À l’approche de la haute saison estivale, période durant laquelle des centaines de milliers de Tunisiens résidant à l’étranger rentrent au pays, la Douane tunisienne annonce une série de mesures inédites visant à moderniser et fluidifier les procédures d’entrée sur le territoire national. À partir du 1er juin 2025, certaines démarches administratives deviendront obligatoirement numériques, marquant un tournant important dans la digitalisation des services douaniers.

L’annonce a été faite ce jeudi 8 mai par le colonel-major Chokri Jabri, porte-parole officiel de la Douane, lors de son passage ce matin sur Mosaïque Fm. Selon ses déclarations, tous les voyageurs tunisiens résidant à l’étranger devront désormais effectuer, avant leur arrivée, deux procédures essentielles en ligne : la demande de l’autorisation de circulation ainsi que la déclaration de leurs effets personnels. Ces démarches, qui étaient jusqu’alors facultatives, deviennent désormais impératives.

Pour ce faire, les voyageurs auront accès à deux plateformes officielles : le site web de la Douane tunisienne (www.douane.gov.tn) et l’application mobile Smart Traveler, développée spécifiquement pour accompagner cette transition numérique. Une fois les formulaires remplis, un QR code est généré automatiquement. Ce code, à présenter à l’arrivée, permettra un traitement accéléré au point de contrôle, à condition bien sûr que les informations relatives au véhicule, au passeport et au conducteur ne subissent aucune modification.

Cette modernisation s’inscrit dans une stratégie globale de transformation digitale de l’administration douanière tunisienne, qui cherche à offrir aux usagers des services plus efficaces, plus transparents et surtout plus rapides. Chokri Jabri a affirmé que ces réformes s’accompagnent d’instructions claires émanant des plus hautes autorités de l’État pour garantir un retour au pays dans les meilleures conditions possibles. Il a ajouté qu’avec ces nouvelles mesures, le temps d’attente sur les navires, à l’arrivée, ne devrait pas excéder cinq minutes, du moins pour les véhicules qui ne transportent ni marchandises interdites ni biens soumis à autorisation spéciale d’importation.

En parallèle, la Douane introduira de nouvelles fonctionnalités numériques pour les Tunisiens de l’étranger dès cet été. Parmi elles, la possibilité de déclarer des devises en ligne et de régler certains frais douaniers par paiement électronique, que ce soit via carte bancaire tunisienne ou internationale. Ces innovations devraient considérablement alléger les procédures et offrir une expérience d’arrivée plus fluide et moderne.

“La Douane tunisienne affirme ainsi son engagement envers une administration efficace, connectée et orientée vers le citoyen. Le projet vise, à terme, la suppression complète des formalités papier, pour une dématérialisation totale des procédures douanières liées au retour des expatriés”, a encore précisé Chokri Jabri.

Le président de la Commission de la planification stratégique et du développement à l’Assemblée des représentants du peuple, Saber Jelassi, a annoncé qu’une proposition d’article sera soumise dans le cadre du projet de loi de finances 2026 afin d’exonérer la Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention (STAM) ainsi que les sociétés de catering opérant au port de Radès des droits de douane sur les équipements importés.

Lors de son intervention sur les ondes de la radio Express FM, Jelassi a précisé que cette mesure vise à remplacer les équipements vétustes, à améliorer la productivité et à réduire les délais de traitement portuaire.

Cette annonce intervient suite à une visite parlementaire au port de Radès effectuée le lundi précédent, destinée à dresser un état des lieux des infrastructures et du fonctionnement logistique du site. Radès, qui traite 25 % du trafic portuaire national, constitue un maillon stratégique du commerce extérieur tunisien.

La délégation a notamment inspecté le système d’information et de contrôle, les silos à grains, les aires de stockage des conteneurs et les installations du quai pétrolier. Des retards ont été constatés dans la gestion des conteneurs, certains restant jusqu’à 21 jours dans l’enceinte portuaire, un délai jugé excessif par les députés.

Sur un autre plan, Saber Jelassi a souligné la nécessité d’activer un système de gestion à distance pour les conteneurs en souffrance depuis 2009.

Il a, en outre, annoncé que la Commission envisage de proposer l’installation d’un laboratoire d’analyse au sein du port, relevant du ministère de la Santé, pour tester les produits de consommation à l’importation. Une proposition de loi sera également soumise afin de réduire les délais d’élimination des denrées avariées, qui peuvent actuellement rester entre trois et quatre mois au port avant d’être détruites.

Les Tunisiens résidant à l’étranger sont confrontés à des obligations fiscales particulières. Alors que certains pays n’ont pas d’accords de double imposition avec la Tunisie, ces citoyens peuvent se retrouver dans l’obligation de payer des impôts dans les deux pays sur leurs revenus. La question des droits et devoirs fiscaux des expatriés tunisiens fait ainsi l’objet d’une clarification par les autorités fiscales tunisiennes, alors que de nouvelles échéances de déclaration approchent.

Face à ce constat, le député Taher Ben Mansour a adressé une question écrite à la ministre des Finances concernant la demande du ministère des Finances à certains Tunisiens résidant à l’étranger de s’acquitter d’impôts sur leurs revenus, notamment les salaires et les recettes provenant de leurs activités. Dans sa lettre, le député indique que le ministère des Finances justifie cette demande par l’absence d’accords de double imposition avec certains pays. Le ministère a également exigé que les Tunisiens vivant dans des pays sans accords fiscaux bilatéraux prouvent qu’ils ont payé leurs impôts dans ces pays.

À cet égard, le conseiller fiscal Mohamed Salah Ayari a précisé, ce mercredi 7 mai, que l’article 36 du Code de l’impôt sur le revenu et sur les sociétés stipule que les Tunisiens résidant à l’étranger, ayant déposé des déclarations fiscales dans un pays étranger et disposant des documents justificatifs nécessaires, ne peuvent pas être contraints de payer des impôts en Tunisie sur leurs revenus étrangers.

Intervenant sur les ondes d’Express Fm, Ayari a rappelé que la Tunisie a signé 58 accords de double imposition avec différents pays. Il a illustré cela en expliquant qu’un Tunisien résidant en France est soumis à la fiscalité française. Toutefois, si cette personne réalise des revenus ou des bénéfices en France, ou perçoit des revenus de capitaux mobiliers, elle peut bénéficier d’une réduction d’impôt à la source, conformément à l’accord bilatéral, tout en restant soumise à la fiscalité tunisienne sur les montants restants.

En revanche, dans les cas où aucun accord de double imposition n’existe, comme c’est le cas avec le Japon, le Tunisien résidant dans ce pays est tenu de payer des impôts conformément à la législation fiscale japonaise et tunisienne, ce qui entraîne une double imposition.

Concernant les biens immobiliers, Ayari a précisé que ces derniers ne sont pas concernés par les accords de double imposition. Ainsi, un Tunisien résidant à l’étranger et possédant un bien immobilier en Tunisie est tenu de régler les frais d’enregistrement en cas de vente de ce bien. Si le bien génère une plus-value immobilière, celle-ci sera également soumise à l’impôt en Tunisie.

Déclarations fiscales et échéances importantes

En ce qui concerne les échéances fiscales, Ayari a rappelé que la direction générale des Impôts a fixé au 15 mai 2025 comme dernier délai pour la soumission de la déclaration mensuelle pour les personnes physiques. Les personnes morales inscrites au système de déclaration et de paiement à distance des impôts doivent soumettre leur déclaration avant le 20 mai 2025.

Le 26 mai 2025 est la dernière date pour la soumission de la déclaration annuelle de l’impôt sur le revenu pour les industriels, prestataires de services et travailleurs non commerciaux, y compris les personnes soumises au régime forfaitaire. Le 28 mai 2025 est la date limite pour les personnes morales non soumises à la déclaration et au paiement à distance.

Ayari a aussi précisé que, bien que certaines personnes bénéficient d’une exonération fiscale, elles restent légalement tenues de soumettre leur déclaration annuelle sous peine d’une amende de 1 % sur les montants non déclarés.

En ce qui concerne les dividendes, le conseiller a souligné que ces derniers doivent être déclarés, sous peine d’une amende de 1 % sur les dividendes non déclarés.

Ainsi, la législation tunisienne sur la fiscalité des expatriés, bien qu’ayant signé 58 accords de double imposition, crée des disparités, notamment pour ceux résidant dans des pays sans tels accords, entraînant une double imposition. De plus, bien que la Tunisie prenne des mesures pour éviter la double imposition sur les revenus générés à l’étranger, la situation reste complexe en ce qui concerne les revenus immobiliers, qui échappent aux accords de double imposition. Cette distinction pourrait créer une incohérence dans la législation, mettant à mal l’attrait du marché immobilier tunisien pour les expatriés.

Le ministre de la Santé, M. Mustapha Ferjani, a inauguré hier les nouveaux bureaux régionaux de Roche Tunisie et Libye à Tunis. Cette ouverture marque une nouvelle étape dans le renforcement des investissements durables dans le secteur de la santé en Afrique du Nord, confirmant l’engagement de l’entreprise suisse de recherche dans le domaine de la santé en tant que partenaire de confiance du système de santé tunisien et libyen.

La Presse — Dans une déclaration accordée aux médias, le ministre a salué l’importance stratégique de cet investissement, soulignant que Roche est non seulement un laboratoire d’envergure mondiale – présent dans plus de 100 pays avec près de 100.000 collaborateurs – mais également un acteur clé dans le développement de solutions innovantes, notamment dans les domaines des médicaments de précision, des traitements personnalisés et des tests de diagnostic avancés.

«La Tunisie dispose d’un capital humain compétent et engagé. Cette ouverture est une reconnaissance du savoir-faire national dans l’industrie pharmaceutique et une confirmation que notre pays peut jouer un rôle de hub africain de l’innovation médicale», a déclaré le ministre. 

Il a en outre mis en avant la stratégie de son ministère, qui vise à encourager la collaboration public-privé, à moderniser les infrastructures de santé, et à favoriser les investissements apportant une réelle valeur ajoutée au système national.

Le ministre a, en outre, précisé que cette installation renforce l’ouverture du pays sur la recherche médicale de pointe et confirme la position stratégique de la Tunisie en tant que plateforme régionale pour les investissements en santé en Afrique. 

«La présence d’équipes locales qualifiées et la coopération avec des laboratoires internationaux comme Roche permettent non seulement de mieux répondre aux besoins des patients, mais aussi de stimuler l’économie nationale à travers la création d’emplois qualifiés… Cet engagement s’inscrit dans une vision plus large, visant à faire de la Tunisie une porte d’entrée continentale pour les solutions de santé durables et innovantes», a encore précisé le ministre.

La Suisse confirme son appui aux investissements privés en Tunisie

Pour sa part, l’ambassadeur de Suisse en Tunisie, M. Josef Renggli, a exprimé son soutien à l’implantation durable de la multinationale pharmaceutique à Tunis, soulignant son importance dans le cadre des relations bilatérales entre la Suisse et la Tunisie.

M. Renggli a en outre salué l’engagement à long terme de Roche, symbole du dynamisme et du sérieux des entreprises suisses à l’international. Il a rappelé que le secteur pharmaceutique représente une part importante des échanges entre les deux pays, avec 38% des exportations suisses vers la Tunisie constituées de produits pharmaceutiques et génériques.

Sur un autre plan, l’ambassadeur a évoqué le programme de coopération suisse en Tunisie, actif depuis les années 1960, et toujours en vigueur aujourd’hui. Ce programme, bien que centré principalement sur les questions économiques, environnementales, de gouvernance et de migration, constitue un pilier de la diplomatie suisse dans la région. Un nouveau cycle de coopération 2025-2028 vient d’être lancé, confirmant la continuité de l’engagement helvétique.

Et bien que la santé ne soit pas une priorité de la coopération bilatérale en Tunisie, M. Renggli a reconnu la qualité du système de santé tunisien et s’est dit disposé à soutenir les entreprises suisses dans leurs actions à la fois en Tunisie et en Libye.

«Notre mission est aussi de soutenir l’économie suisse, de faciliter les initiatives de nos entreprises à l’étranger et de renforcer les partenariats public-privé, là où ils apportent une valeur ajoutée durable», a-t-il ajouté.

Être un vrai partenaire
de santé

De son côté, M^me Imène Ben Abdallah, directrice générale de Roche pour les deux pays, a réaffirmé l’engagement fort et durable de l’entreprise en faveur d’un système de santé plus innovant, plus accessible et centré sur les besoins réels des patients.

«Au-delà de l’inauguration, c’est la célébration d’un engagement collectif, construit avec nos partenaires institutionnels, hospitaliers et scientifiques», a-t-elle déclaré, tout en rappelant que présente en Tunisie depuis plus de 30 ans, Roche compte aujourd’hui une équipe de 30 collaborateurs, en majorité tunisiens, qui œuvrent quotidiennement pour apporter des solutions concrètes aux systèmes de santé nationaux. L’impact économique de l’entreprise se traduit également par la création de plus de 500 emplois indirects.

«L’entreprise se distingue par son implication dans la recherche clinique, avec 9 essais cliniques menés depuis 2015, impliquant 145 patients dans des contextes sans alternative thérapeutique, dans 13 établissements hospitaliers tunisiens et mobilisant plus de 100 professionnels de santé. À cela s’ajoutent des programmes compassionnels qui ont permis à des patients atteints de pathologies graves d’accéder à des traitements innovants, changeant significativement le cours de leur maladie», a-t-elle expliqué.

M^me Ben Abdallah a en outre mis en avant les partenariats structurants développés en Libye, notamment avec la National Cancer Authority, pour améliorer la prise en charge du cancer, ainsi que dans les maladies rares comme l’amyotrophie spinale. En Tunisie, Roche a lancé un ambitieux projet de registres de données cliniques, débutant dans les domaines de l’oncologie et de la neurologie, pour améliorer le suivi, la recherche et les politiques de santé.

«Nous ne sommes pas simplement un laboratoire pharmaceutique. Nous sommes un partenaire de santé engagé à long terme, et notre mission est d’accompagner les efforts nationaux, en Tunisie comme en Libye, pour bâtir une médecine plus précise, plus humaine et plus efficace», a-t-elle conclu.

Les autorités tunisiennes ont procédé hier lundi au déversement partiel du barrage de Mellegue, situé dans le gouvernorat du Kef, en prévision d’un afflux important d’eaux en provenance du territoire algérien.

Cette opération préventive fait suite à l’annonce du remplissage à 100 % du barrage algérien de Oued Mellegue (سد ولجة ملاڨ), qui a commencé à relâcher ses eaux via l’oued Mellegue, en direction du barrage tunisien du même nom, puis du barrage de Sidi Salem, l’un des plus grands du pays.

Selon les prévisions de l’Observatoire tunisien de la météo et du climat, le débit de l’oued Mellegue devrait augmenter dans les prochains jours, sous l’effet de nouvelles perturbations climatiques attendues durant la seconde moitié de mai. La situation actuelle rappelle les épisodes hydriques de mai et juin 2023, durant lesquels des volumes d’eau similaires avaient été enregistrés.

Les autorités hydrauliques tunisiennes suivent de près l’évolution des apports en coordination avec les institutions algériennes, afin d’assurer la sécurité des infrastructures et d’optimiser la gestion des ressources en eau, vitales pour l’agriculture et l’approvisionnement des populations.

Le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, a présidé ce lundi l’inauguration officielle des nouveaux bureaux de Roche pour la Tunisie et la Libye. Cette ouverture symbolise un engagement fort et durable de l’entreprise pharmaceutique suisse en faveur de l’innovation en santé, tant au niveau local que régional.

La cérémonie s’est tenue à Tunis en présence de plusieurs représentants du secteur pharmaceutique, de la santé publique et du secteur privé. Dans une déclaration accordée aux médias, le ministre Ferjani a salué l’initiative de Roche, soulignant qu’elle marque une étape importante dans le développement du tissu sanitaire tunisien et dans le renforcement des partenariats public-privé dans le domaine médical.

“Roche est un partenaire stratégique pour la Tunisie. Son engagement en matière d’innovation et de transfert de technologies est en parfaite adéquation avec la stratégie nationale du ministère de la Santé”, a déclaré le ministre, tout en mettant en avant le rôle de la Tunisie comme plateforme régionale pour la santé en Afrique, grâce à ses compétences locales, sa position géographique et son savoir-faire pharmaceutique.

Avec une équipe locale composée d’une trentaine de collaborateurs majoritairement tunisiens, les nouveaux bureaux incarnent la volonté de Roche d’investir de manière pérenne dans l’écosystème de santé de la région. Le ministre a salué “l’émotion et la fierté” ressenties lors de cette inauguration, tout en exprimant son espoir de voir naître de nouveaux projets de collaboration.

Présente dans plus de 100 pays et employant près de 100 000 personnes à travers le monde, Roche est un leader mondial dans les domaines des biotechnologies, des traitements innovants et du diagnostic. La société s’est illustrée durant la pandémie de COVID-19, notamment grâce à ses solutions de test PCR rapides et fiables.

Sur un autre plan, le ministre Ferjani a insisté sur la nécessité pour la Tunisie de développer des synergies fortes entre le public et le privé, notamment dans la production locale de médicaments vitaux, y compris les médicaments de précision adaptés aux pathologies spécifiques.

“Nous soutenons l’investissement privé, à condition qu’il apporte une réelle valeur ajoutée, de l’innovation et qu’il s’inscrive dans une vision continentale. La Tunisie se positionne comme porte d’entrée stratégique pour l’Afrique dans le domaine pharmaceutique”, a-t-il affirmé.

Finalement et non moins important, le ministre a souligné que cette inauguration reflète la volonté des autorités tunisiennes de moderniser les infrastructures de santé, de favoriser la recherche médicale, et de garantir un accès équitable aux traitements de dernière génération.