L’éducation en Tunisie connaît une évolution majeure avec l’arrivée du numérique dans les salles de classe. Loin d’être un simple complément, le digital devient un pilier incontournable : il ouvre l’accès à des contenus pédagogiques diversifiés, facilite la révision et modernise l’enseignement. Les élèves tunisiens disposent désormais de plateformes éducatives, de vidéos explicatives et de supports interactifs qui transforment leur manière d’apprendre. Ce changement impacte autant la pédagogie des enseignants que la réussite scolaire des élèves.
Les défis de l’infrastructure numérique
Le principal obstacle reste la connectivité. En 2024, sur 3 307 établissements scolaires en Tunisie, seulement 837 sont connectés à internet haut débit via la fibre optique, soit 25 %.
Cette fracture numérique empêche certaines régions d’adopter pleinement les technologies éducatives, creusant les inégalités entre élèves urbains et ruraux.
Le rôle des plateformes éducatives locales
Pour pallier ces limites, plusieurs initiatives tunisiennes émergent. Elles proposent des cours, devoirs corrigés et explications claires accessibles en ligne.
Parmi les plateformes éducatives tunisiennes, devoinet.tn se distingue comme une véritable référence pour les élèves du lycée. Le site propose une large collection de devoirs et devoirs corrigés conformes au programme national tunisien, couvrant toutes les classes : 1ère, 2ème, 3ème année et Bac. Chaque devoir corrigé aide les élèves à comprendre les notions clés, à s’entraîner efficacement et à progresser à leur rythme. Devoinet devient ainsi le compagnon idéal des apprenants tunisiens cherchant des devoirs TN fiables et bien expliqués pour améliorer leurs résultats scolaires.
Vers une éducation numérique plus équitable
L’avenir de l’éducation digitale en Tunisie dépend de trois priorités :
Étendre la connectivité à toutes les écoles, y compris rurales.
Former les enseignants à l’usage pédagogique des outils numériques.
Développer des contenus éducatifs fiables, alignés sur le programme officiel.
Avec ces conditions réunies, le digital peut réduire les inégalités scolaires et préparer une génération d’élèves mieux armée pour les défis de demain.
La mise en œuvre des caisses enregistreuses et de la facturation électronique, piliers de la réforme fiscale, marque un tournant décisif pour la transparence en Tunisie. Sur les ondes de RTCI, Fayçal Derbel, expert-comptable et fiscaliste, a salué ces avancées tout en lançant un cri d’alarme contre un article du projet de loi de finances 2026 qu’il juge « insensé et dangereux ».
Il a également émis de vives réserves quant à l’extension de la facturation électronique aux professions libérales, estimant cette mesure prématurée.
Fayçal Derbel a indiqué que le processus des caisses enregistreuses est désormais pleinement opérationnel depuis la publication de l’arrêté de la ministre des Finances, le 14 octobre 2025, au Journal officiel. Il a souligné la sophistication de cet outil, qui va bien au-delà d’une simple caisse de supermarché. Le dispositif, strictement réglementé, se compose d’un module de caisse enregistreuse et d’un module de données fiscales, tous deux connectés à la plateforme de l’administration. Les entreprises concernées, notamment tous les acteurs de la restauration et des débits de boissons, doivent se procurer ces équipements auprès de fournisseurs agréés.
Ces derniers sont tenus à des obligations de maintenance et doivent signaler à l’administration toute manipulation frauduleuse constatée. Ce mécanisme instaure un contrôle interne robuste, avec une traçabilité assurée par des tickets pré-numérotés. Le calendrier de déploiement, qualifié de judicieux, a débuté le 1er novembre pour les personnes morales exploitant des établissements classés touristiques, certains salons de thé et cafés. Il se poursuivra le 1er juillet 2026 pour les autres personnes morales, et le 1er juillet 2027 pour les personnes physiques relevant du régime réel. M. Derbel est catégorique : contester cette obligation équivaut, selon lui, à revendiquer un droit à la fraude. Face à une culture tunisienne peu encline à exiger un reçu, il a lancé un appel à la ministre pour une vaste campagne de sensibilisation et a évoqué l’idée d’une loterie basée sur les tickets pour motiver les citoyens.
S’agissant de la facturation électronique, M. Derbelen a rappelé l’objectif : lutter contre la fraude et l’évasion du chiffre d’affaires. Initialement dépourvue de sanction, la loi de finances 2025 a comblé ce vide juridique en instaurant une amende de 100 à 500 dinars par facture papier, avec un plafond de 50 000 dinars. Il a salué cette évolution, jugeant insensé de prévoir une obligation sans sanction. Cependant, il s’est dit préoccupé par une disposition du projet de loi de finances en cours d’examen, qui étendrait cette obligation aux prestataires de services tels que les avocats, les architectes et les experts-comptables. Il estime cette extension prématurée et inappropriée, arguant que les experts-comptables travaillent déjà avec des entreprises structurées où les marges de fraude sont faibles.
L’expert, également président du Centre Tunisien de Gouvernance, a profité de cette tribune pour lancer un second appel urgent aux députés et à la ministre des Finances, concernant l’article 57 du projet de loi de finances 2026. Cet article vise à supprimer l’obligation de mentionner les références de paiement pour l’achat de biens immeubles ou de matériel de transport, ainsi que l’interdit du paiement en espèces au-delà de 5 000 dinars. M. Derbel, qui avait milité pour cette disposition dans le cadre des accords du GAFI, qualifie cette suppression de recul insensé et dangereux, susceptible d’encourager l’utilisation massive du cash dans une économie où la circulation de billets atteint déjà 26 milliards de dinars – un montant supérieur aux réserves en devises.
Lors du forum sur la gouvernance d’entreprise, trois recommandations principales ont été formulées. Premièrement, la création d’une instance de contrôle des professionnels, sur le modèle du PCAOB américain ou du H3C français, est jugée nécessaire pour pallier l’insuffisance des contrôles actuels. Deuxièmement, une révision du statut du commissaire aux comptes est souhaitée pour atténuer une responsabilité pénale jugée excessive et apporter plus de précision, notamment dans les cas de fraude impossible à détecter dans des agences éloignées. Troisièmement, un meilleur encadrement de la fonction d’administrateur est réclamé, cette profession étant actuellement trop facile d’accès, sans exigence de diplôme, d’expérience ou de limite d’âge.
Fayçal Derbel a rappelé avec force que le paiement des impôts constitue un devoir de citoyenneté fondamental. Il a insisté sur la nécessité pour les Tunisiens d’adopter cette philosophie, soulignant que la Tunisie dépend des impôts et des taxes pour plus de 90 % de ses ressources propres. Un État, a-t-ilrappelé, est fait par ses citoyens.
S.M
La Tunisienne Hela Kouki a été élue membre du Groupe consultatif d’experts (GCE) sur les organisations nationales antidopage (ONAD) de l’Agence mondiale antidopage (AMA) pour la période 2026-2028.
Kouki figurera parmi les dix membres élus de ce groupe, l’un des principaux comités techniques de l’agence internationale.
La représentante tunisienne a obtenu 8 voix, devançant l’Égyptienne Imen Gomaa (7 voix), également élue au sein du même groupe. En revanche, les candidats d’Afrique du Sud et du Cap-Vert n’ont obtenu que cinq voix chacun.
Le Groupe consultatif d’experts sur les ONAD est composé de dix membres élus, représentant les cinq régions olympiques et paralympiques (Afrique, Amériques, Asie, Europe et Océanie), pour un mandat de trois ans.
Ses membres sont chargés d’examiner les questions liées à la lutte antidopage concernant les ONAD et de formuler des recommandations à l’intention de l’AMA, afin de renforcer la coopération et le développement des politiques antidopage à l’échelle mondiale.
Le GCE sur les ONAD porte la voix des organisations nationales auprès du Conseil de fondation de l’AMA, par l’intermédiaire de son président et de son vice-président élus.
Des chutes de pluies provisoirement orageuses sont attendues cette nuit sur les régions de l’extrême Nord-Ouest, selon les prévisions de l’Institut national de la météorologie (INM). Ces précipitations concerneront ensuite le reste des régions du Nord et localement le Centre, devenant parfois diluviennes sur l’extrême Nord, avec des chutes de grêle isolées.
Le vent soufflera du secteur Nord sur le Nord du pays et du secteur Est sur le Sud, relativement fort près des côtes et faible à modéré sur le reste des régions. Il se renforcera temporairement sous forme de rafales pouvant dépasser 70 km/h lors des orages.
La mer sera très agitée au Nord et agitée sur le reste des côtes. Les températures nocturnes varieront généralement entre 16 et 21°C, et seront proches de 13°C sur les hauteurs de l’Ouest.
Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a appelé les agriculteurs à prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger leurs bétails, machines et équipements agricoles, en prévision des pluies abondantes attendues dans la nuit de jeudi à vendredi.
Dans un communiqué publié le 6 novembre 2025, le ministère a exhorté les agriculteurs à éloigner leurs équipements et matériels des lits d’oueds et à vérifier la solidité des installations de serres, en raison des fortes rafales de vent prévues.
Selon les prévisions de l’Institut national de la météorologie (INM), des pluies provisoirement orageuses sont attendues durant la nuit et dans la journée du vendredi 7 novembre, touchant d’abord les régions de l’extrême Nord-Ouest avant de s’étendre progressivement au reste du Nord et localement au Centre du pays.
Les précipitations seront parfois fortes, notamment sur les régions de l’extrême Nord, avec des cumuls estimés entre 20 et 40 millimètres. Des chutes de grêle isolées sont également probables, tandis que les vents pourraient dépasser temporairement les 70 km/h sous forme de rafales lors du passage des cellules orageuses.
L’espace est doté de plusieurs salles fonctionnelles équipées, destinées à toutes les activités culturelles et un lieu d’initiation qui devraient répondre aux intérêts et préoccupations des habitants de Kébili. Ce projet s’inscrit dans le cadre national de réhabilitation et de développement des institutions culturelles publiques et privées.
La Presse — La localité d’Istiftimi à Kébili se dote d’un nouvel espace culturel et artistique. Une initiative de Hafedh Khelifa, metteur en scène et directeur du Festival international du cinéma du sahara de Ksar Ghilène. Inauguré récemment en présence des autorités locales, de journalistes et des habitants de la région, cet espace culturel polyvalent représente un lieu d’attraction pour les habitants privés d’activités culturelles.
Le rôle de ce centre est de participer à la promotion de la culture de proximité qui constitue l’un des mécanismes de l’action culturelle auquel le ministère de la Culture apporte son soutien en allouant une subvention annuelle de l’ordre de 70 mille dinars.
Cet espace culturel devrait répondre aux besoins des citoyens toutes tranches d’âge confondues et jouer un rôle important dans la dynamisation de la vie culturelle et artistique de la région.
Destiné à tous et essentiellement aux jeunes, ce nouveau centre d’art, de culture et d’artisanat mais aussi de formation regorge d’une série d’activités : théâtre, expression culturelle, chorégraphie, musique, danse, cinéma, art de la marionnette, exposition et autres activités artisanales.
L’espace est doté de plusieurs salles fonctionnelles équipées, destinées à toutes ces activités culturelles et un lieu d’initiation qui devraient répondre aux intérêts et préoccupations des habitants de Kébili. Ce projet s’inscrit dans le cadre national de réhabilitation et de développement des institutions culturelles publiques et privées.
Initialement, l’espace était dédié à la promotion des produits d’artisanat des femmes rurales pour les encourager à vendre leurs articles.
Or, la location et les charges financières ont dissuadé les artisanes qui ont préféré exposer leurs produits dans les marchés locaux.
Resté fermé et à l’abandon, Hafedh Khelifa, natif de Kébili, a récupéré l’espace et l’a reconverti en Centre culturel et artistique digne et prêt à accueillir tous genres d’initiatives créatives dans le domaine culturel.
Les premiers mots qui viendraient si l’on me demandait mon avis seraient…. « grandiose», « étonnant », « scotchant » pour parler le langage actuel, « angoissant » quelque peu, et certainement « brillant ». Etrange univers de Aïcha Snoussi.
La Presse — L’exposition de Aïcha Snoussi au 32 bis est de ces expositions dont on ne saurait dire si l’on aime, si on est simplement désarçonné ou totalement ébloui, si on adhère ou si elle dérange. Etrange univers que reconstitue cette artiste hors norme, dont les critiques parlent en termes savants, conceptuels et, ma foi, quelque peu abscons. Moi, public lambda, commun des mortels, visiteuseau premier degré, en ressort quelque peu sonnée.
Les premiers mots qui viendraient si l’on me demandait mon avis seraient…. « grandiose», « étonnant », « scotchant » pour parler le langage actuel, « angoissant » quelque peu, et certainement « brillant ».
Aïcha Senoussi nous téléporte à la fin de ce siècle, et convoque des archéologues du futur. Que trouveront-ils qui nous raconte? Quels seront les témoignages de cette civilisation que nous pensons si aboutie quand la rouille l’aura dévorée ? Comment interprèteront-ilsces instruments, machines, artefacts qui nous sont si essentiels, et qui, à l’aune du temps, s’avèrent dérisoires.
L’artiste fait là un remarquable travail de spéléologue, ajuste son regard à l’avenir, décante notre univers de ses scories et en fait une démarche muséale.
Comment décrire cette exposition à qui ne l’aurait pas visitée ? Que l’on sache qu’il y a là des étendards faussement sacrés, des tombes faussement mortuaires, des costumes faussement habités et un immense faux monstre du Lochness prêt à tout dévorer, présent, passé et futur.
Que l’on sache surtout que les équipes du 32 bis ont fait là un travail remarquable, et qu’il faut courir pour le voir.
M. Mohamed Ali Nafti, Ministre des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger, a participé aujourd’hui, le 6 novembre 2025, à Alger, aux côtés de M. Ahmed Attaf, Ministre d’État, Ministre des Affaires Etrangères, de la Communauté Nationale à l’Etranger et des Affaires Africaines d’Algérie, ainsi que de M. Badr Abdel Aaty, Ministre des Affaires Etrangères, de la Migration et des Égyptiens à l’Etranger, à la Réunion du mécanisme de concertation tripartite sur la Libye.
À l’issue de la Réunion Ministérielle tripartite, le communiqué suivant a été publié :
Communiqué final de la Réunion Ministérielle des Affaires Etrangères de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Égypte concernant la Libye (Mécanisme tripartite des pays voisins)
Alger, le 6 novembre 2025
1. Dans le cadre de la volonté constante de renforcer la tradition de concertation et de coordination entre la République Algérienne Démocratique et Populaire, la République Arabe d’Égypte et la République Tunisienne, l’Algérie a accueilli, le 6 novembre 2025, une Réunion Ministérielle des Affaires Etrangères des trois pays dans le cadre du mécanisme tripartite des pays voisins, afin d’examiner les derniers développements de la crise en Libye.
2. Cette Réunion s’inscrit dans l’engagement commun des trois pays frères à coordonner leurs efforts et à renforcer leurs actions en vue de contribuer à la relance du processus politique visant à mettre fin à la crise libyenne et à réussir le règlement politique pacifique de cette crise sous l’égide des Nations Unies, y compris la feuille de route onusienne proposée.
3. À cet égard, les Ministres ont souligné l’importance et le caractère central du principe de l’appropriation et de la direction libyenne du processus de règlement politique de la crise qui frappe leur pays, avec le soutien des Nations Unies. Ce principe consacre la volonté politique de l’ensemble du peuple libyen à tracer les contours de son avenir et à préserver l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’État Libyen, de son peuple et de ses institutions.
4. Les Ministres ont exhorté toutes les parties libyennes à s’engager véritablement dans le processus de règlement politique et les ont appelées à faire prévaloir la sagesse et le dialogue, et à placer les intérêts supérieurs de la nation au-dessus de toute considération. Cela permettra de surmonter les obstacles actuels qui entravent la tenue d’élections présidentielles et législatives simultanées, susceptibles de tourner définitivement la page des divisions et de mettre un terme à cette crise prolongée.
5. Les Ministres ont également souligné la nécessité d’accomplir le processus de réconciliation nationale globale, avec la participation de toutes les composantes du peuple libyen. Ils ont exprimé leur conviction que la résolution de la crise libyenne repose sur le lien indissociable entre la sécurité et le développement, deux piliers complémentaires de la stabilité globale. Ils ont affirmé que l’absence de l’un compromet l’efficacité de l’autre, et que l’équilibre entre les efforts de restauration de la sécurité, de construction d’institutions efficaces et de promotion du développement économique et social constitue la voie la plus sûre pour surmonter les divisions et consolider l’unité nationale, plaçant ainsi la Libye sur la voie de la stabilité et de la prospérité.
6. Les Ministres ont réaffirmé les positions de principe de leurs pays, rejetant toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures libyennes, celles-ci étant parmi les principales causes de la prolongation de la crise, de l’aggravation de la division politique et institutionnelle, de la mise en péril du processus politique et de la menace qu’elles font peser sur la sécurité et la stabilité de la Libye et de ses voisins. Ils ont également insisté sur le retrait de tous les mercenaires et combattants étrangers de l’ensemble du territoire libyen, sur la consolidation de l’accord de cessez-le-feu, le soutien au travail du Comité Militaire Mixte et la réunification des institutions militaires et sécuritaires.
7. Les Ministres ont souligné l’importance de la poursuite de la coordination entre les trois pays et les Nations Unies dans le traitement des développements de la scène libyenne, afin de garantir une contribution effective à l’avancement du processus politique. Ils ont insisté sur le fait que toute initiative visant à servir les intérêts du peuple libyen doit se faire en coordination avec les Nations Unies, la Ligue des États Arabes et l’Union Africaine. Ils ont également exprimé leur disponibilité à continuer de soutenir le peuple libyen dans la réalisation de ses aspirations légitimes à la sécurité, à la stabilité et au développement, tout en saluant le rôle de l’Algérie au Conseil de Sécurité des Nations Unies dans la défense des principes de cette position commune, notamment à travers les efforts qu’elle a déployés pour mettre en lumière la responsabilité de la communauté internationale dans la préservation des ressources du peuple libyen et la bonne gestion de ses avoirs financiers gelés.
8. Enfin, la Tunisie et l’Égypte ont exprimé leurs sincères remerciements à l’Algérie pour l’accueil chaleureux réservé à cette réunion. Les Ministres sont convenus de tenir la prochaine Réunion de ce mécanisme à Tunis, à une date qui sera arrêtée ultérieurement par les canaux diplomatiques.
Un supporter d’une équipe sportive a été grièvement brûlé au troisième degré ce soir. Les agents de la Protection civile de Ben Arous sont arrivés sur place suite à l’appel à l’aide, lui ont prodigué les premiers secours, puis l’ont transporté d’urgence à l’hôpital des grands brûlés et des blessures graves de Ben Arous.
Les détails de l’incident révèlent que le supporter, après la fin du match qui opposait son équipe à une autre ce soir, a pris le métro. Il continuait à encourager son équipe, tenant le drapeau distinctif de son équipe, alors que les portes étaient ouvertes. C’est ainsi qu’il est entré en contact avec les câbles électriques au-dessus du métro, subissant de graves brûlures au troisième degré.
Il fait peau neuve pour une nouvelle sortie nationale et internationale, quarante ans après sa création. C’est un véritable événement culturel, digne de l’intérêt majeur des cinéphiles et des spectateurs.
De retour sur les écrans de Tunisie et dans le monde à partir du 12 novembre 2025, un grand classique du cinéma tunisien qui n’a pas pris une ride. Grâce aux efforts conjugués du ministère de la Culture, du producteur Habib Attia, des efforts de Mohamed Challouf et de la précieuse contribution technique des cinémathèques de Bruxelles et de Pologne, « L’homme de Cendres » a pu retrouver une peau neuve pour une nouvelle sortie nationale et internationale, quarante ans après sa création.
C’est un véritable événement culturel, digne de l’intérêt majeur des cinéphiles et de spectateurs. La réalisation de « L’homme de cendres » (Rih Essod en arabe) constituait une articulation majeure dans l’histoire du cinéma tunisien; celle de l’engagement sur les chemins du réalisme social.
Ce qui frappe dans ce film, ce n’est pas seulement le courage de l’avoir réalisé en 1986, bravant ainsi la chape de plomb qui pesait lourdement sur la question de la pédophilie, mais c’est la précision, l’exactitude, la puissance de l’histoire et des conflits intimes et extimes. L’entreprise est périlleuse, le choix du thème est hardi, le traitement artistique audacieux.
Nouri Bouzid signait son premier long métrage, Ciné-Télé-films, fondée par Ahmad Bahaedine Atia, entreprend sa première création, Youssef Ben Youssef engage son art de chef opérateur pour la première fois. Pour un coup d’essai, la complicité de ce trio de choc accomplit un coup de maître. La dimension dramatique est d’une forte intensité.
Le violeur face à ses victimes, le père castrateur contre son fils, la ville, enchâssée dans ses remparts et ses lignes de fuite dedans et dehors, sous les ponts et sur le port, se transmute en personnage complexe en tant que contenant et contenu des événements. La plupart des films « courageux » se cachent derrière de grands gestes.
Celui-ci reste collé au concret: des visages, des silences, des souvenirs qui viennent par fragments. On n’y « dénonce » pas; on montre. Et montrer est toujours plus fort, parce que le spectateur doit finir le travail. Quand une œuvre réapparaît quarante ans plus tard et semble plus claire qu’au moment de sa sortie, ce n’est pas parce qu’elle a changé.
C’est nous qui sommes censés mieux voir ou voir autrement. Les sujets tabous fonctionnent comme des champs minés: tant que personne n’y marche, on peut prétendre qu’ils n’existent pas. Bouzid a marché dedans. Ce geste a deux effets, il fait exploser quelque chose de caché, et il fabrique une carte de l’être-là.
Une société qui a une carte du danger est déjà différente; elle n’a plus l’excuse de l’ignorance. Le film décrit aussi une mécanique que beaucoup préfèrent confondre avec le hasard: comment la violence se transmet, comment la honte fabrique le silence, et comment le silence protège les prédateurs mieux qu’aucune loi. Il y a là une leçon générale. Les pires systèmes ne semblent pas spectaculaires de l’extérieur. Ils sont faits de petits renoncements. On ne dit rien pour ne pas faire de vagues. On attend. On attend tellement longtemps que l’attente elle-même devient une morale.
La restauration, plus qu’une opération technique, un regain de la mémoire collective
Pourquoi la restauration arrive-t-elle à point? Parce que les sociétés tiennent par des récits, et que les récits qu’on n’a pas voulu voir finissent par se venger. On croit qu’ils disparaissent; en réalité ils sédimentent. Restaurer un film comme celui-ci, ce n’est pas seulement nettoyer une pellicule. C’est remettre un miroir en face d’une génération qui se pensait plus avancée que la précédente.
Sommes-nous vraiment plus courageux, ou seulement plus bavards? Il y a une différence entre parler d’un sujet et le regarder. Le film vous force à regarder. Un autre trait qui le rend actuel est sa manière de montrer la mémoire. La mémoire n’obéit pas. Elle revient selon ses propres règles, parfois au pire moment.
Beaucoup d’œuvres traitant d’abus le font comme un dossier. Bouzid le fait comme une expérience. Et cela change tout. Quand on vous donne un dossier, vous jugez. Quand on vous immerge dans une expérience, vous ressentez. On ne devient pas plus lucide en jugeant plus fort. On devient plus lucide en ressentant de manière précise, parce que la précision coupe court aux fictions commodes.
Certains diront que l’époque a changé, que les mots ont changé, que les plateformes en parlent tout le temps. Mais c’est un piège. La quantité de discours n’est pas un bon indicateur. Ce qui compte, c’est l’épaisseur du regard. Un film comme « L’homme de cendres » a une densité que le flux n’a pas. Vous ne pouvez pas le « scroller ».
Vous devez habiter sa durée. Et la durée est l’outil le plus simple et le plus sous-estimé pour comprendre ce qui blesse. On imagine souvent que le courage artistique consiste à « aller trop loin ». Ce film fait l’inverse : il va juste assez loin. Il sait quand s’arrêter, quand laisser un plan respirer, quand taire un mot.
La retenue n’est pas faiblesse; c’est ce qui fait que l’œuvre vous accompagne après. Les images qui restent ne sont pas celles qui crient le plus, mais celles qui continuent d’émettre quand on a quitté la salle. Quarante ans, c’est long pour une carrière, mais court pour une société. Les tabous ne meurent pas avec les années; ils changent de costume.
La vraie avance, ce n’est pas d’avoir de nouveaux tabous plus à la mode. C’est de réduire la distance entre ce qu’on sait et ce qu’on supporte de voir. « L’homme de cendres » réduit cette distance. Il ne promet rien d’autre. Ce qui est déjà beaucoup. Il y a une autre raison pour laquelle cette sortie nationale et internationale compte. Les œuvres naissent dans un pays, mais elles vivent ailleurs. Les traumatismes, eux, n’ont pas de passeport. Exporter une œuvre ainsi, c’est la mettre à l’épreuve d’autres contextes.
Art de la narration, magie de l’écriture visuelle
Ce qui rend « L’homme de cendres » si solide, c’est sa narration qui ne force jamais. Bouzid raconte comme on respire: par plans qui s’enchaînent avec une logique intérieure, presque organique. On ne sent pas les coutures. La mise en scène ne cherche pas à briller seule; elle laisse le récit avancer par petites évidences.
C’est ainsi qu’on gagne la confiance du spectateur: en ne le bousculant pas quand on peut le guider. La puissance de l’image vient d’un alliage rare: beauté et nécessité. Youssef Ben Youssef, magicien de la lumière, ne compose pas des tableaux pour le plaisir d’être beaux. Il sculpte ce qu’on doit ressentir.
La lumière n’est pas un décor, c’est un argument. Une lueur plus froide décale la mémoire, une ombre épaissit le non-dit, un contre-jour rend soudain un visage illisible, comme la conscience quand elle hésite. Quand l’image pense, le film n’a plus besoin d’expliquer. On parle peu du rythme parce qu’il est invisible quand il est juste. Ici, il l’est. Les scènes durent exactement le temps qu’il faut pour que l’émotion se forme sans être pressée.
Cela paraît simple, mais c’est le plus difficile: savoir quand couper, quand tenir, quand se taire. La précision du montage, magistralement mené par Mika Ben Miled, fait tenir ensemble des souvenirs brisés sans les lisser. On sort avec une impression d’unité qui n’a pas été obtenue par la simplification, mais par l’écoute. Les acteurs, eux, ne « jouent » pas leurs personnages; ils s’y installent.
On dirait qu’ils les habitaient avant le tournage. Cette présence fraîche et vraie change tout. Elle évite la tentation de la démonstration. Un regard exact vaut plus que dix tirades. On sent qu’ils ont compris où s’arrête l’effet et où commence la vérité d’un geste: une hésitation de la main, une voix qui baisse d’un demi-ton, un silence qu’on laisse vivre.
C’est ce degré-là de sobriété qui nourrit l’émotion, parce qu’il respecte l’intelligence du spectateur. Il y a une loi simple: plus une œuvre vous laisse de place, plus vous entrez. Ici, la place est donnée par la retenue. L’image propose, le jeu confirme, et le récit relie. Le spectateur n’est pas pris en otage; il est rendu complice. D’où l’adhésion. On ne sort pas convaincu par des arguments, mais accordé par une justesse accumulée. On pourrait croire que la maîtrise, c’est d’empiler des trouvailles. Ce film montre l’inverse: la maîtrise, c’est de ne garder que ce qui sert. Ben Youssef éclaire tour à tour pour révéler et pour cacher.
Les acteurs retirent plutôt qu’ils n’ajoutent. Bouzid cadre pour écouter, pour permettre la libération des profondeurs des personnages. Cette économie produit une densité rare. À la fin, on n’a pas le sentiment d’avoir été impressionné, mais d’avoir été compris. Et c’est là le plus grand luxe au cinéma.
« L’homme de cendres » est ancré dans l’Histoire car il est également consubstantiel d’une géographie. La médina de Sfax n’est pas un décor; c’est une mémoire en pierre, en rues, venelles, chemins, artères, ruelles, galeries, passages et places. Bouzid y a grandi, et ça se voit. L’espace ne sert pas à « faire vrai », il raconte par bribes et par bloc, il joue le rôle du chœur: il sait ce que les personnages n’arrivent pas encore à dire.
Une lourde porte est brutalement fermée, en insert, le verrou pénètre dans le trou de la serrure. La métaphore est aussi puissante qu’un coup de poing. Ameur, le menuisier, n’est pas une figure abstraite du mal. Il a un prénom, un métier, un atelier où l’on vient apprendre. C’est cela qui fait peur : le mal n’arrive pas déguisé. Il se présente comme une chance.
Les apprentis entrent pour devenir quelqu’un, et c’est là qu’ils se perdent. Quand un film vous montre que la porte d’entrée du drame est une porte « normale », vous commencez à voir différemment vos propres portes. Le rappel d’un menuisier réel, conspué par le quartier et moqué par les écoliers dans les années soixante, donne au film sa charpente documentaire.
On sent la rumeur publique, les slogans de gamins devant une cave, la cruauté naïve des mots qui visent juste parce qu’ils n’ont pas appris à tourner autour. Nous avons l’impression d’entendre ce que les écoliers du quartier oriental de ma médina de Sfax scandaient en chœur, dans les années soixante, courant derrière un vieillard époumoné, le violeur.
L’initiale de son nom rappelle celle de « Ameur ». En effet « A meurt » à la fin du film, il reçoit un coup de couteau de la part de Farfat. Ce type de détail n’est pas ornemental. Il empêchera le film de vieillir, parce qu’il l’agrafe à une époque précise, donc à du vrai. Même chose pour la maison close de Madame Sajra, présente sous son vrai nom et jouant son propre rôle.
Le cinéma devient alors un témoin. On ne « reconstitue » pas; on enregistre. Le vérisme n’a pas besoin de forcer. Il se contente d’être exact. Plus une œuvre est exacte, moins elle a besoin d’être bruyante. C’est ce qui la rend forte. On parle souvent du néoréalisme comme d’un style. Ici, c’est une position morale. Filmer les lieux réels, laisser entrer les noms propres, accepter les aspérités du monde, c’est une façon de dire au spectateur : « je ne t’offre pas une métaphore, je te confie une preuve.
Et la preuve ne cherche pas à convaincre; elle oblige. Classer « L’homme de cendres » parmi les grands néo-réalistes du cinéma arabe n’est pas un compliment de plus. C’est décrire son mode d’emploi. Si vous voulez comprendre pourquoi il tient, regardez comment il colle au réel: un artisan, un atelier, des apprentis, une maison close, un quartier qui sait et qui se tait, puis qui parle trop tard. Tout est là.
Le film ne surplombe pas la ville; il la traverse. On sort avec cette impression rare que le récit aurait pu se passer autrement, mais pas ailleurs. Et c’est souvent le signe qu’on a affaire à un classique: une histoire locale qui n’aurait pas de sens si on la déplaçait d’un mètre, et qui pourtant parle à tout le monde. Parce que le local n’est pas le contraire de l’universel. C’en est la forme la plus honnête.
Fiche techniqueet artistique
Réalisateur : Nouri Bouzid
Scénariste : Nouri Bouzid
Sociétés de production : Cinétéléfilms (Tunis), Satpec- Société Anonyme Tunisienne de Production et d’Expansion Cinématographiques (Tunis)
M. Mohamed Ali Nafti, Ministre des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger, a participé aujourd’hui, le 6 novembre 2025, à Alger, aux côtés de M. Ahmed Attaf, Ministre d’État, Ministre des Affaires Etrangères, de la Communauté Nationale à l’Etranger et des Affaires Africaines d’Algérie, ainsi que de M. Badr Abdel Aaty, Ministre des Affaires Etrangères, de la Migration et des Égyptiens à l’Etranger, à la Réunion du mécanisme de concertation tripartite sur la Libye.
À cette occasion, M. le Ministre a réaffirmé la position constante de la Tunisie en faveur du dialogue libyo-libyen, visant à parvenir à une solution politique consensuelle entre les frères libyens, sous l’égide et avec le soutien des Nations Unies, dans le respect des intérêts du peuple libyen frère et en réponse à ses aspirations à la sécurité, à la stabilité et au développement, loin de toute ingérence étrangère.
M. le Ministre a également souligné l’importance du mécanisme de concertation tripartite en tant que cadre pratique pour un dialogue constructif, destiné à unifier les visions dans le but de préserver l’unité de la Libye.
Les Ministres des Affaires Etrangères des trois pays ont insisté sur la poursuite de la coordination entre eux et sur le renforcement des efforts pour assurer le succès de l’initiative onusienne.
À la clôture de la rencontre, les participants ont salué l’invitation tunisienne à tenir la prochaine Réunion du mécanisme de concertation tripartite en Tunisie, au début de l’année prochaine.
À l’issue de la Réunion Ministérielle tripartite, le communiqué suivant a été publié :
Communiqué final de la Réunion Ministérielle des Affaires Etrangères de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Égypte
concernant la Libye (Mécanisme tripartite des pays voisins)
Alger, le 6 novembre 2025
1. Dans le cadre de la volonté constante de renforcer la tradition de concertation et de coordination entre la République Algérienne Démocratique et Populaire, la République Arabe d’Égypte et la République Tunisienne, l’Algérie a accueilli, le 6 novembre 2025, une Réunion Ministérielle des Affaires Etrangères des trois pays dans le cadre du mécanisme tripartite des pays voisins, afin d’examiner les derniers développements de la crise en Libye.
2. Cette Réunion s’inscrit dans l’engagement commun des trois pays frères à coordonner leurs efforts et à renforcer leurs actions en vue de contribuer à la relance du processus politique visant à mettre fin à la crise libyenne et à réussir le règlement politique pacifique de cette crise sous l’égide des Nations Unies, y compris la feuille de route onusienne proposée.
3. À cet égard, les Ministres ont souligné l’importance et le caractère central du principe de l’appropriation et de la direction libyenne du processus de règlement politique de la crise qui frappe leur pays, avec le soutien des Nations Unies. Ce principe consacre la volonté politique de l’ensemble du peuple libyen à tracer les contours de son avenir et à préserver l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’État Libyen, de son peuple et de ses institutions.
4. Les Ministres ont exhorté toutes les parties libyennes à s’engager véritablement dans le processus de règlement politique et les ont appelées à faire prévaloir la sagesse et le dialogue, et à placer les intérêts supérieurs de la nation au-dessus de toute considération. Cela permettra de surmonter les obstacles actuels qui entravent la tenue d’élections présidentielles et législatives simultanées, susceptibles de tourner définitivement la page des divisions et de mettre un terme à cette crise prolongée.
5. Les Ministres ont également souligné la nécessité d’accomplir le processus de réconciliation nationale globale, avec la participation de toutes les composantes du peuple libyen. Ils ont exprimé leur conviction que la résolution de la crise libyenne repose sur le lien indissociable entre la sécurité et le développement, deux piliers complémentaires de la stabilité globale. Ils ont affirmé que l’absence de l’un compromet l’efficacité de l’autre, et que l’équilibre entre les efforts de restauration de la sécurité, de construction d’institutions efficaces et de promotion du développement économique et social constitue la voie la plus sûre pour surmonter les divisions et consolider l’unité nationale, plaçant ainsi la Libye sur la voie de la stabilité et de la prospérité.
6. Les Ministres ont réaffirmé les positions de principe de leurs pays, rejetant toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures libyennes, celles-ci étant parmi les principales causes de la prolongation de la crise, de l’aggravation de la division politique et institutionnelle, de la mise en péril du processus politique et de la menace qu’elles font peser sur la sécurité et la stabilité de la Libye et de ses voisins. Ils ont également insisté sur le retrait de tous les mercenaires et combattants étrangers de l’ensemble du territoire libyen, sur la consolidation de l’accord de cessez-le-feu, le soutien au travail du Comité Militaire Mixte et la réunification des institutions militaires et sécuritaires.
7. Les Ministres ont souligné l’importance de la poursuite de la coordination entre les trois pays et les Nations Unies dans le traitement des développements de la scène libyenne, afin de garantir une contribution effective à l’avancement du processus politique. Ils ont insisté sur le fait que toute initiative visant à servir les intérêts du peuple libyen doit se faire en coordination avec les Nations Unies, la Ligue des États Arabes et l’Union Africaine. Ils ont également exprimé leur disponibilité à continuer de soutenir le peuple libyen dans la réalisation de ses aspirations légitimes à la sécurité, à la stabilité et au développement, tout en saluant le rôle de l’Algérie au Conseil de Sécurité des Nations Unies dans la défense des principes de cette position commune, notamment à travers les efforts qu’elle a déployés pour mettre en lumière la responsabilité de la communauté internationale dans la préservation des ressources du peuple libyen et la bonne gestion de ses avoirs financiers gelés.
8. Enfin, la Tunisie et l’Égypte ont exprimé leurs sincères remerciements à l’Algérie pour l’accueil chaleureux réservé à cette réunion. Les Ministres sont convenus de tenir la prochaine Réunion de ce mécanisme à Tunis, à une date qui sera arrêtée ultérieurement par les canaux diplomatiques.
Lancé, officiellement, en octobre 2024 pour s’étendre jusqu’à fin 2029, le Programme de modernisation des établissements scolaires (Pmes II) vient de dévoiler ses tenants et aboutissants et communiquer sur les difficultés liées à son état d’avancement. Il vise à créer une nouvelle génération d’écoles primaires bien ancrées dans un environnement inclusif, durable et équitable.
La Presse —C’était, hier mercredi à Hammamet, que les maîtres d’œuvre du programme et bailleurs de fonds se sont réunis pour mettre au point les dernières touches liées au Pmes II, de la conception à la réalisation. Ainsi, tout s’est déroulé dans le cadre d’une journée d’information et de sensibilisation, tenue sous le patronage du ministre de l’Education, en présence des cadres du ministère, des représentants de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de l’Union européenne.
80 écoles primaires verront le jour, d’ici 5 ans
Cette journée, qui se veut un échange d’idées et de dialogue sur l’avenir du dispositif éducatif tunisien et les perspectives d’amélioration de sa qualité, à bien des égards, revêt aussi un caractère promotionnel des objectifs du Pmes II et les résultats escomptés, en termes de qualité d’infrastructures scolaires, d’équipements et du personnel éducatif.
«D’un budget de 80 millions d’euros, soit 250 millions de dinars tunisiens, cofinancé par la Tunisie, la BEI et l’UE, ce Pmes II prévoit la construction de 80 écoles primaires certifiées Edge et bien équipées, sur tout le territoire, offrant ainsi 12 mille nouvelles places, et l’acquisition de 73 bus scolaires, avec formation et développement des compétences de nos cadres aux échelles centrale et régionale», selon Karim Daoued, chef de gestion par objectifs du Pmes II, au ministère de l’Education.
Il s’agit là, d’un vaste chantier dont le premier coup de pioche sera donné, d’ici à juillet prochain. «Une douzaine d’écoles seront prêtes pour la rentrée scolaire 2027-2028», promet-il, soulignant que la répartition géographiques des écoles que compte le projet est soumise à des études de besoins stratégiques du ministère de tutelle, mais aussi en fonction de concentration des élèves par classe.
L’objectif étant de mieux gérer les classes, améliorer la qualité d’enseignement et rapprocher l’école des élèves issus des zones défavorisées, dont la difficulté d’accès a toujours été une des causes de la déscolarisation précoce.
Des établissements amis de l’environnement
«Et comme ce programme s’inscrit dans la continuité du Pmes I, qui s’achèvera fin 2026, il semble beaucoup plus facile au niveau de sa conception et de sa mise en place. L’idée de ce projet vint, alors, de la Tunisie, en accord avec les bailleurs de fonds qui misent beaucoup sur l’enjeu éducatif et la promotion du capital humain.
D’ailleurs, les premiers appels d’offres vont bientôt être lancés pour que les premiers chantiers puissent être engagés en juillet prochain», indique Sami Mimita, chef d’équipe de l’assistance technique- Pmes. Et d’ajouter que la deuxième phase se veut un projet pilote axé sur des constructions écologiques et intelligentes.
L’objectif est de créer des établissements respectueux de l’environnement et économes en énergie, conformes aux normes internationales de construction durable. Ces bâtiments seront soumis à l’évaluation d’experts internationaux en vue d’obtenir la certification «Excellence in Design for Greater Efficiencies» (Edge) de la Banque mondiale.
A noter que le Pmes I, qui prendra fin d’ici l’année prochaine, a permis la construction de 47 collèges et lycées, la réhabilitation et la maintenancede près de 400 établissements scolaires dans plusieurs régions, avec un coût global de 700 millions de dinars.
M. Mohamed Ali Nafti, Ministre des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger, a participé aujourd’hui, le 6 novembre 2025, à Alger, aux côtés de M. Ahmed Attaf, Ministre d’État, Ministre des Affaires Etrangères, de la Communauté Nationale à l’Etranger et des Affaires Africaines d’Algérie, ainsi que de M. Badr Abdel Aaty, Ministre des Affaires Etrangères, de la Migration et des Égyptiens à l’Etranger, à la Réunion du mécanisme de concertation tripartite sur la Libye.
À cette occasion, M. le Ministre a réaffirmé la position constante de la Tunisie en faveur du dialogue libyo-libyen, visant à parvenir à une solution politique consensuelle entre les frères libyens, sous l’égide et avec le soutien des Nations Unies, dans le respect des intérêts du peuple libyen frère et en réponse à ses aspirations à la sécurité, à la stabilité et au développement, loin de toute ingérence étrangère.
M. le Ministre a également souligné l’importance du mécanisme de concertation tripartite en tant que cadre pratique pour un dialogue constructif, destiné à unifier les visions dans le but de préserver l’unité de la Libye.
Les Ministres des Affaires Etrangères des trois pays ont insisté sur la poursuite de la coordination entre eux et sur le renforcement des efforts pour assurer le succès de l’initiative onusienne.
À la clôture de la rencontre, les participants ont salué l’invitation tunisienne à tenir la prochaine Réunion du mécanisme de concertation tripartite en Tunisie, au début de l’année prochaine.
À l’issue de la Réunion Ministérielle tripartite, le communiqué suivant a été publié :
Communiqué final de la Réunion Ministérielle des Affaires Etrangères de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Égypte
concernant la Libye (Mécanisme tripartite des pays voisins)
Alger, le 6 novembre 2025
1. Dans le cadre de la volonté constante de renforcer la tradition de concertation et de coordination entre la République Algérienne Démocratique et Populaire, la République Arabe d’Égypte et la République Tunisienne, l’Algérie a accueilli, le 6 novembre 2025, une Réunion Ministérielle des Affaires Etrangères des trois pays dans le cadre du mécanisme tripartite des pays voisins, afin d’examiner les derniers développements de la crise en Libye.
2. Cette Réunion s’inscrit dans l’engagement commun des trois pays frères à coordonner leurs efforts et à renforcer leurs actions en vue de contribuer à la relance du processus politique visant à mettre fin à la crise libyenne et à réussir le règlement politique pacifique de cette crise sous l’égide des Nations Unies, y compris la feuille de route onusienne proposée.
3. À cet égard, les Ministres ont souligné l’importance et le caractère central du principe de l’appropriation et de la direction libyenne du processus de règlement politique de la crise qui frappe leur pays, avec le soutien des Nations Unies. Ce principe consacre la volonté politique de l’ensemble du peuple libyen à tracer les contours de son avenir et à préserver l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’État Libyen, de son peuple et de ses institutions.
4. Les Ministres ont exhorté toutes les parties libyennes à s’engager véritablement dans le processus de règlement politique et les ont appelées à faire prévaloir la sagesse et le dialogue, et à placer les intérêts supérieurs de la nation au-dessus de toute considération. Cela permettra de surmonter les obstacles actuels qui entravent la tenue d’élections présidentielles et législatives simultanées, susceptibles de tourner définitivement la page des divisions et de mettre un terme à cette crise prolongée.
5. Les Ministres ont également souligné la nécessité d’accomplir le processus de réconciliation nationale globale, avec la participation de toutes les composantes du peuple libyen. Ils ont exprimé leur conviction que la résolution de la crise libyenne repose sur le lien indissociable entre la sécurité et le développement, deux piliers complémentaires de la stabilité globale. Ils ont affirmé que l’absence de l’un compromet l’efficacité de l’autre, et que l’équilibre entre les efforts de restauration de la sécurité, de construction d’institutions efficaces et de promotion du développement économique et social constitue la voie la plus sûre pour surmonter les divisions et consolider l’unité nationale, plaçant ainsi la Libye sur la voie de la stabilité et de la prospérité.
6. Les Ministres ont réaffirmé les positions de principe de leurs pays, rejetant toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures libyennes, celles-ci étant parmi les principales causes de la prolongation de la crise, de l’aggravation de la division politique et institutionnelle, de la mise en péril du processus politique et de la menace qu’elles font peser sur la sécurité et la stabilité de la Libye et de ses voisins. Ils ont également insisté sur le retrait de tous les mercenaires et combattants étrangers de l’ensemble du territoire libyen, sur la consolidation de l’accord de cessez-le-feu, le soutien au travail du Comité Militaire Mixte et la réunification des institutions militaires et sécuritaires.
7. Les Ministres ont souligné l’importance de la poursuite de la coordination entre les trois pays et les Nations Unies dans le traitement des développements de la scène libyenne, afin de garantir une contribution effective à l’avancement du processus politique. Ils ont insisté sur le fait que toute initiative visant à servir les intérêts du peuple libyen doit se faire en coordination avec les Nations Unies, la Ligue des États Arabes et l’Union Africaine. Ils ont également exprimé leur disponibilité à continuer de soutenir le peuple libyen dans la réalisation de ses aspirations légitimes à la sécurité, à la stabilité et au développement, tout en saluant le rôle de l’Algérie au Conseil de Sécurité des Nations Unies dans la défense des principes de cette position commune, notamment à travers les efforts qu’elle a déployés pour mettre en lumière la responsabilité de la communauté internationale dans la préservation des ressources du peuple libyen et la bonne gestion de ses avoirs financiers gelés.
8. Enfin, la Tunisie et l’Égypte ont exprimé leurs sincères remerciements à l’Algérie pour l’accueil chaleureux réservé à cette réunion. Les Ministres sont convenus de tenir la prochaine Réunion de ce mécanisme à Tunis, à une date qui sera arrêtée ultérieurement par les canaux diplomatiques.
Le député Fadhel Ben Torkia a appelé, mardi, au Palais du Bardo, à alléger la pression fiscale pesant sur les transferts financiers des Tunisiens résidant à l’étranger, estimant que ces derniers constituent un pilier essentiel de l’économie nationale grâce à leurs envois de devises.
Intervenant lors de la séance plénière conjointe entre l’Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts, consacrée à la poursuite de l’examen du projet de loi de finances pour l’année 2026, Ben Torkia a souligné que les Tunisiens à l’étranger participent activement à la relance de l’économie nationale, mais qu’ils ne bénéficient pas d’un traitement équitable de la part de l’État.
Le député a dénoncé les obstacles administratifs et fiscaux qui freinent leurs initiatives d’investissement en Tunisie, citant notamment la multiplicité et la complexité des taxes. Il a également regretté l’absence, dans le projet de loi de finances 2026, de mesures concrètes visant à freiner la fuite des compétences et des diplômés tunisiens vers l’étranger.
Ben Torkia a plaidé pour la création d’emplois au profit des titulaires de diplômes supérieurs, qui attendent toujours, selon lui, une réelle volonté politique pour mettre fin à la marginalisation et à la précarité.
D’autres députés ont, de leur côté, réclamé l’allocation de budgets suffisants pour soutenir l’emploi dans les régions prioritaires et réduire le chômage, tout en appelant à la mise en œuvre d’initiatives législatives favorisant l’insertion professionnelle.
Certains élus ont proposé d’accorder aux jeunes chômeurs des cartes de soins à tarif réduit, garantissant leur droit à la santé et limitant les comportements à risque.
Par ailleurs, plusieurs interventions ont critiqué les mesures sociales prévues dans le projet de loi de finances, jugées financées principalement par l’endettement. Des députés ont estimé que le discours social du gouvernement dissimule une fragilité financière profonde.
Enfin, d’autres élus ont exprimé leur étonnement quant à l’inscription directe de l’augmentation salariale dans le projet de loi de finances, sans concertation préalable avec les partenaires sociaux, estimant que cette mesure imposée risque de fragiliser les entreprises privées.
La Presse — C’est le samedi 1er novembre que l’on a commencé officiellement à cueillir les olives, et ce, dans la plupart des délégations du gouvernorat de Kairouan.
Dans les différentes oliveraies, dont celles situées à Bouhajla, on constate la présence de jeunes femmes ayant pris position sous les oliviers et qui procèdent à la cueillette à l’aide de cornes naturelles pour éviter le plus possible la chute des feuilles.
Et les hommes font le même travail sur des échelles, le tout agrémenté de chansons traditionnelles, de youyous et de l’odeur du thé noir, dénotant le bonheur des uns et des autres. Puis, on passe aux séances de dégustation, de détente et de rencontre entre différentes générations dans un gouvernorat comme celui de Kairouan où on vénère l’huile d’olive à la qualité irréprochable avec un taux d’acidité ne dépassant pas 0,3 degré et qui est un remède contre la toux, les maux de gorge et le cholestérol…
Après la cueillette, les olives sont entreposées dans des caisses aérées et permettant la filtration des éventuels résidus, puis acheminées vers les unités de transformation.
L’huile Ennoudhouh toujours appréciée
Notons que beaucoup de fellahs continuent de perpétuer certaines traditions de transformation des olives en huile en recourant à l’anciennes méthode de presse mécanique à l’aide de meules tournantes.
Dans la zone de Jninet (délégation de Bouhajla), Mokhtar Methnani, 50 ans, propriétaire d’une petite oliveraie héritée de ses parents, possède un matériel adéquat et archaïque. Il se plaît à écraser les olives à l’aide de grands pilons, dont la pâte mélangée avec un peu d’eau chaude est ensuite déposée dans une cuvette où l’huile flotte en surface, ce qui lui permet de la récupérer de ses deux mains pour la déposer dans des récipients, dont des gargoulettes ou des bidons.
Rappelons dans ce contexte que la plupart des agriculteurs kairouanais consacrent une petite partie de leur production à l’extraction de l’huile Ennoudhouh au goût un peu piquant et aux vertus curatives pour les hypertendus, les insuffisants hépatiques et les cardiorénaux.
Cherté de la main-d’œuvre et pillage
Plusieurs mesures ont été prises par les responsables régionaux pour assurer une bonne campagne oléicole. Ainsi, à titre à exemple, des campagnes de sensibilisation ont été entreprises auprès des fellahs afin qu’ils valorisent la margine et son utilisation dans la fertilisation des terres.
D’où l’importance de l’existence de bassins de stockage en vue d’un traitement par évaporation. Les quantités de margine issues de l’extraction de l’huile d’olive peuvent être et utilisées comme engrais pour fertiliser les exploitations agricoles.
Néanmoins, les fellahs sont confrontés au problème du manque de main-d’œuvre qualifiée pour la cueillette des olives, d’autant plus que les jeunes trouvent que les salaires ne sont pas compétitifs par rapport à d’autres secteurs.
En outre, le fléau du pillage a pris de l’ampleur ces dernières années, surtout que les voleurs n’hésitent pas à couper les arbres à la base du tronc puis à les acheminer vers des huileries clandestines. C’est pourquoi les agriculteurs souhaiteraient l’augmentation du nombre de patrouilles policières, afin de lutter contre ce phénomène.
En outre, les oléiculteurs se plaignent de la cherté des plants de bonne qualité, ainsi que de la présence dans la plupart des délégations d’étalages anarchiques de vente d’olives… Tous ces problèmes les obligent ainsi à procéder à la vente de leur production sur pied.
Alors que les tensions géopolitiques, climatiques et économiques redessinent la carte de la sécurité alimentaire mondiale, la souveraineté agricole en Tunisie est mise à l’épreuve. Refonder l’agriculture pour en faire un levier de souveraineté alimentaire est l’objectif stratégique fixé, en mettant en avant des priorités techniques : intégration des technologies numériques, gestion modernisée du foncier agricole, optimisation des ressources en eau…À ce titre, le secteur mise sur l’utilisation de l’intelligence artificielle, de la cartographie satellitaire pour suivre l’évolution des cultures et améliorer les rendements et renforcer la fiabilité des données agricoles.
La Presse — La Tunisie s’est assignée comme objectif la mise en place de systèmes alimentaires résilients et durables. Mais au-delà des engagements pris et des réalisations enregistrées sur le terrain, qu’en est-il de l’évolution de la sécurité alimentaire ? La Tunisie a franchi une étape majeure dans sa politique de développement durable et de souveraineté alimentaire en lançant récemment la plateforme nationale de suivi de la sécurité alimentaire, baptisée foodsecurity.tn.
Celle-ci a été conçue dans le cadre d’un programme stratégique piloté par le ministère de l’Agriculture, avec l’appui de partenaires internationaux comme le Programme alimentaire mondial (PAM) et la principauté de Monaco.
Sa gestion et son alimentation sont assurées par l’Observatoire National de l’Agriculture (Onagri), qui centralise les données issues des différentes institutions publiques et privées du secteur agroalimentaire.
Cette initiative vise à centraliser les données, renforcer la coordination entre les acteurs du secteur et orienter les politiques publiques vers une meilleure résilience alimentaire.
Objectifs stratégiques
Cet outil est considéré comme un espace numérique interactif permettant de collecter, analyser et diffuser des données actualisées sur la sécurité alimentaire en Tunisie. Il répond à une nécessité urgente : celle de disposer d’un système national intégré de surveillance capable de détecter les vulnérabilités, anticiper les crises et guider les décisions politiques.
Selon Hamadi El Habib, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture, «cette plateforme s’inscrit dans une vision stratégique visant à atteindre la souveraineté alimentaire, en mettant l’accent sur la transparence, la coordination interinstitutionnelle et l’exploitation intelligente des données».
La crise sanitaire mondiale, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et les effets du changement climatique ont révélé les failles des systèmes alimentaires traditionnels. Face à ces défis, la Tunisie a opté pour une approche proactive : intégrer les données agricoles, hydriques, économiques et nutritionnelles dans une seule interface accessible aux décideurs, chercheurs et partenaires internationaux.
Cette plateforme permettra notamment le suivi des indicateurs de production agricole par région et par filière, l’évaluation des stocks alimentaires stratégiques, la cartographie des zones à risque en matière de sécurité alimentaire.
Elle facilitera également, la coordination des interventions entre les ministères les ONG et les bailleurs de fonds.
Agriculture intelligente
À moyen terme, la plateforme ambitionne d’intégrer des technologies avancées telles que l’intelligence artificielle pour la prévision des rendements, la télédétection pour le suivi des cultures, et l’ouverture des bases de données pour stimuler la recherche.
Cette orientation vers une agriculture intelligente permettra à la Tunisie d’optimiser ses politiques agricoles, de mieux gérer ses ressources naturelles et de renforcer sa résilience face aux crises. a sécurité alimentaire est désormais reconnue comme un pilier du développement durable en Tunisie.
Elle englobe non seulement la disponibilité des denrées, mais aussi leur accessibilité, leur qualité et leur stabilité dans le temps. À ce titre, la plateforme s’inscrit dans une démarche globale visant à réduire la dépendance aux importations.
C’est dire que les innovations, dont l’intelligence artificielle occupe une place centrale, notamment pour la prévision des rendements agricoles, permettant ainsi d’anticiper les fluctuations de production et de mieux planifier les approvisionnements.
Les systèmes de télédétection, quant à eux, offrent des outils performants pour le suivi en temps réel des cultures, la détection des maladies végétales et l’évaluation de l’état des sols.
Mettre en place un système de suivi de la sécurité alimentaire, comme le « Food Security Monitoring System » développé par le Programme Alimentaire Mondial s’avère donc d’une importance cruciale pour la Tunisie qui considère la sécurité alimentaire comme une dimension de sa sécurité globale et de sa souveraineté.
À long terme, ce projet vise à appuyer et renforcer les capacités du gouvernement dans la surveillance, l’évaluation et rendre compte de l’insécurité alimentaire et la nutrition de la population pour mieux développer une politique du système de réponse précoce au choc.
Il s’agit, également, d’assurer la collecte de données régulières, cohérentes et fiables sur la sécurité alimentaire et la nutrition afin de suivre la situation de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Tunisie au niveau des ménages.
Avec le Président de la République en chef d’orchestre, les institutions tunisiennes unissent leurs priorités autour du budget 2026, plaçant la justice sociale, le soutien aux revenus, l’investissement productif et la souveraineté économique au cœur de l’action publique. Une cohérence stratégique rare, qui marque le passage à une phase d’application concrète des réformes.
La Presse — À l’occasion de l’examen du projet de loi de finances 2026, une convergence inédite se dessine au sommet de l’État tunisien. La Présidence de la République, l’Assemblée des représentants du peuple et le gouvernement affichent un même cap, à savoir ancrer la justice sociale au cœur de l’action publique et consolider la souveraineté économique du pays.
Le passage à la troisième république semble ainsi entrer dans une phase opérationnelle, celle où les principes constitutionnels se mueront en politiques tangibles au bénéfice du citoyen. Dans cette architecture renouvelée, l’État retrouve son rôle central comme protecteur, régulateur et garant d’un développement équitable.
En plaçant l’équité sociale au centre du logiciel économique national, les plus hautes autorités du pays affichent, sous les multiples recommandations du Président de la République, leur volonté de rompre avec les approches antérieures fondées sur les équilibres comptables au détriment du quotidien des Tunisiens. Désormais, chaque décision budgétaire, chaque initiative de réforme et chaque programme public doit être mû par un même impératif qui consiste à répondre aux besoins du peuple, restaurer la confiance et soutenir une croissance inclusive.
Il faut rappeler que la Cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, a présenté au Président de la République, en octobre dernier, les grandes orientations du budget et du programme économique pour 2026. Le Chef de l’État a souligné, à cette occasion, que la politique budgétaire ne saurait être réduite à des équations comptables.
Elle doit traduire des avancées palpables dans la vie quotidienne des Tunisiens, dans toutes les régions. Kaïs Saïed a insisté sur la primauté du volet social et la nécessité de mener des réformes profondes, tout en soulignant la capacité de la Tunisie à honorer ses engagements grâce à ses propres ressources et sans ingérence étrangère. Il a, par ailleurs, dénoncé les dysfonctionnements persistants au sein de l’administration et promis de rompre avec les pratiques de privilèges, ouvrant la voie à une nouvelle génération de responsables.
Cette orientation a trouvé un écho immédiat au Bardo. Lors de la séance plénière consacrée au budget 2026, le président de l’Assemblée a appelé à faire de ce rendez-vous national un moment de renouveau institutionnel et d’enrichissement des programmes de développement.
L’accent a été mis dans le discours du Cheffe du gouvernement et du président de l’ARP sur la nécessité de renforcer le rôle social de l’État, de promouvoir la justice sociale sous toutes ses formes et de mener une «révolution législative» pour moderniser un corpus juridique jugé dépassé et déconnecté des aspirations populaires.
La Cheffe du gouvernement a annoncé des priorités centrées sur l’emploi, la réduction du chômage, la stabilité sociale et l’amélioration du pouvoir d’achat. Des augmentations salariales dans les secteurs public et privé sont prévues, de même qu’une revalorisation progressive des pensions de retraite entre 2026 et 2028.
Une enveloppe de 93 millions de dinars sera dédiée au soutien aux PME, avec des mécanismes de crédit avantageux destinés notamment aux jeunes entrepreneurs et aux entreprises implantées dans les régions à faible développement. Les sociétés communautaires bénéficieront également d’un prolongement des dispositifs d’appui jusqu’à fin 2027, tandis qu’une ligne de financement spécifique sera consacrée aux petits agriculteurs pour soutenir la campagne agricole 2025-2026.
Ainsi, Carthage, Le Bardo et La Kasbah parlent d’une seule voix, celle d’un État garant de la cohésion sociale et moteur de développement. Cette synchronisation institutionnelle, inédite par son intensité et sa clarté, entend mettre fin à la fragmentation des politiques publiques et ouvrir une nouvelle phase où réformes structurelles, équité sociale et souveraineté économique avancent de concert.
Lors de la rencontre, l’accent a été mis sur l’importance d’adopter une approche purement libyco-libyenne afin de parvenir à une solution politique durable garantissant l’unité et la stabilité de la Libye.
La Presse — Le Président de la République algérienne démocratique et populaire, Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier mercredi, au Palais d’El Mouradia à Alger, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, à l’occasion de sa visite en Algérie pour participer à la Réunion consultative tripartite sur la Libye, qui se tient aujourd’hui même avec la participation de la Tunisie, et de l’Égypte.
Le chef de la diplomatie a, d’après un communiqué du département, transmis au Président, Abdelmadjid Tebboune, les salutations de son frère le Président de la République, Kaïs Saïed, soulignant la profonde fierté de la Tunisie quant aux liens de fraternité et de coopération solides unissant les deux pays, ainsi que la volonté du Leadership tunisien de poursuivre la coordination et la concertation permanentes avec l’Algérie, au service des intérêts des deux peuples tunisien et algérien et pour le renforcement des fondements de la sécurité et de la stabilité dans la région.
Lors de la rencontre, l’accent a été mis sur l’importance d’adopter une approche purement libyco-libyenne afin de parvenir à une solution politique durable garantissant l’unité et la stabilité de la Libye.
À cet égard, le mécanisme de concertation tripartite entre les pays voisins a été salué, dans la mesure où il permet de coordonner les positions et de contribuer efficacement, en toute neutralité, à l’accélération du processus de règlement politique libyen sous l’égide et la supervision des Nations unies.
Le ministre a également informé le Président, Abdelmadjid Tebboune, des discussions tenues avec Ahmed Attaf, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, concernant la préparation de la 23e Session de la Grande commission mixte tuniso-algérienne, qui se tiendra à Tunis du 9 au 12 décembre 2025.
Cette session constituera une étape supplémentaire importante dans le processus de renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays et de sa promotion vers un partenariat stratégique à tous les niveaux.
Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a présenté aujourd’hui le bilan de la saison oléicole 2024-2025 et les premières tendances de la saison 2025-2026, lors d’une conférence de presse en présence de Moez Ben Omar, président-directeur général de l’Office national de l’huile.
La Tunisie a connu une production record de 340 000 tonnes d’huile d’olive, soit une hausse de 55 % par rapport à la saison précédente. Parmi cette production, 60 % proviennent d’oliviers irrigués et 40 % d’oliviers de sec. Sur le plan géographique, le centre-ouest domine la production nationale avec 35 %, suivi du sud (25 %), du littoral (24 %) et du nord (16 %).
Les exportations ont atteint 280 000 tonnes, dont 85 % en vrac et 15 % conditionnées, établissant un record historique pour l’huile conditionnée, jamais dépassé auparavant. Les revenus générés s’élèvent à 3,746 millions de dinars, un chiffre supérieur à la moyenne des saisons passées malgré une légère baisse de la valeur.
La nouvelle saison, officiellement lancée le 20 octobre 2025, commence sous de bons auspices. Les conditions climatiques favorables ont permis d’améliorer le rendement et la qualité de l’huile, avec des analyses de laboratoire confirmant une composition acide optimale, renforçant la réputation de l’huile tunisienne sur les marchés internationaux.
Pour soutenir les petits producteurs, la Banque tunisienne de solidarité (BTS) a mis à disposition 40 millions de dinars, contre 20 millions la saison précédente. Ces crédits visent à couvrir la récolte, le transport, le pressage et l’entretien des oliviers, avec des conditions attractives :
Prêts allant jusqu’à 15 000 dinars pour les petits producteurs et 20 000 dinars pour les membres de structures professionnelles
Montant minimum de prêt : 3 000 dinars
Remboursement sur 12 mois sans apport ni garantie réelle
Taux d’intérêt fixe
Pour stabiliser le marché, plusieurs mesures sont prévues : financement des acteurs du secteur, intervention de l’Office national de l’huile pour acheter certaines quantités de production avec garantie bancaire de l’État, et mise en place d’un stock de réserve de 100 000 à 150 000 tonnes pour équilibrer l’offre et la demande. La promotion intérieure reste un objectif clé, avec la commercialisation de l’huile de qualité et l’encouragement des hôtels et restaurants à utiliser de l’huile conditionnée labellisée tunisienne.
À l’international, la Tunisie diversifie ses marchés : la part de l’Europe dans les exportations passe de 68 % à 58 %, tandis que les ventes vers l’Amérique latine, l’Asie et le Royaume-Uni connaissent une progression notable. Sur le marché britannique, les importations ont atteint 3 500 tonnes en 2025, principalement d’huile conditionnée, contre 1 500 tonnes les années précédentes.
Moez Ben Omar a souligné que la Tunisie s’attache à renforcer la valeur ajoutée de son huile d’olive, notamment via l’augmentation des volumes conditionnés et biologiques, l’amélioration des stratégies de commercialisation et le maintien de la position de leader mondial de l’huile d’olive biologique tunisienne. Le défi reste de valoriser ce succès national, d’étendre sa présence sur les marchés mondiaux tout en garantissant l’équilibre du système et le soutien des producteurs à chaque étape de la filière.