Où sont ces défenseurs des droits de l’Homme dont regorge l’Occident?
Le 12 mai, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a publié une déclaration dans laquelle on lit : « L’escalade des atrocités à Gaza représente un tournant moral urgent et les États doivent agir sans délai pour mettre fin à la violence sous peine d’assister à l’anéantissement de la population palestinienne de Gaza – une issue aux conséquences irréversibles pour notre humanité commune et l’ordre multilatéral. »
Moins de deux semaines plus tard, le 24 mai, « l’escalade des atrocités » a atteint un autre niveau d’horreur à Gaza. Ce jour-là, Hamdi Najjar, médecin, accompagne sa femme à son poste de travail (pédiatre à l’hôpital Nasser), et revient à la maison auprès de ses dix enfants âgés de six mois à 12 ans.
A peine arrivé chez lui au sud de Khan Younes, un missile israélien détruit la maison, le blesse gravement lui et son enfant de dix ans et tue les neuf autres, dont un bébé de six mois.
La mère, en service à l’hôpital, reçut son mari et l’un de ses enfants gravement blessés. Elle reçut après sept cadavres de ses enfants gravement brûlés. Si gravement brûlés qu’elle fut « incapable de dire qui est qui », selon le terrifiant témoignage rapporté par la presse. Ses deux autres enfants, dont le bébé de six mois sont ensevelis sous les décombres que les secouristes n’ont pu trouver jusqu’à présent.
Les enfants de la famille Najjar sont parmi des dizaines de milliers d’autres enfants palestiniens que les génocidaires israéliens massacrent sans relâche depuis le 8 octobre 2023 avec des missiles et des bombes d’une tonne made in USA.
Jamais depuis que le monde est monde, l’humanité n’a été témoin en direct sur les écrans de télévision et sur les réseaux sociaux d’une si grande horreur, où un Etat armé jusqu’aux dents affame deux millions de civils et les bombarde en même temps nuit et jour.
Le président américain Donald Trump est la seule personne au monde qui, par un simple coup de téléphone décisif au génocidaire Netanyahu, aurait été capable d’arrêter l’horreur de la guerre et forcer l’entrée de l’aide humanitaire aux centaines de milliers d’affamés. Il ne l’a pas fait et il ne compte pas le faire.
Il ne l’a pas fait même quand il était dans la région au plus fort du déchainement de son allié israélien contre les civils palestiniens. Bien qu’il eût collecté des trillions de dollars pour l’économie de son pays et un cadeau personnel de 400 millions de dollars sous forme d’un Boeing 747, « un palais volant », il n’a même pas daigné ordonner l’entrée de la farine à une population affamée.
Dans le célèbre roman « Les frères Karamazov » de Dostoïevski, Ivan Karamazov se demandait naïvement s’il était moralement acceptable de laisser un seul enfant subir les tortures et la mort les plus horribles afin que l’humanité entière soit libérée à jamais de la souffrance.
Un siècle et demi plus tard, la réponse est venue de Gaza. A voir la complicité des élites occidentales avec les génocidaires israéliens et la léthargie du reste de l’humanité vis-à-vis du calvaire biblique de Gaza, pas un enfant, mais des centaines de milliers peuvent subir les tortures et la mort les plus horribles sans que ces élites qui gouvernent le monde ne perdent le sommeil.
Le grand historien britannique Arnold Toynbee, après avoir étudié durant sa carrière la complexité de l’Histoire, a tiré une simple conclusion : « Les grandes civilisations, dit-il, ne sont pas assassinées, elle se suicident. »
La civilisation occidentale est en train de confirmer lentement mais sûrement cette conclusion. L’Occident est en train de se suicider moralement au rythme de la destruction de Gaza. Ses valeurs et ses idéaux de liberté, d’égalité et de justice s’avèrent aussi creux que des bulles d’air qui éclatent les unes après les autres sous les cris d’horreur et les derniers soupirs de dizaines de milliers d’enfants à Gaza.
Terminons avec ce cri du cœur du professeur John Mearsheimer de l’université de Chicago : « Malgré l’abondance de preuves de la sauvagerie d’Israël, l’Occident libéral non seulement ne fait pratiquement rien pour l’arrêter, mais se rend complice du génocide. Où sont tous ces universitaires, militants, journalistes et décideurs politiques progressistes qui ont passé une grande partie de leur vie adulte à prêcher les droits de l’Homme et les vertus de l’ordre international libéral? Ils se sont inscrits aux abonnés absents face à l’un des plus grands crimes des temps modernes. »
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