière saine.

Toutefois, le maintien de cette position nécessite une attention constante aux défis économiques, notamment le chômage des jeunes, la dette publique et l’instabilité régionale.

Le gouvernement tunisien et la Banque centrale doivent poursuivre la mise en œuvre de politiques visant à préserver les facteurs contribuant à la vigueur du dinar tout en relevant les défis émergents.

Le succès du dinar tunisien offre de précieux enseignements aux autres pays africains cherchant à renforcer leur monnaie.

Il démontre qu’avec des politiques appropriées, une diversification économique et une solidité institutionnelle, les pays africains peuvent atteindre et maintenir la stabilité monétaire, même dans des environnements régionaux et mondiaux difficiles.

Traduit de l’anglais.

Source : Pulse.

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