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Education : Erreurs dans les manuels scolaires et mesures à prendre

18. September 2024 um 10:46

 

Évoquer une erreur dans un manuel scolaire dans les années soixante relevait du domaine presque de l’impossible, tellement notre système éducatif était le symbole de la rigueur et de l’efficacité. Sans oublier la compétence avérée des enseignants dans l’école de jadis. Depuis quelques années, les réseaux sociaux faisant office de caisse de résonance, on signale ici et là des erreurs dans les livres scolaires. Qu’en est-il au juste ? La Presse fait le point avec différents spécialistes et acteurs concernés qui apportent des témoignages édifiants.

L’enseignement s’est malheureusement nettement dégradé ces dernières décennies. Certes, on ne peut jeter l’anathème sur les enseignants, car c’est tout le système qui, au fil des années passées, a commencé à se détériorer, à telle enseigne que, parfois, les erreurs dévoilées par les spécialistes dans les manuels scolaires ne choquent plus. Au cours des contacts établis avec certains professeurs d’histoire, il s’avère que le problème est encore plus profond. Il ne s’agirait pas d’erreurs soulevées par les académiciens et qui sont jugées, dans la plupart des cas, sans incidence sur l’élève, mais plutôt d’autres pratiques plus graves. 

Une enquête ouverte en 2022

En 2022, on a fait référence sur les colonnes de notre journal La Presse aux fautes grossières relevées dans le manuel scolaire de langue française pour les élèves de 3e année primaire. Le ministère de l’Education a dû intervenir pour tenter de calmer les esprits, en ordonnant l’ouverture d’une enquête à la suite de ce mini-scandale. Le Président de la République avait reçu, à cette époque, au Palais de Carthage, Fathi Sellaouti, ancien ministre de l’Education et s’est indigné des erreurs de langue et d’orthographe qui se sont glissées dans un manuel scolaire. «La partie qui n’a pas pris le soin d’assurer la vérification avant le tirage, doit assumer ses responsabilités», a souligné le Chef de l’Etat alors.

La Commission chargée de l’édition du manuel scolaire en question a tenu à expliquer à cette époque que la version du manuel scolaire de langue française différait de celle qui a été envoyée le 06/05/2022 à l’Administration générale des programmes et au Centre national pédagogique. Pour dire les choses plus simplement, la première version était exempte d’erreurs. La copie a été retapée au Centre national pédagogique, qui a obligatoirement produit des erreurs résultant de la numérisation.

Récidive en 2024 et réactions en chaîne

Toujours est-il que, pour l’année scolaire en cours, et au moment où tout semble rentrer dans l’ordre, un autre manuel, d’histoire, cette fois-ci, semble avoir échappé à la vigilance des membres de la Commission chargée de l’édition. Puisque plus d’une trentaine d’erreurs avaient été relevées par Ahmed Behi (Maître de conférences à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Kairouan, département d’archéologie), à l’issue de la lecture de ce manuel dédié aux élèves de 1ère année secondaire.  Il ne s’agit pas cette fois-ci d’erreurs de frappes, mais plutôt d’informations erronées dans un livre d’histoire !  

Aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du ministère de l’Education pour l’instant, mais les réactions des experts, professeurs et représentants de la société civile ne se sont pas fait attendre.

L’association des parents et des élèves accuse

Contacté à cet effet, Ridha Zahrouni, président de l’association tunisienne des parents et des élèves ne cache pas son mécontentement.  « Cela dénote un degré inquiétant d’irresponsabilité et d’insouciance des parties concernées en éditant de tels ouvrages qui, normalement, doivent obéir à des procédures bien strictes » s’enflamme-t-il. A ses dires, la Commission compétente relevant du ministère de l’Education est appelée à travailler en concertation avec d’autres parties pour ne pas laisser passer ces fautes grossières, notamment sur le plan du contrôle et de la vérification du contenu. 

Comment les élèves et leurs parents vont-ils réagir lorsque ces erreurs sont dévoilées au grand jour ? Se demande M. Zahrouni. C’est l’avenir de nos enfants qui est mis en danger et c’est la crédibilité du corps enseignant qui en sera affectée, d’autant qu’on a vécu ce même scénario cauchemardesque en 2022. Il ne faut pas aussi oublier l’impact de telles erreurs révélées aussi bien sur le plan national que hors des frontières, souligne-t-il. « Aucune excuse ne peut justifier ces erreurs. C’est l’efficacité des procédures mises en place qui sont à revoir » dénonce-t-il.

Erreurs et plagiats font-ils bon ménage ?

Une autre professeure d’histoire, qui a requis l’anonymat par peur d’éventuelles représailles, a minimisé les erreurs signalées par Ridha Zahrouni, car il s’agit, selon elle, « de détails, relevant de l’époque médiévale de l’histoire de la Tunisie sur lesquels l’enseignant ne s’arrête jamais et qui ne peuvent en aucun cas impacter l’élève en matière de connaissances », selon ses propos.  Elle ajoute, toutefois, qu’il serait utile de mentionner de telles erreurs à la partie académique. De plus, on gagnerait en termes d’apprentissage si les cours d’histoire étaient bien étudiés. Actuellement, ces programmes sont « trop longs et trop complexes » pour les élèves, fait-elle savoir. Il nous faut procéder à une réelle révolution, une révision de fond en comble des programmes, en vue de garantir les aspects élémentaires de l’assimilation pour les élèves. Il faut chercher à simplifier davantage les programmes d’histoire.

Mais ce qui est encore plus grave, nous confiera-t-elle, ce sont les énormes fautes qui émaillent le livre d’histoire, pour la branche sciences économiques de la deuxième année secondaire, ainsi que la violation flagrante des droits d’auteur, dans l’élaboration du livre d’histoire de la première année, regrette-t-elle. « Quelques paragraphes ont été copiés d’un ouvrage d’un docteur en Histoire sans l’aviser, et sans obtenir son aval. Ce qui s’apparente à un plagiat, passé sous silence».

De son côté, Abdelkarim T, guide culturel et ancien professeur, explique ces erreurs par un manque flagrant d’enseignants spécialisés. Selon lui, il faut faire très attention quand on aborde l’histoire de la Tunisie médiévale ou punique, car seule une minorité d’historiens et de chercheurs universitaires est capable d’éclairer la lanterne des membres de la commission chargée de vérifier le contenu des manuels. Malheureusement, il semble que les choses se font à la hâte ces dernières années. On ne prend plus le temps de vérifier auprès d’historiens érudits   et de recouper les informations recueillies avant l’édition d’un nouvel ouvrage. 

A ce titre, il est utile de reprendre le message suivant adressé par l’éminent historien, Mohamed Hassine Fantar dans sa lettre rédigée en 2022, à l’ancien ministre de l’Education lui signalant des erreurs impardonnables dans un manuel scolaire d’histoire (cinquième année de base) qui semble toujours d’actualité. «Je pense que les livres, quel que soit leur domaine, devraient être présentés à des corps d’universitaires spécialisés, avec la participation d’un inspecteur pédagogique pour lecture et approbation… Leurs noms doivent être inscrits en tant qu’experts superviseurs dans la liste des auteurs». A méditer.

L’erratum comme ultime solution

Que faire alors dans ce cas ? Abdelwahed A, ancien inspecteur de l’Education nationale, nous explique  que dans le cas où des erreurs seraient signalées, après la publication d’un manuel scolaire,  une commission d’évaluation se réunit à nouveau pour juger s’il est nécessaire ou non de publier un erratum (liste des fautes dans un ouvrage imprimé) qui sera ajouté à la fin de chaque livre, que les enseignants sont tenus de prendre en considération. « Une fois imprimé en de milliers d’exemplaires, on ne peut pas retirer un manuel scolaire de la vente, en dépit des fautes qu’il pourrait contenir.

Il est à souligner que le Centre national pédagogique édite et diffuse chaque année, plus de 260 titres de manuels scolaires, plus de 13 millions d’exemplaires destinés aux élèves de l’enseignement de base et du secondaire. La production de ces manuels nécessite la transformation d’environ 5000 tonnes de papier. 6500 libraires répartis sur tout le territoire de la République, se partagent chaque année la distribution de 14 millions d’exemplaires. Conformément à la législation en vigueur, le ministère de l’Education publie, chaque année et avant la rentrée scolaire, la liste officielle des manuels scolaires autorisés dans les écoles ».

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Suicide d’un cadre de la Garde nationale: Accorder plus d’intérêt aux cellules d’écoute et de soutien

15. September 2024 um 08:45

Confrontés le plus souvent à des situations stressantes en permanence, certains agents se sentent esseulés, sans soutien. Ainsi, feront-ils l’objet de troubles psycho-affectifs pouvant les mener au suicide. En l’absence de mécanismes de soutien, d’écoute et de suivi, les membres de la famille de la victime, ses collègues et ses chefs hiérarchiques ne voient rien venir.


Qu’est-ce qui pousse une personne à mettre fin à ses jours ? C’est d’emblée la première question qui surgit immédiatement à l’esprit quand on est informé d’un suicide. Le cas du chef de poste de la Garde nationale de Douar Hicher (La Manouba) qui s’est donné la mort avec son arme de service dans son bureau n’a pas manqué de soulever plusieurs questions autour des motifs qui l’ont conduit à cet acte. Certes, une enquête a été ouverte pour en déterminer les causes, sur ordre du procureur près le Tribunal de première instance de La Manouba, mais n’est-il pas grand temps pour que les autorités de tutelle se mobilisent davantage sur la question du suicide au sein des forces sécuritaires puisqu’il s’agit d’un corps appelé à assurer la sécurité nationale ?

Remise en question des cellules d’écoute et de soutien

On ne s’arrêtera pas sur les causes réelles qui ont été à l’origine de ce drame par respect à la famille de la victime. Des causes qui, pour mieux éclairer le lecteur, sont d’ordre personnel et n’ont rien à voir avec sa vie professionnelle, comme nous le confirme une source sécuritaire proche de la victime. Toutefois, nous croyons qu’il est indispensable d’aider à briser certains tabous et de sensibiliser aux risques de suicide dans le secteur des forces de sécurité. Certes, on ne dispose pas d’informations concernant l’existence d’une cellule d’écoute, de suivi et de soutien psychologique au sein du département de l’Intérieur. Néanmoins, les sécuritaires travaillent en majeure partie sous une double pression, celle du temps et celle de leurs chefs hiérarchiques dans l’exercice de leurs fonctions, ce qui est de nature à les exposer à une situation de stress permanent susceptible d’impacter leurs relations personnelles et en particulier leur vie conjugale.

A ce propos, la députée Fatma Mseddi a publié après ce cas de  suicide un post sur son compte sur les réseaux sociaux dans lequel elle exprime «ses regrets face à l’augmentation des cas de suicide parmi les agents de sécurité», tout en appelant à «aborder sérieusement cette question et à examiner la situation sociale de ces agents en vue de préserver la sécurité nationale».

Constat d’échec

Le sociologue Sami Nasr nous explique que  le cas de suicide d’un cadre du ministère de l’Intérieur doit être abordé sous un angle différent en raison de l’absence de facteurs de risque et de vulnérabilité socioéconomiques qui conduisent généralement à de tels actes. «Les causes qui mènent au suicide sont en train de connaître des changements et on ne peut plus se contenter de parler de fait social avec des variables bien connues à certains niveaux », mais plutôt de « tsunami social ravageur» qui emporte tout sur son chemin. Ni les campagnes de sensibilisation, ni les discours ou les mesures préventives n’ont pu venir à bout de ce phénomène. C’est un constat d’échec qu’on ne peut dissimuler.

D’après notre expert, le suicide menace aujourd’hui toutes les catégories sociales et toutes les tranches d’âge. Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur. Il est inhérent parfois à des difficultés d’intégration et d’adaptation face aux changements qu’a connus le pays depuis 2011. Gérer le stress et aborder les difficultés et les défis de manière positive n’est plus possible pour certaines personnes. Le suicide de ce cadre sécuritaire ne fait que confirmer cette thèse et il faut toutefois accorder plus d’attention aux conséquences de cet acte dans le milieu professionnel et faire le diagnostic nécessaire auprès de la famille de la victime. Malheureusement, on n’accorde pas beaucoup d’intérêt aux tentatives de suicide et à la contagion suicidaire, ce phénomène célèbre dans le milieu infantile, nous confie-t-il.

La Tunisie parmi les  quatre pays arabes où le taux de suicide est le plus élevé

Au niveau arabe, les statistiques ont confirmé que pas moins de 2.000 cas de suicide surviennent quotidiennement dans tous les pays arabes, contre 3.000 cas de suicide en Europe, et le taux de suicides dans les pays arabes a atteint 4 cas pour 100.000 habitants depuis le début du nouveau millénaire. Si l’on considère les tentatives de suicide, les statistiques officielles de l’Organisation mondiale de la santé indiquent que pour chaque suicide réussi, il y a 20 tentatives de suicide ratées. Les quatre pays arabes les plus touchés par le taux de suicide sont l’Égypte, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie, tandis que le Liban, la Syrie et les pays du Golfe se trouvent au bas de l’échelle.  

L’absence de statistiques officielles sur le plan national ou même d’études se rapportant au nombre réel de cas de suicide dans les rangs des sécuritaires dans notre pays ainsi que leurs causes confère plus de difficulté au travail des médias à ce propos. Néanmoins, la mise en place d’une cellule dédiée spécialement à l’écoute et à l’accompagnement psychologique au sein du département de l’Intérieur contribuera indubitablement à éviter d’éventuels cas de suicide. Il est bien évident que parler du suicide devant un spécialiste peut contribuer à déceler les principaux signes avant-coureurs et à sauver des vies car celui qui parle d’acte de suicide s’abstient de le  faire, soulignent les  psychologues. Notons que sur le plan social, le ministère de l’Intérieur est doté de plusieurs structures et services dédiés au soutien du personnel des forces de sécurité intérieure sur tous les plans. 

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La loi au cœur de la société : La protection des données personnelles protège-t-elle l’accusé aux dépens de la victime ?   

14. September 2024 um 11:45

 

L’arrestation d’un malfrat grâce à la diffusion d’une vidéo le montrant en train de voler a provoqué l’intervention des défenseurs des libertés et un rappel des textes de loi protégeant les données personnelles, au nom du respect de la présomption d’innocence et de l’atteinte à la vie privée. Parallèlement, elle a déclenché l’ire des autres, victimes ou pas, qui appellent à sévir, et par tous les moyens, contre la délinquance générale en forte hausse en Tunisie. Entre les droits des victimes et ceux des délinquants « présumés innocents », les avis divergent et s’opposent. Le point sur la situation.

C’est grâce à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo le montrant en flagrant délit de vol d’un téléphone portable que l’individu en question a été arrêté en un temps record par les forces de l’ordre. La diffusion de pareilles vidéos a toujours contribué à mettre un terme à la cavale de malfrats, comme ce fut le cas pour ce voleur à la tire qui a été filmé à la cité Ezzouhour en pleine action, avant de prendre la poudre d’escampette. Les unités de la police ont eu à identifier et arrêter le suspect, avant de procéder à une séance de confrontation légale avec la victime.

Tout a fini par rentrer dans l’ordre, diront les uns. A ce détail près, cette pratique n’est-elle pas interdite par le code pénal ? Que risque la personne qui diffuse sciemment de pareilles vidéos sur les réseaux sociaux ? Ne s’agit-il pas dans ces cas d’atteinte à la présomption d’innocence et aux données personnelles ?

Que risque-t-on en postant une vidéo ? 

Ces questions pourraient choquer ceux qui refusent d’accorder un quelconque droit à un malfrat filmé en pleine action de vol à l’arraché. Mais les avocats et les juges sont tenus d’appliquer les textes de loi susceptibles de garantir les droits de la victime et de défendre la présomption d’innocence, garantie par l’article 33 de la Constitution tunisienne qui dispose: « Tout prévenu est présumé innocent jusqu’à l’établissement de sa culpabilité, à la suite d’un procès équitable lui assurant toutes les garanties indispensables à sa défense au cours des différentes phases des poursuites et du procès», nous précise un avocat au Tribunal de première instance de Tunis.  

A ce propos, l’ancien président de l’Instance nationale de protection des données personnelles, Chawki Gaddes, rappelle, pour sa part,  dans une déclaration à une radio privée  les dispositions de la loi organique portant sur la protection des données à caractère personnel qui interdisent la diffusion de données à caractère personnel aux tiers, sans le consentement de la personne concernée. Exception faite pour les données nécessaires à l’exercice des missions confiées aux autorités publiques dans le cadre de la sécurité publique ou de la défense nationale, ou celles qui s’avèrent nécessaires aux poursuites pénales.

Un soutien efficace à la police pour démasquer les voleurs

Il est à souligner que l’article 93 de la même loi dispose aussi : « Est puni de trois mois d’emprisonnement et d’une amende de trois mille dinars quiconque diffuse intentionnellement des données à caractère personnel, à l’occasion de leur traitement, d’une manière qui nuit à la personne concernée ou à sa vie privée. La peine est d’un mois d’emprisonnement et d’une amende de mille dinars, lorsque la diffusion a été effectuée sans l’intention de nuire ».

Que faire alors pour retrouver voleurs et autres braqueurs, notamment face au manque de moyens dont disposent les forces de police ? Est-on appelé à laisser faire les malfrats, leur donner la latitude de commettre leur forfait et s’évanouir dans la nature ? Pour Chawki Guaddes, il faut respecter la loi et s’adresser au poste de police le plus proche ou au procureur de la République pour lui livrer la vidéo. Celui qui a posté la vidéo aurait pu au moins flouter le visage du voleur dans la vidéo.

Maître Mohamed Saidana est du même avis. « Il est quasiment interdit de poster de telles vidéo,  car l’image est considérée comme donnée personnelle. Les gens sont libres de placer des caméras dans leurs véhicules et de filmer la route ou la rue. Mais au cas où l’enregistrement ferait référence à un acte criminel, il faut s’adresser aux autorités de police ou au procureur de la République pour porter plainte ».   

Néanmoins, ces déclarations ne trouvent pas d’écho favorable auprès d’une grande majorité de citoyens qui ont été à maintes reprises victimes de vol. Il faut sévir et agir avec fermeté pour arrêter ce fléau, nous déclare Halima, mère de deux enfants dont l’un a fait l’objet de braquage et de vol de son téléphone portable depuis plus d’un an. « Il ne se passe pas un jour sans qu’un vol ne soit déclaré aux services de police, qu’il s’agisse de téléphone portable ou autres effets personnels. Les gens en ont marre », nous souligne un chef de poste de police à la banlieue nord, à titre anonyme. « Parfois, et en l’absence de preuves, on ne peut rien faire, d’autant qu’on manque de moyens techniques et d’effectifs pour lutter efficacement contre ce fléau ».  

La victime dans le box des accusés

Il ajoute que plusieurs commerçants préfèrent diffuser des séquences vidéo captées par les caméras de surveillance, montrant les voleurs en pleine action dans le but de les démasquer. Ils pensent ainsi appuyer l’action de la police et l’aider à élucider les infractions commises au quotidien.

De nos jours, les caméras de surveillance se démocratisent de plus en plus et leur utilisation est qualifiée d’indispensable pour des raisons d’ordre sécuritaire. Elles sont dans les rues, à l’entrée et à l’intérieur des magasins, des boutiques, des grandes surfaces, mais représentent quelques risques sur la vie privée des gens, s’inquiètent les fervents défenseurs des données personnelles. Elles sont indispensables pour dissuader les délinquants, sinon de les interpeller et de résoudre des enquêtes qui restent non élucidées sinon, faute de preuves, rétorquent en particulier les victimes, celles qui ont subi un grand choc émotionnel à la suite d’un vol violent qui, parfois, tournent au drame. Les avis s’opposent autour de l’utilisation de la vidéosurveillance.

A l’étranger, dans les pays défenseurs des droits de l’homme, les systèmes de vidéosurveillance dotés de reconnaissance faciale sont installés partout et sont devenus un outil important pour assurer la sécurité de la population et la prévention de toutes sortes de crimes. Au demeurant, il ne faut pas poster des vidéos de cambriolage, car la victime pourrait bien, selon les lois en vigueur, se retrouver dans le box des accusés.

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Industrie agroalimentaire : Le respect des normes et la protection du consommateur seraient-ils sacrifiés sur l’autel du profit ?

12. September 2024 um 11:41

 

C’est un secteur entouré de mystères où le respect des normes et de l’étiquetage pour une alimentation saine et durable n’est pas toujours à l’ordre du jour. Omerta imposée par un système puissant qui profite d’une réglementation qualifiée de surannée par les experts. Qu’en est-il au juste ? La Presse a consulté les experts et les professionnels et fait parler la société civile et les consommateurs. Il en ressort que des efforts gigantesques restent à faire pour que le respect des normes d’hygiène et de sécurité dans l’industrie agroalimentaire soit une réalité et non un simple cliché.

La fabrication des produits alimentaires industriels devra prendre en compte la présence de plusieurs risques, dont notamment la bio-contamination de l’air, de l’eau ainsi que des surfaces. C’est d’ailleurs pour cette raison que des contrôles sont nécessaires tout au long du processus de fabrication du produit. Toutefois, il est utile de souligner que les acteurs de la filière agroalimentaire n’obéissent pas, dans certains cas, à des critères réglementaires trop rigoureux, également au niveau de l’étiquetage des produits.

Théoriquement, ce secteur est réglementé par de nombreuses normes visant à garantir la qualité et la sécurité des denrées qui sont produites et proposées aux consommateurs. En pratique, ce n’est malheureusement pas toujours le cas, comme nous le confirme un spécialiste en qualité et sécurité des aliments, propriétaire d’une boîte privée en consulting et audit dans le domaine de l’agroalimentaire.

Des étiquettes illisibles et incompréhensibles

En raison des risques d’éventuelles pressions, notre expert a préféré garder l’anonymat car, selon lui, c’est un domaine sensible. D’abord, le consommateur se perd en essayant de déchiffrer les étiquettes de certains produits alimentaires, souvent illisibles, trop petites, ou incompréhensibles ou incomplètes. D’après lui, le grand problème réside dans le non-respect, par un bon nombre d’entreprises, de la réglementation relative à l’étiquetage en Tunisie, ce qui nous pousse à dire, selon lui, que les autorités ne déploient pas de gros efforts en matière de contrôle. 

A ce propos, il souligne qu’il existe différents types d’allergènes, qui couvrent de nombreuses catégories d’aliments soit d’origine animale ou végétale. Ce qui est un peu étrange, c’est que les industriels tunisiens de l’agroalimentaire ne prennent pas en compte cet aspect au niveau de l’étiquetage. Ce qui pourrait provoquer de graves complications, voire la mort du consommateur. « Il faut préciser que les industriels tirent profit des règlements actuels, flous, qui doivent être revus dans les plus brefs délais. A ce titre, il conseille d’être très prudent en consommant du thon en conserve à l’huile végétale et de vérifier s’il est produit à base de soja ou non, car bien des fois l’étiquetage ne mentionne pas l’origine de l’huile utilisée.  Auquel cas, cela pourrait avoir de graves incidences sur la santé. « Certaines variétés de céréales font partie des substances reconnues dangereuses du fait des réactions allergiques qu’elles provoquent», prévient-il.

Une réglementation non respectée !

Il est à souligner que, d’après l’article 3 de la réglementation en vigueur, « l’étiquetage et les modalités selon lesquelles le produit est fabriqué, ne doivent pas être de nature

à induire le consommateur en erreur, notamment sur les caractéristiques de la denrée alimentaire, et sur la nature, l’identité, les qualités, la composition, la quantité, la durabilité, l’origine, ou la provenance, le mode de fabrication ou d’obtention, en attribuant à la denrée alimentaire des effets ou propriétés qu’elle ne possèderait pas, ou encore en suggérant que la denrée alimentaire possède des caractéristiques particulières alors que toutes les denrées alimentaires similaires possèdent ces mêmes caractéristiques ». D’autre part, et selon l’article 4 « Aucun produit alimentaire préemballé ne peut être vendu sans étiquetage ».

La langue arabe doit être l’une des langues utilisées dans l’étiquetage des denrées alimentaires fabriquées localement ou importées. Toutes les mentions d’étiquetage obligatoires doivent être facilement compréhensibles, inscrites à un endroit apparent et de manière à être visibles et clairement lisibles et indélébiles, explique encore l’article 9. Ce qui n’est pas toujours le cas. Plusieurs infractions sont en effet constatées à ce propos. Il faudra préciser, en outre, que le comportement du consommateur pas très exigeant encourage les industriels à ne pas accorder trop d’importance à l’étiquetage.

Une campagne pour sensibiliser les consommateurs et les industriels

La majorité des consommateurs contactés à cet effet ont souligné qu’ils consultent rarement l’étiquette des produits. Dans de rares cas, ils le font pour vérifier la date de péremption, rien de plus. « Elles sont le plus souvent illisibles » font savoir unanimement Nebil (cadre dans une banque) et Mohamd Ali (fonctionnaire à la retraite). Pour Jalel qui vit entre la Suisse et la Tunisie, c’est plutôt une question de culture. Le consommateur est beaucoup plus sensibilisé à l’étranger que dans notre pays. « Le manque d’abondance des produits mis en vente doit être aussi pris en considération dans ce contexte », fait-il savoir. « Parfois, quand tu entres dans une grande surface, tu ne trouves qu’une seule marque de produit agroalimentaire, à quoi bon lire l’étiquette si le choix fait défaut ? ».

Rares sont ceux qui se réfèrent à l’étiquette, avant de procéder à l’achat d’un produit. En général, c’est surtout par souci de bien respecter un régime que le consommateur s’applique à prendre en considération cette règle. C’est le cas de Imen qui ne peut plus acheter un produit sans avoir consulté l’étiquette.

En Tunisie, la flambée des prix des produits alimentaires est sur toutes les lèvres, mais la société civile ne fait presque rien pour défendre le consommateur et exiger des mesures claires, susceptibles de conférer plus de transparence aux activités de ces entreprises. Le président de l’Organisation tunisienne d’information du consommateur, Lotfi Riahi, en est bien conscient. Il nous explique que son organisation devra mener une campagne de sensibilisation concernant l’étiquetage qui doit être présenté en bonne et due forme, clair et en mesure d’informer au mieux le consommateur, selon ses dires.

Cette campagne sera organisée en marge de la foire qui sera tenue en octobre prochain pour encourager la consommation du produit tunisien. «On se penchera aussi sur l’amélioration de la qualité de l’emballage et sur les colorants alimentaires, puisque quelques colorants ne sont pas sans risques sur la santé. Cette campagne ciblera aussi bien le consommateur tunisien que les professionnels de ce secteur», précise-t-il.

Lotfi Riahi a conclu qu’une action sera menée dans le cadre de la protection du consommateur contre la vente des chips aromatisées, en application des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé. « Il faut aussi que le consommateur adhère à son tour à cette campagne ».

L’Utica : on a besoin de nouvelles réformes

Les contrôles des entreprises agroalimentaires s’effectuent par des organismes sous tutelle de l’Etat et des organismes certificateurs appelés à vérifier la sécurité des aliments, les qualités des produits, la maîtrise des risques, la réduction de l’impact sur l’environnement, l’efficacité énergétique, selon la réglementation interne pour les sociétés non exportatrices. Mais pour les entreprises exportatrices certifiées ISO, le contrôle est beaucoup plus poussé, car il exige le respect de normes internationales. « L’engagement qualité des entreprises varie d’une entreprise à une autre, mais on ne peut pas déduire que toutes nos entreprises ne se soumettent pas à la loi en vigueur. Toutefois, les sociétés spécialisées dans la production agroalimentaire qui ne font pas l’objet de contrôles assidus de la part des autorités de tutelle, se soucient peu de la qualité de leur produit et de l’étiquetage, ce qui est susceptibles de mettre en danger la santé des citoyens», met en évidence l’un des spécialistes en qualité et sécurité des aliments.

Du côté de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), le président de la fédération de l’agroalimentaire, Chiheb Slama, nous a confirmé que le secteur se porte « plutôt bien », comme en témoigne l’excédent enregistré de la balance commerciale alimentaire, et ce , en dépit des défis qui se présentent et des crises qui ont prouvé la grande capacité de résilience de ce secteur (Covid, guerre en Ukraine et les incidences du réchauffement climatique sur l’agriculture, comme la baisse de la production).

Selon les statistiques officielles dévoilées par les responsables du ministère de l’Industrie des Mines et de l’Energie, vendredi 6 septembre 2024, ce secteur compte 965 entreprises qui emploient environ 77 000 personnes. Il contribue à hauteur de 3,1 % au produit intérieur brut, de 25 % à la valeur des investissements industriels et de 15 % à l’emploi. La balance commerciale alimentaire a enregistré un excédent en août dernier, en raison principalement du développement important des exportations d’huile d’olive, puisque ses recettes se sont élevées à 4,622 milliards de dinars jusqu’à fin juillet pour la saison 2023/2024.

Le président de la fédération ajoute que le secteur a toujours besoin de réformes pour mieux booster l’industrie agroalimentaire à plusieurs niveaux, comme l’économie circulaire, l’optimisation des ressources hydriques, des énergies, des chaînes des valeurs et des produits compensés, l’utilisation des énergies vertes, indique le président de la fédération. Il a aussi insisté sur les réformes à apporter en matière de digitalisation pour assurer la traçabilité et conférer plus de transparence aux activités des entreprises, et en vue de faciliter l’accès aux marchés extérieurs à nos produits.

A ce titre, Chiheb Slama rappelle la participation de l’Utica aux travaux relatifs à l’élaboration d’un diagnostic du secteur des industries alimentaires, afin de permettre la mise en œuvre d’une stratégie de promotion de ce secteur à l’horizon 2035.

« On ne manque pas d’outils de contrôle, mais il faut travailler davantage sur le plan pratique »

Pour ce qui est des contrôles qualité qui visent à s’assurer de la conformité de certains produits avec les normes, la plupart des entreprises tunisiennes ont mis en place des systèmes de contrôle qui répondent aux normes internationales. Sur le plan local, Chiheb Slama rappelle le rôle crucial joué à ce titre par l’Instance nationale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (Insspa). Cette instance assure le contrôle officiel à l’importation et à l’exportation pour vérifier la sécurité sanitaire.  En juillet 2021, le ministère de la Santé avait transféré les missions de contrôle de la sécurité sanitaire et de la qualité des produits alimentaires à cette instance.

Il nous confirme qu’il n’existe aucun problème au niveau du contrôle qualité, mais il reconnaît que le respect des normes d’étiquetage fait, parfois, défaut sur le marché national. « La réglementation est claire sur cette question et on ne manque pas d’outils à ce propos, mais il faut travailler davantage sur le plan pratique et intensifier les contrôles ».

De son côté Walid Bellagha, président de la Chambre nationale des bureaux d’études, de consulting et de formation à l’Utica, les contrôles sont effectués dans les règles de l’art. Il ajoute que la Tunisie compte parmi les pays qui respectent le plus les règlements régissant ce secteur. « Le contrôle et le suivi sont assurés par les ministères de la Santé, du Commerce et de l’Industrie. Tout le monde sans exception est soumis au contrôle périodique par le biais d’équipes de travail au niveau des départements ministériels et des gouvernorats ».

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Météo agricole : Avec les premières pluies, un regain d’espoir

09. September 2024 um 11:46

 

Des premières pluies qui sont surtout bénéfiques pour les oliviers, pour les figuiers et même pour les grenadiers qui ont trop souffert de la sécheresse cette année.

Après des mois de grande canicule qui d’ailleurs se poursuit, les premières précipitations enregistrées dans diverses régions du pays ont été accueillies avec joie aussi bien par la population que par les agriculteurs, surtout que le thermomètre n’a fait que grimper durant la période estivale. Le mois de mai dernier a été le 3e mois de mai le plus chaud depuis 1950 avec un écart de +1.6° par rapport à la normale calculée sur la période allant de 1991 jusqu’à 2020, alors que la pluviométrie a été déficitaire de 30%, annonce l’Institut national de météorologie (INM). A son tour, le mois de juin de cette année a été le 3e mois de juin le plus chaud depuis 1950, avec un écart de +2°C par rapport à la normale de ce mois, calculée sur la même période.

Des pluies bénéfiques pour les nappes phréatiques

Ces statistiques, qui traduisent une tendance haussière des températures, expliquent en contrepartie la grande exaltation des citoyens, et surtout celle des agriculteurs, face à ces premières pluies  venues raviver les espoirs quant à une future belle saison agricole. Béja, Zaghouan, Siliana, Le Kef, Kasserine et Sidi Bouzid sont les gouvernorats concernés par ces précipitations. Durant les dernières 24 heures du 02-09-2024, on a enregistré à Testour 45 mm, à Teboursouk 40mm, à Foussana 41 mm, à Sidi Bouzid et Regueb 41 mm, à El Fahs 34 mm, à El Krib 37mm et enfin à Sakiet Sidi Youssef 30 mm. De petites quantités de pluie ont été enregistrées à Sfax, Mahdia, Gabès et Kébili (entre 1 et 4 mm). A Kairouan, Sousse et Monastir, la pluie, en revanche, n’a pas été au rendez-vous.  

Selon l’agriculteur Hassen Chtioui, devenu ces dernières années célèbre par son action de revitalisation de plus de 70 variétés de blé et d’orge disparues de notre pays depuis des décennies, les pluies sont toujours bénéfiques dans la mesure où notre pays souffre de sécheresse, comme par ailleurs plusieurs pays dans le monde, sous l’effet du réchauffement climatique. Il précise encore que ces pluies sont bénéfiques pour les nappes phréatiques, mais elles le sont surtout pour les oliviers et même pour les figuiers qui ont trop souffert de la sécheresse. Cet arbre fruitier a besoin de pluie même à cette période, insiste-t-il. Il rappelle, en outre, qu’il faut bien se préparer dans les villes pour mettre en place les dispositifs nécessaires pour récupérer l’eau pluviale qui est d’une importance capitale.

Impact de la sécheresse sur les figues de Djebba

Le témoignage de Hassen Chtioui nous a orientés vers les figues de Djebba dont les prix de vente se sont envolés pour atteindre les 12 dinars, localement, voire le double à Tunis. Contactée par La Presse, la présidente du Groupement de développement agricole de Djebba (Gdad), Ferida Djebbi, nous a confirmé que la récolte de cette année a été en grande partie impactée par la sécheresse. «Il a plu ces derniers jours à Djebba (Béjà), mais ce n’était pas suffisant, il nous faut encore de la pluie et beaucoup d’eau», espère-t-elle.

De ce fait, la sécheresse a considérablement réduit la production et  fait augmenter les prix de vente. Ces années de grande sécheresse ont aussi provoqué certaines maladies et causé des dégâts aux figuiers mâles (non comestibles) qui sont indispensables pour la fécondation des figuiers à fleurs femelles. Mme Djebbi ajoute que les agriculteurs ont dû acheter des fleurs mâles de l’Algérie, à raison de 50 dinars le kilo. Notons qu’un seul figuier a besoin d’au moins 10 kg de ce type de fleurs, fait-elle remarquer.

Djebba est une région connue pour ses activités agricoles avec plus de 25 mille figuiers, 900 agriculteurs travaillant dans la production de figues.  Elle s’ouvre de plus en plus sur l’agrotourisme grâce à la certification de ce fruit en Tunisie, avec une appellation d’origine contrôlée (AOC). Ce fruit fait aujourd’hui partie du patrimoine culturel de Djebba, enchaîne Ferida Djebbi. Cependant, la présidente du Gdad ne cache pas  son inquiétude quant aux pénuries d’eau dans sa région, en raison de la sécheresse et des forages illégaux dans cette zone. En dépit de tout, ces dernières pluies demeurent bénéfiques pour les oliviers et même pour les grenadiers, conclut-elle, avec l’espoir de voir la situation hydrique s’améliorer les prochains mois.

Quelles sont les régions les plus affectées par le manque de pluie ?

L’évolution de la pluviométrie durant les deux dernières années, à l’échelle des quatre régions pluviométriques, témoigne d’une situation de déficit critique. Le Nord-Est, le Centre ainsi que le Sud tunisien ont été les régions les plus affectées par la sécheresse. A moindre degré, la région du Nord-Ouest, plus particulièrement durant l’hiver (2021-2022), a été également affectée par la sécheresse. Comparativement aux autres régions, le Nord-Ouest a été relativement épargné au cours de l’année agricole 2021-2022. En revanche, la situation en 2022-2023 a été difficile dans la mesure où le déficit pluviométrique de l’automne a été important, de l’ordre de 15 %, d’après les statistiques de l’Institut national de météorologie.

Selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), le taux de remplissage des barrages du 1-09-2023 au 29-5-2024 est de 32,9%. Il est à souligner que la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) est l’une des régions du monde les plus touchées par le stress hydrique, selon les organismes internationaux.

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Année scolaire et universitaire : Censée faciliter la vie, l’inscription en ligne donne le tournis

07. September 2024 um 10:47

 

Pour les parents de jeunes élèves, les lycéens et étudiants, l’inscription en ligne pour l’année scolaire et universitaire 2024-2025 a été entachée de difficultés dues en général à une plateforme non encore performante qui «beugue» tout le temps, sous l’effet d’un trafic important. «Aucune inscription trouvée» ou «la transaction a échoué», sont les messages qui s’affichent le plus souvent sur les écrans des ordinateurs ou des téléphones portables au fil des tentatives répétées. La Presse fait le point sur la situation

La numérisation est mise à rude épreuve, les critiques fusent de partout et le plus souvent, c’est le retour au bon vieux système classique, celui de prendre la route, réelle cette fois et non virtuelle, vers l’établissement scolaire ou universitaire, ou la Poste pour tenter de trouver des solutions aux problèmes. 

Le nombre des nouveaux bacheliers s’élève à 74.377, alors que celui des élèves a atteint 235 6630, avec une augmentation de 2,8% par rapport à l’année précédente. 

L’inscription en ligne des élèves des établissements publics et privés, de la deuxième année primaire au baccalauréat, a été lancée lundi 02 septembre 2024. Pour les nouveaux élèves de la première année primaire des écoles publiques et privées, les inscriptions ont été fixées pour le mercredi 04 septembre, selon les communiqués publiés par les délégations régionales de l’éducation. Les paiements électroniques sont effectués par le crédit du téléphone portable, en utilisant le code *181#. 

Quant à la rentrée universitaire 2024-2025, les ministères de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, et des Technologies de la Communication ont tenté de faire mieux cette année, en annonçant qu’il est désormais possible pour les étudiants d’utiliser l’application E-Houwiya sur mobile, comme méthode simplifiée et complémentaire pour s’inscrire en ligne sur le site www.inscription.tn. Sauf que la majorité des étudiants n’utilisent pas cette application. On ne sait pas d’ailleurs pour quelle raison, mais il va sans dire que tant c’est facultatif, les gens n’y pensent même pas.  

«Il m’a fallu plus de trois heures pour inscrire mon enfant»

A première vue, sur le plan théorique tout va pour le mieux. Malheureusement, ce n’est pas le cas en pratique, pour un grand nombre de parents de jeunes élèves, de lycéens et d’étudiants. Pour certains, l’inscription en ligne a parfois viré au cauchemar. Ils étaient plusieurs à critiquer la grande lenteur de la plateforme dédiée à l’enregistrement en ligne des élèves. «Il m’a fallu plus de trois heures pour terminer cette opération qui aurait dû ne prendre que quelques minutes, pas plus», nous souligne l’un des parents. Houriya, mère de deux garçons dans un lycée de la banlieue nord de Tunis, est du même avis. Elle a dû multiplier les tentatives de connexion à la plateforme avant qu’elle ne parvienne à enregistrer ses deux mômes.

Pour Mohamed Ali, père du jeune Mourad, ce sont les coupures d’électricité dans la ville du Kram dans la journée du 4 septembre qui l’ont mis plus en colère. «A trois ou quatre reprises, j’ai tenté de me connecter à la plateforme, en vain. Les coupures d’électricité étaient au rendez-vous et j’ai dû remettre l’enregistrement pour le lendemain matin», nous confie-t-il.

L’ingénieur en informatique Youssef que nous avons contacté pour mieux comprendre les raisons de cette lenteur n’y va pas par quatre chemins, il a mis en cause le serveur du site web dédié à l’inscription. «S’il n’est pas performant, il peut ralentir les vitesses de chargement», explique-t-il.

A défaut de réponses, il faut contacter l’établissement universitaire

C’est au niveau des inscriptions universitaires que les choses se corsent encore plus. Il suffit de consulter les commentaires publiés par les étudiants sur la page facebook du site dédié à l’inscription universitaire en ligne (inscription.tn) pour s’en rendre compte. Les réponses apportées par les administrateurs du site aux difficultés rencontrées par les étudiants au cours de certaines phases de l’inscription ne permettent pas, dans la plupart des cas, d’aboutir à résoudre les problèmes. Parfois elles remettent en question la notion du service en ligne.  

A ce titre, Hiba souligne que de nombreux étudiants de diverses institutions universitaires ont déjà rencontré de grandes difficultés lors de leur inscription en ligne, en raison de possibles dysfonctionnements du site web en question. Pour répondre à sa requête, les administrateurs du site (inscription.tn) lui conseillent de faire le déplacement à l’université pour présenter les documents prouvant qu’elle était bénéficiaire d’une bourse d’études pour l’année universitaire écoulée. Par la suite, son établissement devra archiver ses données d’inscription précédentes et ainsi elle pourra percevoir la première échéance de la bourse de l’année universitaire en cours !

Dans ce même contexte, l’étudiante Najla se demande pourquoi on impose à une personne de faire le déplacement, et parcourir une grande distance depuis son lieu de résidence afin de rejoindre la faculté. A nous de poser la question suivante : pourquoi les services de tutelle n’ont pas digitalisé les anciennes données d’inscription ?  

Ines est doctorante, elle se demande comment faire pour payer les frais d’enregistrement. Elle comptait sur l’enregistrement en ligne pour éviter de faire le déplacement, mais elle a dû déchanter, car elle est en devoir de contacter son établissement universitaire. Autrement dit, l’inscription en ligne n’est pas encore à l’ordre du jour pour les doctorants du moins dans son établissement.

Plusieurs étudiants évoquent à leur tour d’énormes difficultés au niveau de l’opération du paiement des frais d’enregistrement. Tel est le cas de Maha qui n’est pas parvenue, à plusieurs reprises, à achever l’opération de paiement, lors de l’enregistrement. «Je reçois toujours un message m’indiquant que la transaction a échoué», regrette de son côté Nabil. D’autres ont carrément perdu l’accès à leurs comptes pour des raisons qu’ils ignorent encore et ne savent pas à quel saint se vouer.

Des réponses pas suffisamment convaincantes

Ces difficultés ont engendré le dépit chez une grande partie des étudiants qu ont par ailleurs poussé les autorités à réagir, mardi 3 septembre, en publiant sur les réseaux sociaux, précisément sur le site transcription.tn. Quelques éclaircissements, tout en rappelant qu’ils ont déjà fait l’objet de communiqués publiés dans le passé.

Pour les problèmes relatifs au paiement, et après coordination avec la Poste Tunisienne, il s’est avéré que pour les cartes expirées, même si elles ont été chargées, elles ne sont plus valables pour le paiement. Et si un étudiant fait plusieurs tentatives de paiement qui échouent, que ce soit avec des cartes expirées ou avec de nouvelles cartes, les serveurs de la Poste bloquent systématiquement le processus de paiement (la transaction).

En vue de résoudre ce problème, l’étudiant doit vérifier qu’il dispose d’une nouvelle carte ou d’une ancienne carte dont la validité n’a pas encore expiré. Avec des frais supplémentaires à débourser pour débloquer la carte.

Notons toutefois que sur le site Inscription.tn, deux liens électroniques ont été introduits, en guise de rappel des explications déjà indiquées sur ce même site. Il s’agit de : https://shorturl.at/oxTOi et de : https://shorturl.at/egVIN, sauf qu’en tentant d’ouvrir ces deux liens, on a eu droit à la mention suivante : « Cette page n’est pas disponible pour le moment ». Cela confirme et donne raison aux critiques faites par les étudiants. Ce site a bel et bien besoin de révision de fond en comble et d’innovation.

La capacité du serveur utilisé par les autorités de tutelle

Autre problème que nous avons relevé à ce niveau, la réclamation sur l’opération inscription en ligne est possible en remplissant un formulaire disponible sur le site http://www6.inscription.tn/fr/reclamation-2.html dans lequel l’étudiant doit introduire ses données personnelles (nom, prénom, émail, CIN , date de naissance, établissement d’études, sauf que cette adresse n’est pas sécurisée (elle porte la mention http et non https), nous explique Youssef, notre expert en informatique.

Ce dernier ajoute que le http présente plusieurs risques en matière de sécurité, comme l’absence de cryptage des données et les gros risques de piratage.

Quant aux problèmes rencontrés au niveau de la plateforme numérique, il ajoute qu’ils sont dus, en général, à l’activation automatique d’une limitation du nombre d’inscriptions par heure. Quand tout le monde veut s’inscrire en même temps, le site peut «beuguer», autrement dit, il est saturé et ne répond plus. En cas de pic de trafic, le site n’est pas en mesure de supporter une grande affluence. Et donc n’est plus en mesure de répondre. Cela nous amène à remettre en cause la capacité du serveur utilisé par les autorités de tutelle.

Du côté des étudiants qui ont trouvé de grandes difficultés pour s’enregistrer en ligne ou qui n’ont pas encore réussi à le faire, ces explications apportées ne sont pas convaincantes. Ces derniers n’ont pas manqué de manifester leur colère à l’égard des concepteurs de ce site web, arguant du fait qu’ils rencontrent chaque année les mêmes problèmes, depuis leur réussite au baccalauréat.  

Pour les étudiants en Master dont l’inscription en ligne est toujours programmée en dernier lieu, il leur arrive souvent de rejoindre les cours pendant des semaines, avant l’enregistrement. Une situation insolite, et qui dure depuis longtemps.

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