Tunisie | «Le pouvoir personnel fait le lit des ingérences étrangères» (Al-Joumhouri)
Le parti Al-Joumhouri, dont le secrétaire général, Issam Chebbi, est incarcéré depuis plus de deux ans dans le cadre du procès dit de «complot contre l’Etat», a dénoncé toute tentative d’ingérence extérieure dans les affaires intérieures de la Tunisie. Tout en appelant le pouvoir à réaliser l’unité nationale à travers un dialogue politique inclusif.
Dans un communiqué publié samedi 6 septembre 2025, et consacré au projet de loi présenté aux Congrès des Etats-Unis par deux parlementaires pour soi-disant «le rétablissement de la démocratie en Tunisie», Al-Joumhouri a affirmé que «ce projet est une atteinte criarde à la souveraineté nationale et une ingérence inacceptable dans nos affaires intérieures», ajoutant qu’il révèle une nouvelle fois la «duplicité du discours» des Etats-Unis qui «prétendent défendre la démocratie et les droits de l’homme, alors que leur histoire n’est pas exempte de soutien au despotisme et à l’oppression des peuples».
Cependant, et tout en dénonçant vigoureusement cette ingérence criarde, Al-Joumhouri assure que le premier responsable de l’exposition du pays à ce genre d’initiatives extérieures, c’est le président de la république Kaïs Saïed, qui «persiste dans son pouvoir personnel, ses atteintes aux institutions et l’aggravation de l’isolement extérieur de la Tunisie, son affaiblissement et sa fragilisation devant les parties étrangères».
«Le seul moyen pour protéger le pays des ingérences extérieures c’est la réalisation de l’unité nationale à travers un dialogue national inclusif impliquant les différentes forces politiques, sociales et civiles», ainsi qu’à travers «une véritable réconciliation nationale qui met fin à la division et restaure la confiance entre les Tunisiens et le rétablissement du processus démocratique fondé sur la séparation entre les pouvoirs, le respect de la constitution, des droits et des libertés, [ainsi que] la libération des prisonniers politiques et des détenus d’opinion», a ajouté Al-Joumhouri.
Le parti de Issam Chebbi a, également, averti que la poursuite de la politique du président Saïed consistant à ignorer les revendications nationales va inciter les puissances étrangères à «davantage d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie, ce que nous refusons absolument».
«Préserver la Tunisie de la tyrannie et des ingérences extérieures est la responsabilité du peuple tunisien et de ses forces patriotiques libres, et ne saurait se réaliser sans l’abandon du pouvoir personnel et le retour à la démocratie», a conclu Al-Joumhouri.
I. B.
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