La Tunisie célèbre ce samedi la Journée nationale de la diplomatie, marquant le 69e anniversaire de la création du ministère des Affaires étrangères, institué par décret beylical le 3 mai 1956.
Rebaptisé en 2020 ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, ce département est chargé de mettre en œuvre la politique étrangère définie par le Président de la République et de protéger les intérêts de la Tunisie ainsi que de ses ressortissants à l’étranger.
Selon l’historien Hedi Jalleb, directeur général des Archives nationales, la jeune diplomatie tunisienne s’est rapidement distinguée sur la scène internationale après l’indépendance. La Tunisie a adhéré à l’ONU en octobre 1956 et a obtenu, en à peine deux ans, la reconnaissance de plus de soixante pays sur les 80 existants à l’époque.
Mongi Slim, premier diplomate tunisien de renom, a été élu en 1957 au Comité spécial de l’Assemblée générale des Nations unies sur la question hongroise, puis a représenté la Tunisie au Conseil de sécurité (1959-1960). En février 1961, il devient le premier Africain à présider l’Assemblée générale des Nations unies.
Les États-Unis ont reconnu l’indépendance tunisienne dès le 22 mars 1956, suivis de l’Union soviétique en avril, ainsi que de nombreux pays européens et de l’ensemble des nations arabes et islamiques.
La Tunisie a également contribué à la création de plusieurs organisations internationales majeures, comme le Mouvement des non-alignés (1961), l’Organisation de l’unité africaine (1963) et l’Organisation internationale de la Francophonie (1970).
Dès son arrivée à la tête du gouvernement en avril 1956, Habib Bourguiba exige de la France le droit de nommer des ambassadeurs tunisiens, marquant ainsi une étape décisive vers la souveraineté. Depuis lors, la diplomatie tunisienne s’est caractérisée par une politique équilibrée, visant à nouer des alliances tout en préservant les intérêts du pays.
Aujourd’hui, la diplomatie tunisienne repose sur des principes constitutionnels, notamment le rejet de toute ingérence étrangère et le soutien aux causes justes, comme celle du peuple palestinien. Renforcée par la création en 2019 de l’Académie diplomatique internationale de Tunis, elle continue d’adapter sa stratégie aux défis géopolitiques contemporains, tout en défendant les intérêts nationaux.