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Gouvernance et gouvernabilité : entre réformes et inertie Pour une refondation du pacte économique et social (Partie 2)

18. Mai 2025 um 08:30
Par Adnene Ben Salah
Adnene Ben Salah

Les distorsions économiques identifiées dans la première partie révèlent une déconnexion entre les mécanismes économiques et la création de valeur réelle. Cette situation met en lumière les défis de gouvernance auxquels notre pays est confronté. La question se pose désormais : comment les structures de gouvernance influencent-elles la mise en œuvre des réformes nécessaires ? Dans cette deuxième partie, nous explorerons les mécanismes de gouvernance et leur impact sur la capacité de l’État à impulser des changements significatifs.

 Il est clair que la situation actuelle qui prévaut en Tunisie exige une réforme en profondeur du modèle. Une réforme qui passe par une revalorisation du rôle de l’investissement productif, une réorientation de la dépense publique vers la création de valeur et un recentrage de l’action politique sur le long terme. Il est impératif de restaurer l’équilibre entre les impératifs de stabilité institutionnelle et les exigences de développement inclusif et durable.

« L’administration n’est pas l’État, et encore moins la nation, c’est le peuple qui l’est. »

 

Faute de quoi, le pays s’expose à une montée inéluctable des tensions sociales, à un affaiblissement de sa souveraineté économique et à un risque systémique majeur, dont les effets pourraient durablement compromettre son avenir.

Solution sous contrainte : une autre voie possible

Afin d’imaginer une voie cohérente permettant de maximiser l’utilité pour la communauté, il nous faut définir les objectifs à atteindre et il s’agit, pour ce qui nous concerne, essentiellement de :

  • relancer la croissance,
  • réduire l’endettement public,
  • améliorer les services publics,
  • augmenter le pouvoir d’achat des ménages,
  • réduire le déficit budgétaire,
  • développer les infrastructures,
  • désenclaver les régions et développer la mobilité,
  • améliorer la couverture de la balance commerciale,
  • réduire la dépendance énergétique et technologique pour qu’entre autres la défense nationale soit autonome, indépendante et performante.

Contraintes endogènes et exogènes : un double défi

Quels sont les contraintes auxquelles fait face le pays ? Deux types de contraintes majeures :

  1. Des contraintes exogènes sur lesquelles nous n’avons quasiment aucun contrôle.
  2. Des contraintes endogènes que nous subissons mais que nous pouvons influencer.

Les contraintes endogènes agrègent des problématiques ayant directement trait aux politiques internationales et au positionnement du pays dans son environnement immédiat, tel que les relations bilatérales et multilatérales retenues par notre pays et les choix relationnels avec les institutions financières internationales et régionales ; avec un impact direct sur le pays et sur l’éventail d’opportunités qui se présentent.

« Sans réforme structurelle, la Tunisie risque un effondrement systémique. »

 

Les contraintes exogènes regroupent quant à elles des problématiques liées aux crises mondiales, et aux risques d’instabilités et de conflits majeurs avec un impact direct sur les flux économiques mondiaux et un impact indirect sur notre pays.

Retenons les contraintes les plus significatives suivantes :

  1. Les conditions de mobilisation de ressources financières institutionnelles, contraignantes voire prohibitives.
  2. Les pressions économiques et financières institutionnelles sur les flux commerciaux et financiers.
  3. Les probabilités de contraintes sur le commerce international et de crises économiques des ‘Acteurs Majeurs’.
  4. La prévision de contraintes environnementales et ses conséquences sur les ressources hydriques et la production agricole.
  5. Une compétition et une concurrence de plus en plus forte sur les axes principaux de positionnement économique de notre pays.

Relancer la croissance : l’investissement productif comme levier

Relancer la croissance, passant inéluctablement par la relance de la production et de l’activité des entreprises, l’identification d’opportunités de projets et d’investissements devient alors la condition sine qua non de tout projet. Ainsi, la nation accusant un retard important en termes d’infrastructures et de prestations de services publics, tous les projets d’infrastructures et de prestations de services publics s’érigent en opportunités d’investissements et de production, assurant ainsi le premier substrat de la relance économique.

« Les projets autoporteurs sont le levier d’un tourbillon vertueux de croissance. »

 

Les contraintes financières du pays ne permettant pas de maintenir simultanément le train de vie de l’administration et le financement des projets nationaux, c’est à ce niveau que l’ingénierie spécifique est mise à contribution. C’est en imaginant, pour tous les projets, des solutions autoporteuses, génératrices de rendement économique, que l’on proposera à des investisseurs nationaux de trouver une opportunité de relance d’activité et de mobilisation de ressources financières domestiques.

L’État pourra alors réaliser simultanément plusieurs projets d’infrastructures, de services, de mise à niveau technologique et de prestations sociales, au profit des citoyens, sans mobilisation de ressources publiques et sans aucun endettement public de quelque nature que cela soit.

Un tourbillon vertueux autocentré : vers une croissance inclusive

La mise en projets autoporteurs de tous besoins en infrastructures et services publics générera une relance rapide de l’activité économique. L’injection d’investissements massifs sans recours à la dette publique dans l’économie permettra de doter le pays d’un levier accélérateur de relance et de croissance.

« La souveraineté économique passe par une autonomie énergétique, technologique et décisionnelle. »

 

La priorisation de la préférence pour des opérateurs économiques nationaux, lors de la mise en œuvre, de la réalisation et de la gestion des projets pour le compte de l’État en son lieu et place et au profit de la communauté nationale, permettra la réduction du déficit budgétaire, la mobilisation de ressources par les opérateurs économiques, la réduction de l’exposition au change et aux financements étrangers, la création de valeur nationale, l’accroissement des ressources budgétaires, la création d’une forte demande d’emplois et d’opportunités de création d’entreprises pour les jeunes et surtout de satisfaire rapidement aux attentes des citoyens en termes de services publics et d’infrastructures publiques.

Création d’emplois et amélioration des revenus

La création d’emplois et l’amélioration des revenus entraîneront à court terme une hausse significative de la consommation intérieure. Cela contribuera à la croissance économique et à la diversification de la production. Cette relance rapide, combinée à l’augmentation de la rentabilité des investissements, attirera les flux financiers d’investisseurs privés internationaux.

Contexte mondial et opportunités pour la Tunisie

La crise mondiale et l’incertitude des flux financiers internationaux incitent à rechercher des refuges stables et des opportunités d’investissements attractifs. Face à cette situation, la Tunisie pourrait devenir un centre d’attractivité, grâce à ses performances économiques et à la diversité de ses projets d’investissement.

Perspectives à moyen terme

La monnaie domestique gagnera en valeur et les réserves en devises stables augmenteront. La dette publique se résorbera et les notations de risque pays deviendront positives. Les partenariats avec des opérateurs étrangers permettront un transfert de savoir-faire et de technologies, positionnant ainsi la Tunisie comme un acteur stratégique en Afrique.

Un tourbillon vertueux à mettre en place

Il est crucial de libérer cette dynamique positive en établissant un “tourbillon vertueux autocentré”. À chaque étape, une ingénierie économique et financière spécifique devrait être mise en œuvre pour éviter les dérapages.

Le rôle de l’État et de l’administration publique

Pour réussir cette transformation, il est essentiel que l’État et l’administration publique redéfinissent leur rôle. La distinction entre définir et fournir des services publics et les gérer eux-mêmes est fondamentale : « L’administration n’est pas l’État, et encore moins la nation, c’est le peuple qui l’est. »

Par Adnene Ben Salah

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