Soirée de la fiction de la radio tunisienne : Onze distinctions pour « Ragouj »
Une grande diversité dans les productions dramatiques de cette année et une augmentation notable du nombre d’œuvres diffusées grâce au retour de l’Etablissement de télévision tunisienne à une production intensive pendant le mois de Ramadan. A noter également la prestation professionnelle et convaincante d’un grand nombre d’acteurs et d’actrices.
Le feuilleton «Ragouj El-Kanz» a remporté 11 prix sur 18 des prix de la Radio tunisienne pour les meilleures productions dramatiques, décrochant le prix du meilleur feuilleton pour la deuxième année consécutive. Les prix ont été annoncés lors de la soirée du samedi 29 mars dans le cadre de l’émission «Qandil» animée par la journaliste Abir Boulila.
«Ragouj El-Kanz» a été diffusé sur la chaîne «Nessma Al-Jadida». Sa deuxième saison se composait de 22 épisodes abordant des questions sociales et politiques d’une manière fantastique, mêlant tragédie et humour noir dans un village fictif nommé «Ragouj», un nom inversé de «Jougar», un village de la région d’El Fahs, gouvernorat de Zaghouan, où le feuilleton a été filmé.
Les prix ont été répartis comme suit : le prix du meilleur feuilleton a été attribué à «Ragouj El-Kanz» du réalisateur Abdelhamid Bouchnak, qui a également remporté le prix du meilleur réalisateur. Les prix du meilleur scénario ont été remis à Aziz Jbali, Saber Weslati et Abdelhamid Bouchnak pour le même feuilleton. Le prix de la meilleure image est allé à Siwar Ben Hussein pour le feuilleton «El-Rafal». Elias Touati et Yassine Akrimi ont remporté le prix du meilleur son et mixage pour le feuilleton «Fitna» réalisé par Saousen Jomni. Khalil Ben Mousbah et Marwa Ajmi ont obtenu le prix du meilleur montage pour la même œuvre «Fitna».
Le prix de la meilleure série a été décerné à «Harissa Land», une série du réalisateur Ziad Lityem produite par la télévision tunisienne et diffusée sur la chaîne nationale, ce qui représente la deuxième récompense consécutive pour ce réalisateur, après avoir remporté le prix l’année dernière pour la série «Nahar Ala Ammar». Le prix du jury a été attribué à l’artiste Lassad Ben Abdallah pour son rôle remarquable dans «Fitna».
Prix techniques et d’interprétation
Concernant l’aspect technique, Chayma Boujnafa a remporté le prix du meilleur maquillage et costume pour «Ragouj El-Kanz». Le prix de la meilleure musique originale a été attribué à Hamza Bouchnak pour le même feuilleton, pour la deuxième année consécutive. Dans la catégorie d’interprétation, Saber Weslati a remporté le prix du meilleur acteur pour son rôle dans «Ragouj El-Kanz», un prix qu’il partage avec Mohamed Ali Ben Jemaâ pour son rôle dans «Fitna». Quant au prix de la meilleure actrice, il a été attribué à Yasmin Dimassi pour «Ragouj El-Kanz», saison 2. Issam Ayari a remporté le prix du meilleur second rôle masculin pour «Ragouj El-Kanz», tandis que Jamila Jami a remporté le prix du meilleur second rôle féminin. Seïfeddine Rabhi a reçu le prix du meilleur décor pour «El-Rafal», tandis que Aïcha Khalil a remporté le prix des meilleurs costumes pour «Ragouj El-Kanz», pour la deuxième année consécutive.
Le prix de la meilleure œuvre représentant une image positive de la femme a été attribué à «Ragouj El-Kanz», qui raflé tous ces prix grâce à sa qualité artistique exceptionnelle, sa direction de haute qualité et la performance de ses acteurs. Le jury de ce prix, composé de Ramzi Ayari (directeur de la Radio tunisienne culturelle, président du jury), Rym Meddeb (journaliste, productrice et animatrice de programmes à la Radio nationale tunisienne et chercheuse en sciences de l’information et de la communication), Hana Trabelsi (journaliste et chercheuse en sociologie des publics et de la réception), et Chadia Khadhir (rédactrice en chef, productrice et animatrice de programmes culturels, chercheuse en sciences de l’information et en culture).
Les recommandations du jury
Le jury des prix de la Radio nationale des productions dramatiques était composé du réalisateur Mohsen Friji (président), du directeur de la photographie Mohamed Mghraoui, de l’universitaire Lamia Belkaïd Guiga, de la réalisatrice de films Insaf Arafa, de la journaliste du journal «Al-Maghreb» Leïla Bourgaâ, de l’acteur Tawfik El-Ayeb, et de l’acteur et scénariste Mohamed Ali Dammek.
Le président du jury des séries, Mohsen El-Friji, a souligné, lors de la lecture de son rapport, que la fiction n’est pas simplement un moyen de divertissement, mais un outil puissant pour modeler la conscience, stimuler la réflexion et promouvoir le changement social, ce qui lui confère une responsabilité culturelle, esthétique et sociale. Le jury a salué la grande diversité dans les productions dramatiques de cette année, notant une augmentation notable du nombre d’œuvres diffusées. Cependant, il a constaté que cette augmentation quantitative n’a pas été accompagnée d’une évolution qualitative équivalente, soulignant des disparités dans le niveau de qualité et de créativité entre les différentes œuvres.
Le jury a également félicité le retour de l’Etablissement de télévision tunisienne à une production intensive pendant le mois de Ramadan. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer la stratégie de communication pour mieux promouvoir ces productions.
De plus, le jury a observé positivement la prestation professionnelle et convaincante d’un grand nombre d’acteurs et d’actrices, et a salué les efforts pour créer des personnages distincts qui enrichissent le paysage dramatique tunisien.
Le jury a souligné l’excellente qualité technique des équipes dans la plupart des œuvres, ce qui a contribué à améliorer la qualité visuelle et artistique des productions.
Enfin, il a recommandé d’éviter l’insertion de scènes de violence non justifiées sur le plan dramatique et a encouragé une approche artistique responsable qui cherche à influencer le public de manière consciente, plutôt qu’à se contenter de rechercher une excitation gratuite.
Le jury a conclu son rapport en insistant sur l’importance d’une préparation préalable adéquate des œuvres dramatiques tout au long de l’année, afin d’éviter les contraintes de temps qui nuisent à la qualité et au contenu. Il a également exhorté les chaînes de télévision et les sociétés de production à adopter des stratégies de production réfléchies pour atteindre l’excellence artistique et un contenu de qualité.