Même si on est motorisé, il nous arrive d’emprunter les transports en commun. Non pour le confort, mais parce qu’il est quasiment impossible de trouver un endroit sûr pour garer sa voiture.
La Presse —De plus, les parkings payants affichent des tarifs toujours élevés et qui ne cessent d’augmenter.
On prêche dans0 le désert ?
En empruntant, par exemple, le métro on a droit à des scènes les unes plus invraisemblables que les autres.
S’il n’y a rien à ajouter à propos de la qualité de services dans les bus (tous les usagers en savent quelque chose), c’est au niveau des métros que le phénomène est en train de prendre des proportions hors normes.
On a beau rapporter des faits remarqués à bord des moyens de transport ou proposer des suggestions, on a l’impression de prêcher dans le désert. Aucune réaction de la part de la Transtu. Qu’à cela ne tienne. Nous continuerons sans cesse d’être à l’écoute des usagers et de relever les points auxquels cette société doit apporter des solutions. Pour le bien, justement, de cette grande entreprise nationale qui, contre tous les déboires qu’elle cause à ses clients, reste chère au cœur de tous.
Présence sur le terrain
Comme nous savons que les responsables n’ont presque aucune connaissance de ce qui se passe à bord des moyens de transport, nous essayons autant que faire se peut de leur faire part de ce que vivent nos concitoyens.
Ce que ces derniers ressentent et dont ils souffrent, même les simples agents de la Société n’en ont aucune conscience puisqu’eux–mêmes ont des voitures particulières. Que dire, alors, des responsables ?
Ces derniers réagissent après coup. Quand il y a un accident, ils diligentent une commission d’enquête ou limogent un autre responsable (c’est le cas dernièrement à la suite de l’incendie d’un bus près du Centre urbain nord le 26 mai).
A l’exception de ces mesures, le client n’enregistre aucune présence de ces responsables sur le terrain. Le Chef de l’Etat recommande, pourtant, aux responsables à quelque niveau qu’ils soient d’être toujours à l’écoute des citoyens et d’anticiper leurs besoins sans attendre qu’ils viennent à eux.
Or, c’est cette attitude passive de nombreux responsables qui laisse pourrir des situations auxquelles on aurait pu trouver des solutions.
Parmi ces situations, rappelons le problème chronique de la resquille. On se demande pourquoi on laisse faire. Les rares tentatives d’y faire face n’ont aucun effet. Comme elles sont sporadiques et non soutenues, leur impact est nul. C’est ce qui encourage la majorité des passagers à monter sans payer un ticket. Le phénomène est beaucoup plus perceptible dans le métro.
Scènes de clochardisation
Mais ce qui est plus grave, c’est la montée en force d’autres pratiques étranges. Aujourd’hui, quand on monte dans un métro il ne faut pas s’étonner de voir à côté de vous un vieux caddy ou une vieille poussette pour bébés pleins à ras bord de bouteilles en plastique. Le propriétaire, vraisemblablement, n’est qu’un chiffonnier qui se déplace avec son chargement d’un lieu à un autre. Le métro lui offre gratuitement cette possibilité. Personne ne peut parler de la gêne provoquée notamment lorsque le métro est bondé comme à son habitude. D’autres “berbéchas” montent avec de gros sacs pleins, également, de bouteilles en plastique et autres effets.
On trouve aussi des jeunes qui amènent avec eux des vélos ou des trottinettes. Parfois, plusieurs deux-roues en même temps. L’autre jour (1er juin 2025) la scène était ubuesque : un individu est entré dans le wagon du métro avec un “kanoun” allumé (une boîte métallique remplie de charbon sur laquelle était attachée une grosse théière). Le monsieur n’était autre qu’un marchand ambulant de thé. Ce qui est aberrant, c’est qu’il a déposé ce brasero artisanal à même le parquet du wagon en deux endroits différents. En descendant, il a laissé deux traces circulaires dues à la chaleur de son “kanoun”. Les gens étaient restés pantois.
Que ne verrait-on pas prochainement ? Faudra t-il attendre que l’irréparable arrive ?
Certes, ces gens dont nous parlons essayent de gagner leur pain et ils le font à leur manière. S’ils n’ont pas conscience du danger qu’ils font courir aux voyageurs à qui incombe la faute ?