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Festival de Carthage | HĂ©lĂšne SĂ©gara dĂ©programmĂ©e, la Palestine au cƓur de la 59 Ă©dition

Von: Yusra NY
09. Juli 2025 um 18:57

La direction du Festival international de Carthage a annoncĂ© le retrait du spectacle d’HĂ©lĂšne SĂ©gara de sa 59e Ă©dition, tout en rĂ©affirmant le soutien indĂ©fectible de la Tunisie Ă  la cause palestinienne.

La direction du Festival international de Carthage informe qu’il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de retirer de la programmation le spectacle de HĂ©lĂšne Segara initialement prĂ©vu dans le cadre de la 59e Ă©dition du festival.

La direction du festival rĂ©affirme l’engagement constant de la Tunisie en faveur du peuple palestinien pour la restitution de l’ensemble de ses droits et l’établissement de son État indĂ©pendant avec pour capitale Al-Qods.

La direction a veillĂ© Ă  ce que cette Ă©dition comprenne des spectacles en soutien Ă  la Palestine et Ă  son peuple en hommage Ă  leur rĂ©sistance, Ă  leur rĂ©silience et en dĂ©fense de leur droit Ă  la vie et Ă  la libertĂ©. Le spectacle d’ouverture « Qa al-Khabia Â» du compositeur Mohamed Garfi propose une scĂšne retraçant le soutien de la Tunisie Ă  la cause palestinienne depuis l’indĂ©pendance.

L’artiste Riadh Fehri, dans son spectacle « Tapis rouge 2 Â», rend hommage aux enfants de Ramallah. La voix de la chanteuse palestinienne Nai Barghouthi rĂ©sonnera dans le spectacle « Imagine ton Ăąme Ă©couter Â» de l’artiste Karim Thlibi.

La programmation accueille Ă©galement deux artistes palestiniens emblĂ©matiques, reconnus pour leur engagement envers leur patrie et pour avoir dĂ©noncĂ©, chacun Ă  travers son art, les atrocitĂ©s de l’occupation : Mohammed Assaf et Saint Levant.

La direction du Festival international de Carthage exprime sa reconnaissance envers son fidÚle public pour son engagement en faveur de la cause palestinienne et son rejet de toute forme de normalisation ce qui fait de la Tunisie et de son peuple une fierté parmi les nations.

Y. N.

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Iran | Chahla Chafiq explique comment les Khomeynistes instrumentalisent la cause palestinienne

08. Juli 2025 um 07:18

Quelques jours aprĂšs l’instauration du cessez-le-feu entre l’Iran et IsraĂ«l, le dĂ©bat autour de cette guerre reste vif, notamment parmi les Ă©lites et les militants iraniens, aussi bien Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur du pays. Ce dĂ©bat survient dans un contexte de rĂ©pression politique accrue en Iran, rendant toute prise de parole libre de plus en plus difficile. Quel Ă©cho cette guerre a-t-elle rencontrĂ© dans l’opinion publique iranienne ? Quel impact a-t-elle eu sur la sociĂ©tĂ© civile ? Et comment les politiques de la RĂ©publique islamique concernant la cause palestinienne sont-elles perçues par la population ? Autant de questions que nous avons abordĂ©es avec Chahla Chafiq (ou Shala Shafigh), Ă©crivaine et sociologue irano-française installĂ©e Ă  Paris, spĂ©cialiste des questions d’islamisme et de droits des femmes dans les sociĂ©tĂ©s musulmanes. (Ph. Mostafa Khalaji).

Entretien réalisé par Mostafa Khalaji

Kapitalis. Les Iraniens, qui ont endurĂ© huit annĂ©es de guerre contre l’Irak, se retrouvent aujourd’hui, moins de quarante ans plus tard, face Ă  un nouveau conflit — cette fois entre leur propre gouvernement et IsraĂ«l. Comment cette guerre est-elle perçue dans l’opinion publique ? Quelles ressemblances et quelles diffĂ©rences les Iraniens y voient-ils par rapport Ă  la guerre Iran-Irak ?

Chahla Chafiq : MalgrĂ© la censure dominante et le risque d’ĂȘtre arrĂȘtĂ© sous prĂ©texte de trouble Ă  l’opinion publique, les Iraniens, femmes et hommes, parviennent Ă  s’exprimer Ă  travers les messages qu’ils envoient Ă  leurs contacts personnels ou aux mĂ©dias Ă  l’extĂ©rieur du pays ou encore, de maniĂšre anonyme, sur les rĂ©seaux sociaux. En les Ă©coutant et en les lisant, on s’aperçoit clairement qu’au-delĂ  de leurs divergences d’opinion sur cette guerre, ils considĂšrent, dans leur majoritĂ©, qu’elle rĂ©sulte de l’ambition de la RĂ©publique islamique d’éradiquer IsraĂ«l. Un constat logique, puisqu’IsraĂ«l n’a aucune frontiĂšre commune avec l’Iran et que nul conflit n’opposait les deux pays avant l’instauration de la RĂ©publique islamique.

En revanche, depuis 1979, la population entend quotidiennement des slogans promettant l’éradication d’IsraĂ«l et subit les consĂ©quences nĂ©fastes de la mise en Ɠuvre de cette menace, que ce soit avec la crĂ©ation du Hezbollah libanais par le rĂ©gime iranien au dĂ©but des annĂ©es 1980 ou son soutien actif au Hamas.

Le rĂ©gime iranien semble exploiter Ă  la fois la cause palestinienne et le sentiment patriotique pour tenter de rallier les intellectuels et les Ă©lites iraniennes, en Iran comme Ă  l’étranger. Comment cette instrumentalisation se manifeste-t-elle concrĂštement ?

AprĂšs l’avoir emportĂ© dans la rĂ©volution de 1979, les Khomeynistes ont appliquĂ© leur ligne idĂ©ologique islamiste Ă  la cause palestinienne en la transformant en une guerre contre les juifs, ennemis de l’islam. C’est ainsi qu’ils ont remplacĂ© la perspective de deux États par l’anĂ©antissement d’IsraĂ«l et ont profitĂ© de leur pouvoir Ă©tatique Ă  cette fin. Ce faisant, la RĂ©publique islamique a engagĂ© le pays sur une voie guerriĂšre en s’inscrivant dans le fameux «axe de la rĂ©sistance» avant de le conduire, en juin 2025, dans cette guerre avec IsraĂ«l.

Lors de plusieurs mouvements de protestation ces derniĂšres annĂ©es, un slogan a marquĂ© les esprits : «Ni Gaza, ni le Liban, je donne ma vie pour l’Iran». Que traduit-il du rapport entre la population et la politique Ă©trangĂšre du rĂ©gime ? La position de la RĂ©publique islamique vis-Ă -vis de la Palestine a-t-elle contribuĂ© Ă  dĂ©solidariser une partie de la sociĂ©tĂ© iranienne de cette cause ?

Ce slogan qui apparaĂźt visiblement dans les manifestations en Iran dĂšs les annĂ©es 2010 traduit en effet le profond mĂ©contentement de la population par rapport aux ambitions idĂ©ologiques du rĂ©gime iranien au Moyen-Orient. Un fait qui s’est accompagnĂ© au fur et Ă  mesure d’un clair dĂ©sintĂ©rĂȘt pour le conflit israĂ©lo-palestinien.

Plusieurs dĂ©fenseurs des droits humains estiment que cette guerre a affaibli les luttes civiles en Iran et permis au rĂ©gime de durcir encore plus la rĂ©pression. Dans quel Ă©tat se trouvent aujourd’hui les mouvements civils iraniens, notamment aprĂšs la rĂ©pression du soulĂšvement «Femme, Vie, Liberté» ? Et dans ce contexte de guerre, quel avenir peut-on leur envisager ?

Cette affirmation fait l’objet de dĂ©bats parmi les dĂ©fenseurs des droits humains. Certains y opposent qu’avant mĂȘme cette guerre, dans la pĂ©riode post-soulĂšvement «Femme, Vie, Liberté» qui a connu une rĂ©pression sanglante, le rĂ©gime a continuĂ© Ă  rĂ©primer sĂ©vĂšrement la sociĂ©tĂ© civile, notamment par des exĂ©cutions.

En effet, une analyse du sort rĂ©servĂ© aux diverses formes de protestations qui se sont fait entendre ces derniĂšres dĂ©cennies confirme que, pour la RĂ©publique islamique, loin d’ĂȘtre un levier ponctuel, la terreur (au sens large de rĂ©pression) s’inscrit dans un projet idĂ©ologico-politique visant Ă  transformer le peuple iranien en une oumma guidĂ©e par le leader suprĂȘme religieux sur le chemin de la charia.

Toute opposition Ă©tant considĂ©rĂ©e comme un acte de guerre contre l’instance divine et toute insoumission comme un pĂ©chĂ©, la rĂ©pression se justifie comme nĂ©cessaire au formatage individuel et collectif (j’ai analysĂ© ce mĂ©canisme dans mon essai ‘‘La Prison politique en Iran, logiques et ressorts de la terreur islamiste’’).      

Ce conflit aurait-il pu ouvrir la voie Ă  un changement de rĂ©gime en Iran ? Ou, au contraire, a-t-il renforcĂ© l’appareil du pouvoir en place ?

Si l’on regarde cette guerre Ă  l’aune des discours du leader suprĂȘme Ali Khamenei qui rĂ©pĂ©tait qu’il n’y aurait ni guerre ni nĂ©gociation, on ne peut que constater l’échec cuisant du pouvoir islamiste.

Dans le mĂȘme temps, en jetant la lumiĂšre sur la vaste infiltration de la RĂ©publique islamique par IsraĂ«l et sur l’incapacitĂ© du rĂ©gime iranien en matiĂšre de dĂ©fense du pays, cette guerre a fait apparaĂźtre l’ampleur de la corruption et de l’incompĂ©tence des dirigeants.

Il est donc clair que la RĂ©publique islamique sort affaiblie de cet Ă©pisode. Ce qui ne l’empĂȘche pas de continuer Ă  mettre le pays en pĂ©ril en cessant sa collaboration avec l’AIEA.

Les difficultĂ©s Ă©conomiques s’aggravent Ă©galement, accroissant mĂ©caniquement les mĂ©contentements.

Cependant, dans la mesure oĂč le rĂ©gime montre ses dents au peuple au moyen des arrestations et des exĂ©cutions, tout en gĂ©nĂ©ralisant une surveillance armĂ©e dans l’espace public, les marges d’action contestataire semblent Ă©troites.

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