L’Association TunSea pour la Science Participative a lancé, ce samedi 29 mars 2025, un appel urgent en faveur de l’arrêt immédiat des activités illégales liées à l’utilisation de véhicules tout-terrain (quads, 4×4 et autres engins motorisés) sur les plages du littoral de Bizerte, notamment les plages de Cap Serat et d’Ain Dammous. Cette situation perdure depuis plusieurs semaines, menaçant l’écosystème fragile de la région.
Dans un communiqué, l’association dénonce l’aggravation de ce phénomène, soulignant les dommages environnementaux causés par le passage de dizaines de véhicules qui détruisent de manière incontrôlée les dunes de sable, un habitat essentiel pour la biodiversité locale. Ces actions ont lieu dans un environnement particulièrement vulnérable, classé parmi les zones les plus riches en biodiversité du littoral nord de la Tunisie.
L’Association TunSea estime que cette activité nuisible a non seulement causé des dommages irréparables aux plages et à la végétation côtière, mais a également perturbé les populations d’oiseaux et affecté la faune marine, notamment par le bruit et les vibrations des moteurs. Selon l’organisation, ces pratiques vont à l’encontre des engagements internationaux de la Tunisie, notamment la Convention de Barcelone de 1976 et ses protocoles, la Convention de Ramsar ainsi que la Convention sur la diversité biologique de 1992, sans oublier les lois méditerranéennes et nationales de protection du littoral.
L’association rappelle que les plages concernées sont des sites de nidification pour les tortues marines, qui viendront pondre leurs œufs dans les semaines à venir, comme elles le font chaque année. L’arrivée de ces tortues est imminente, et l’impact des activités humaines sur ces plages fragiles est particulièrement préoccupant à l’approche de la saison de nidification.
L’Association TunSea considère que ces actes ne sont pas de simples incidents isolés, mais plutôt des activités organisées et encouragées via les réseaux sociaux. Des événements tels que le rassemblement du 16 mars 2025, relayé par la page Facebook “Bizerita Off Road”, en sont des exemples concrets. L’association se questionne sur les responsabilités des autorités qui permettent ces “invasions mécaniques” dans des zones naturelles protégées.
Face à cette situation, l’Association TunSea appelle à une réponse législative et pratique urgente. Elle exige l’ouverture d’une enquête pour identifier les responsables et mettre en place des mesures concrètes pour interdire cette pratique. Parmi les propositions de l’association : l’interdiction stricte de l’accès des véhicules tout-terrain (quads, 4×4, etc.) aux plages, l’instauration de panneaux de signalisation et de zones de surveillance, ainsi que l’imposition de sanctions pour les contrevenants.
L’association souligne également la nécessité de renforcer les campagnes de sensibilisation auprès des clubs de conduite de véhicules tout-terrain et du grand public, afin de promouvoir des comportements respectueux de l’environnement et de garantir la protection des sites naturels.
Enfin, l’Association TunSea exprime sa volonté totale de coopérer avec les autorités locales, les citoyens et les associations environnementales pour la mise en place d’une gestion durable des côtes, en tenant compte des impératifs écologiques et des exigences de la législation en vigueur. L’association réaffirme que la protection des écosystèmes côtiers est essentielle pour les générations futures et pour le maintien de la biodiversité unique de la région.
L’article Vers l’interdiction des 4×4 et des quads sur les plages de Bizerte ? est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.