Par Mel Salah *
Au XXIe siècle, les individus sont confrontés à des transitions économiques mondiales de plus en plus nombreuses. Ils rencontrent des difficultés dans le processus d’un choix d’orientation scolaire, universitaire ou de carrière.
L’objectif de cette tribune est de mettre en exergue quelques difficultés et défis pouvant survenir pendant ce processus de choix d’orientation scolaire au lycée qui empêchent une meilleure décision, mais aussi proposer quelques recommandations pour faciliter une meilleure réflexion et cheminement académique.
L’école souhaite répondre aux attentes sociales et économiques, elle adapte les savoirs et le diplômes pour y répondre. Avoir un projet professionnel individuel pour accéder au monde du travail et être efficace est nécessaire pour chaque élève.
Les choix d’orientation comptent parmi les plus importants de la vie en raison de leur rôle essentiel dans la réussite académique et professionnelle. Cette décision est importante pour assurer une progression scolaire souple, le bonheur individuel plus tard et également répondre aux attentes sociales. Au cœur de cette prise de décision se trouve le processus consistant à dresser une liste d’alternatives prometteuses, à confirmer celles qui conviennent à l’élève et, après les avoir comparées, à identifier la meilleure et la plus adéquate.
Si les théories examinent de manière exhaustive les facteurs qui influencent le choix d’orientation tels que l’âge, la personnalité, les compétences et les rôles de genre. Il existe quelques caractéristiques communes dans le processus d’une prise de décision. Premièrement, l’élève joue un rôle clé dans le choix d’orientation. Deuxièmement, la décision nécessite de choisir entre deux ou plusieurs alternatives. Troisièmement, la plupart des élèves s’efforcent de choisir l’alternative la plus compatible avec leurs préférences. Enfin, nous supposons que les élèves choisissent rarement une orientation au hasard ou qu’ils laissent ou demandent rarement à d’autres de choisir à leur place. En effet, la plupart des individus parviennent à leur choix après avoir mené un processus décisionnel. Il est donc nécessaire de combiner les aptitudes personnelles et les informations en rapport avec les filières dans toute décision.
Seulement, de telles décisions sont difficiles pour la plupart des élèves ainsi que leurs parents, beaucoup les trouvent stressantes à cause des difficultés académiques ou personnelles, ce qui peut conduire à une orientation par défaut (se laisser orienter selon les moyennes, qui signifie oublier un projet professionnel ou abandonner un rêve d’avenir). Le pire, jusqu’à présent, est que la majorité les élèves ainsi que les parents ignorent encore les moyennes trimestrielles et on procède à des choix non fondés sur les moyennes obtenues au cours de ce trimestre (2). Les conseils de classe ne sont pas encore tenus.
En effet, face à un manque d’information suffisante et faute d’une bonne connaissance de soi, l’ambiguïté et l’incertitude s’accroissent et l’incongruence entre les caractéristiques de la personne et celui de choix d’orientation est nettement remarquable et des trébuchements sont rencontrés au fur et à mesure. De nombreux élèves oublient les conseils prodigués par les professeurs chargés de l’orientation ou le conseiller en orientation scolaire et universitaire et écoutent les avis de leurs amis immatures et de leurs collègues qui sont sujets à des préjugés assez répandus dans le milieu scolaire.
Une meilleure stratégie d’accompagnement
L’adoption d’une stratégie d’accompagnement et d’aide au choix basée sur les interventions des professeurs chargés de l’orientation et le conseiller en orientation permet d’améliorer les chances de prendre une meilleure décision. Pendant ces séances, on propose les principes clés pour faire un bon choix d’orientation:
a) une connaissance de soi (centres intérêt, les compétences, les savoirs, la motivation et les appétences, les valeurs, les désirs…)
b) la connaissance du système éducatif et comprendre comment il fonctionne au moins en rapport avec l’orientation et les conditions de la réussite, les parcours scolaires, les filières, les matières et leurs coefficients
c) La connaissance du marché du travail, les secteurs d’activité et les exigences du métier.
Ce qu’il faut faire pour prendre une meilleure décision :
Un processus approprié est une composante essentielle de la prise de décision d’orientation. On souligne ici ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter pour assurer une orientation réussie et réduire le risque d’échec et de regret.
a) Ce qu’il faut faire :
• Obtenir des conseils de personnes dans votre profession cible
• Suivre votre passion/ valeurs.
• Développer une grande variété de compétences générales et spécifiques pour avoir plus de liberté de faire n’importe quel choix.
b) Ce qu’il faut éviter:
• Se concentrer sur juste les moyennes.
• Sélectionner une filière parce qu’elle est facile selon les représentations communes dans le milieu scolaire.
• Laisser quelqu’un d’autre choisir à votre plce : des pairs ou des parents, etc.
Et les conseillers en orientation ?
Ces derniers, en tant que responsables de toutes les opérations de l’orientation scolaire et en tant qu’experts dans ce domaine et dans la vie scolaire en général, sont appelés à, d’abord, continuellement approfondir leurs connaissances et leurs compétences pour être au diapason des transitions économiques et sociales pour ainsi affiner les conseils efficaces donnés aux élèves. Ensuite, ils doivent s’engager à procéder à des évaluations fréquentes axées sur leur pratique, étudier les difficultés qui surviennent avant ou pendant le processus d’orientation et identifier les causes. Enfin, produire des rapports synthétiques et présenter des solutions au ministère de l’Education qui doit à son tour faire preuve d’une bonne écoute et répondre favorablement chaque fois qu’une proposition touche à un phénomène de la vie scolaire ou apporte des avantages à l’école et aux élèves.
M.S.
(*) Conseiller en orientation et information scolaires et universitaires
N.B. : L’opinion émise dans cette tribune n’engage que son auteur.
Elle est l’expression d’un point de vue personnel.