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Economie : Des motifs d’être optimiste ou fausses espérances ?

13. Februar 2025 um 09:47

EconomieDes prévisions inférieures aux moyennes historiques, c’est là la conclusion du rapport élaboré par Mohamed Derbel, expert-comptable et associé au cabinet BDO, sur la conjoncture économique nationale et les dispositions fiscales, même si certains indicateurs économiques ont été jugés positifs. Le rapport BDO met en avant des indicateurs économiques qui ont évolué et d’autres qui ont légèrement évolué sans pour autant avoir pu résorber le chômage ou créer une croissance notable.

La croissance n’a pas été au rendez-vous en 2024 malgré quelques signaux positifs. Mohamed Derbel cite la Bourse de Tunis, qui a clôturé l’année 2024 sur une note positive avec une hausse de 13,75 % pour la quatrième année consécutive, sachant qu’il n’y a eu aucune introduction en bourse, mais quatre retraits.

La Bourse de Tunis manque de profondeur car, comme l’a déclaré Bilel Sahnoun, directeur général, dans un entretien à WMC : « Elle ne reflète pas la cartographie réelle de l’économie nationale. Plus de la moitié de la capitalisation boursière est tirée par les banques, alors que bien d’autres secteurs économiques qui pèsent dans notre PIB n’ont pas été introduits en bourse et n’y sont pas cotés. ».

Un autre indicateur qui pousse à l’optimisme est celui de la balance des paiements dont les résultats en 2024 ont été meilleurs que ceux de l’année 2023, grâce principalement aux recettes touristiques de 7 490 MD à décembre 2024 et aux revenus du travail (TRE) qui ont progressé de 6,15 % en 2024, atteignant 8 130 MD. Le dinar tunisien s’est apprécié de 1,8 % face à l’euro entre 2023 et 2024 et s’est déprécié de 2,2 % face au dollar US durant la même période, ce qui n’est pas bon en ce qui concerne le remboursement des emprunts ou les importations.

“La critique peut être désagréable, mais elle est nécessaire. Elle est comme la douleur pour le corps humain : elle attire l’attention sur ce qui ne va pas.” – Winston Churchill

 

La grande nouvelle est l’inflation, qui a baissé de 9,3% en 2023 à 7% en 2024 et qui s’est repliée au mois de janvier à 6%. Cela n’a, semble-t-il, pas convaincu la BCT de réduire le TMM, dont le taux de 8% bloque le financement de l’économie, ce qui, entre autres, explique la croissance anémique de l’économie nationale.

Anémique à 1,6 % l’année passée, cette croissance ne pourra pas, au train où vont les choses, atteindre les 3,2 % espérés par Kamel Madouri, Chef du Gouvernement. Sans le démarrage effectif des grands projets publics et sans le rétablissement de la confiance entre les acteurs économiques, une condition sine qua non pour la relance des investissements, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Pour rappel, comme cité dans le rapport BDO, les investissements se situaient tout au long de la première décennie du 21ᵉ siècle à 24,3 %.

Sur les années 2022, 2023 et 2024, ils ont été respectivement de 16,30 %, 15,50 % et 15,70 %.

D’après les prévisions BDO, ils ne dépasseraient pas les 16,20% en 2025. La situation étant ce qu’elle est, nous voiler la face ou contester la réalité ne servirait à rien ! Ce n’est pas en mettant tout l’appareil de l’État au service des sociétés communautaires ou en encourageant l’auto-entrepreneuriat que nous pourrons sauver l’économie.

Recul du taux d’épargne

Le taux d’épargne a aussi dégringolé. Situé à 21,10 % en 2010, il n’a pas dépassé les 4,6% en 2024. On espère voir ce taux atteindre les 5,80 % en 2025, sachant qu’un taux d’épargne faible engendre le recul de l’investissement public, moins de moyens pour l’amélioration et la maintenance des infrastructures, l’augmentation de la dette publique et un impact négatif sur les marchés financiers et la stabilité économique globale. Ceci est associé, comme signifié par l’économiste Hechmi Alaya, à une mainmise de l’État sur les financements accordés par la BCT et les banques tunisiennes qui s’est amplifiée vigoureusement en 2024.

Dans le bilan annuel de la BCT de 2024, les créances sur l’État représentent désormais 26,1 % du bilan. Elles ont quadruplé depuis 2019 : 6,7 % alors qu’elles représentaient à peine 0,4 % en 2010-2011. Il en est quasiment de même pour les banques de dépôts tunisiennes.

“Sans le démarrage effectif des grands projets publics et sans le rétablissement de la confiance entre les acteurs économiques, il ne faut pas s’attendre à des miracles.”

 

Alors que les crédits accordés à l’économie (y compris le secteur des entreprises publiques) enregistrent pour la deuxième année consécutive leur plus faible croissance (+3,2 % en g.a. après +2,2 % en 2023), ceux consentis à l’État ont explosé de +30,4 % par rapport à l’an dernier (ou g.a.). Les créances qu’elles détiennent sur l’État représentent désormais 16,4 % du total de leurs actifs. Un ratio qui a doublé en l’espace d’une décennie : 8,7 % à fin décembre 2025.

Signe que les banques ont de plus en plus de difficultés à financer l’économie. Une économie dont les performances n’arrivent pas à couvrir les besoins du pays. « La croissance des crédits accordés à l’économie a continué de flancher pour s’établir à 3,2 % en moyenne en 2024 après 4,8 % en 2023. C’est à tel point que l’État a capté en 2024 un niveau record des financements bancaires (30,7 % de l’encours total des crédits), cependant que la part de l’économie est tombée à un plus bas historique : 69,3 % contre près de 90 % il y a une dizaine d’années », déplore Hechmi Alaya.

Face à ce marasme économique qui dure dans le temps, nous sommes en droit de nous interroger sur les probabilités d’une relance lorsque la récession a touché pratiquement toutes les activités économiques.

Ce n’est pas en mettant tout l’appareil de l’État au service des sociétés communautaires ou en encourageant l’auto-entrepreneuriat que nous pourrons sauver l’économie.

 

Quand est-ce que la Tunisie se dotera de véritables politiques économiques équilibrées, pouvant initier le redémarrage de la machine productive nationale ?

Adopter des politiques inclusives pouvant aider à réduire les inégalités et à assurer un développement durable signifie-t-il fragiliser les grands groupes économiques entraînant dans leur sillage les PME et même les TPE ?

Il est clair que Kamel Madouri, Chef du Gouvernement, fournit des efforts pour initier la relance, c’est là un motif d’être optimiste mais sans une cohésion nationale, sans rassurer les troupes, sans l’adhésion des partenaires sociaux, sans rassurer l’administration publique, sans simplification réelle des cadres réglementaires, sans l’encouragement de l’État, rien ne pourrait se faire d’où la peur de fausses espérances.

C’est malheureux d’être toujours dans des évaluations négatives de l’exercice des décideurs publics, mais comme le dit Winston Churchill : « La critique peut être désagréable, mais elle est nécessaire. Elle est comme la douleur pour le corps humain : elle attire l’attention sur ce qui ne va pas. » Winston Churchill.

À bon entendeur.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

État de l’économie tunisienne en 2024 : des signaux contrastés

Croissance décevante

  • PIB : +1,6 % en 2024, loin des 3,2 % espérés.
  • Investissements en berne : 15,7 % du PIB en 2024 (vs 24,3 % début 2000).
  • Taux d’épargne en chute : 4,6 % en 2024 (vs 21,1 % en 2010).

Indicateurs positifs

  • Bourse de Tunis : +13,75 % en 2024, mais sans nouvelles introductions.
  • Balance des paiements en amélioration : recettes touristiques à 7 490 MD, transferts des Tunisiens à l’étranger +6,15 %.
  • Inflation en baisse : 9,3 % (2023) → 7 % (2024) → 6 % (janv. 2025).

Tensions financières

  • Banques accaparées par le financement de l’État : 30,7 % des crédits alloués à l’État, contre 69,3 % pour l’économie.
  • Le dinar se renforce de 1,8 % face à l’euro, mais perd 2,2 % face au dollar.

Perspectives 2025

  • Relance conditionnée à la reprise des grands projets et au climat de confiance.
  • Politiques économiques plus inclusives nécessaires pour un développement durable.

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Réforme fiscale 2025 : Un pas vers la justice fiscale, mais des lacunes persistent

11. Februar 2025 um 21:02

Les orientations relatives à la réforme de l’impôt sur le revenu des individus et des sociétés, que la loi de finances pour l’année 2025 a adoptées, constituent une étape positive vers la justice fiscale. Il s’agit d’analyser les réformes en question.

Ces réformes demeurent insuffisantes tant que l’État ne soumet pas les individus à revenu élevé et les grandes sociétés à des taux progressifs qui les obligent à payer leur juste part d’impôt. L’Observatoire tunisien de l’Économie a publié une note d’orientation sur les perspectives de la justice fiscale, soulignant ces enjeux. Zoom sur les réformes.

La TVA, une source de recettes à revoir

Le document estime que les perspectives de réforme fiscale restent d’actualité. Il affirme qu’il est nécessaire de réduire la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), que les autorités considèrent comme l’une des principales sources de recettes fiscales. Cependant, cette taxe ne prend pas en compte les capacités économiques des individus, ce qui pose un problème d’équité.

Une politique fiscale insuffisante sans cohérence économique

Les experts de l’Observatoire jugent qu’il est impossible de compter uniquement sur la politique fiscale pour générer de la croissance et du développement. Ils insistent sur la nécessité de coordonner toutes les politiques économiques pour atteindre les objectifs visés. Ils préconisent une politique monétaire qui stimule directement l’investissement privé, ainsi qu’une politique budgétaire qui rompe avec les choix d’austérité. Cette politique budgétaire devrait renforcer l’investissement public et améliorer les services fournis aux entreprises et aux individus.

La loi de finances 2025 :  réforme progressive

Pour la première fois depuis des années, la loi de finances pour l’année 2025 a tenté d’opter pour des choix fiscaux progressifs et d’augmenter le taux d’imposition des entreprises. Cette démarche contredit les appels lancés depuis les années 1980, qui incitaient à alléger le fardeau fiscal pour booster l’investissement et faciliter le recouvrement des impôts.

Un déséquilibre croissant dans la répartition du fardeau fiscal

L’évolution des recettes fiscales en Tunisie révèle un déséquilibre évident dans la répartition du fardeau fiscal. En examinant la répartition des ressources fiscales provenant de l’impôt direct, on constate que la contribution de l’impôt sur le revenu des sociétés a reculé dans l’ensemble des ressources fiscales. Les autorités ont transféré ce fardeau vers les particuliers.

Ainsi, alors que l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu des personnes représentaient chacun environ 22 % du total des ressources fiscales en 2014, la contribution de l’impôt sur les sociétés n’a pas dépassé 12,5 % en 2023. En revanche, l’impôt sur le revenu des personnes a contribué à hauteur de plus de 28 %.

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Où est passé l’argent de la dette tunisienne ?

01. Februar 2025 um 09:40

La question est sur toutes les lèvres, et tout le monde attend les résultats des audits et contrôles de la gouvernance des emprunts et l’endettement que les Tunisiens sont en passe de se saigner pour les payer et honorer la signature de leurs dirigeants.

Moktar Lamari *

Il y a deux jours, la Tunisie a remboursé un milliard de dollars US  d’un emprunt en Eurobonds, contracté en 2015. Bravo sur ce plan, mais les payeurs de taxes, et donc les payeurs de la dette, veulent savoir un peu plus, sur où sont passées ces sommes empruntées à des taux d’intérêts élevés et moyennant des concessions et des «diktats» opaques, difficiles à avaler.

Dette toxique

Face à ces interrogations et inquiétudes des payeurs de taxes, les médias et les économistes du sérail ont salué ce qu’ils ont qualifié d’exploit méritant célébration nationale, sans piper un mot sur les usages et les résultats de ces emprunts négociés de peine et de misère.

Ce beau monde passe sous silence deux questions majeures :

1- au fait, ce milliard de dollars a financé quoi, comme réalisation ou investissement, autres que de payer des salaires pour des fonctionnaires en surnombre et peu productifs, comparativement à leurs homologues en Europe ou ailleurs?

2- sachant que la Tunisie va aussi faire face à un autre groupe de remboursements dans 3 mois (avril) d’un montant de 800 millions de dollars, on peut se demander quel impact ces remboursements auront-ils sur le dinar et sur les réserves en devises?

Les médias et les économistes du sérail évacuent ces questions et réponses de leur discours et champs d’analyse.

Les réponses sont ailleurs

Ils n’osent peut-être pas parler des choses qui fâchent et ne veulent prendre de risques démesurés pour se maintenir dans le sérail de ces médias à la solde des lobbys et des partis qui ont gouverné la décennie noir post-2011.

Il faut aller chercher les réponses chez l’agence londonienne Fitch, BMI ou chez Bloomberg, qui documentent les méfaits de cette dette toxique qui étrangle la Tunisie.

Nos experts et nos médias surfent sur les apparences, sans toucher au fin fond des choses. Et pour cause, ce remboursement d’un milliard de dollars, impacte le taux de change du dinar et surtout sur les réserves en devises pour couvrir les importations de biens essentiels et éviter de graves pénuries qui guettent la Tunisie.

Que dit BMI? L’agence londonienne précise deux implications et risques qui sont directement liés aux remboursements de ces emprunts, sans compter les autres dont le remboursement est quasi mensualisé.

1- Si les tendances se maintiennent, les réserves en devises risquent de fondre fortement jusqu’à ne pouvoir financer que moins d’un mois d’importations de produits essentiels. Et cela sonne comme une alerte rouge pour les opérateurs économiques, intérieurs ou extérieurs. Ces opérateurs fonctionnent en anticipant les risques, en les exagérant aussi.

2 BMI a ajouté dans sa note d’il y a deux jours qu’une telle situation va mettre davantage de pressions sur le dinar et sur le taux de change. Et l’agence va jusqu’à faire des projections que nous préférons ne pas citer ici, pour ne pas susciter un mouvement de panique, ou relayer des erreurs.

Or, ces questions sont cruciales et leurs réponses nous aident à comprendre la facture à payer, au travers de cette dette peu soutenable, qui impacte directement les choix de la politique économique, monétaire et financière.

On ne peut en rester aux apparences. En économie, tout à un prix. Un prix et des impacts qui vont sanctionner les services publics, les infrastructures et l’avenir de nos enfants et petits enfants.

Démocratie à crédit, démocratie au rabais

Certes, les indicateurs économiques actuels ne sont pas au vert pour jeter des fleurs et faire comme si rien ne se passe d’inquiétant. De facto, des risques probables ont été soulignés par les deux dernières circulaires, de la banque centrale.

Le gouvernement actuel n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, au moins pour 8 constats aussi inquiétants les uns que les autres.

1. les gains de productivité du travail sont quasiment au point mort. Pour ne pas dire négatifs dans plusieurs secteurs et ce depuis plusieurs années.

2. Les taux de croissance observés et anticipés sont très faibles et ne dépassent guère le taux de croissance démographique.

3. La pression fiscale est quasiment le double de la moyenne africaine. Aussi bien les entreprises que les citoyens ne peuvent plus payer plus de taxes additionnelles.

4. Le rapport des quanta de l’investissement sur la richesse créée (PIB) est des plus faibles depuis des décennies. Et même l’investissement public est en recul constant. L’Etat dit social n’a plus les moyens de sa politique et de ses ambitions. Le recul de presque 2% de l’investissement public, pour les derniers mois, limite l’entretien des services publics suivants : hôpitaux, écoles, transports collectifs, infrastructures et services sociaux.

5. Le chômage ne recule pas, celui des jeunes (15-24 ans) atteint 40,5%. Ainsi, plus de 4 jeunes sur 10 sont au chômage durable, sans espoir de se trouver un travail dans le court et moyen termes.

6. La charge de la dette ne fait qu’augmenter de manière exponentielle, près de 10 milliards de dinars en 2024, grugeant l’équivalent du total des recettes du tourisme et des transferts des Tunisiens de l’étranger.

7. La dette publique était de l’ordre de 44,9 milliards de dinars, il y a dix ans, et elle a plus que doublé depuis.

8. Le dinar a perdu presque 77% de sa valeur depuis 2011, et cela alourdit fortement le fardeau de la dette.

Ces enjeux méritent un débat public, et les solutions sont au nombre de deux, sans plus:

– plus de productivité et d’innovation dans toutes les sphères productives;

– une gouvernance responsable et axée sur les résultats et sur transparence à tous les niveaux.

Et pour ce faire, médias, experts et politiciens doivent mobiliser les citoyens pour se retrousser les manches et fouetter les initiatives innovantes et porteuses d’investissement et d’espoir.

Les expatriés peuvent aider à changer la donne s’ils étaient moins bloqués par la bureaucratie et par la répression fiscale qui étrangle l’investissement et les projets novateurs.

* Economiste universitaire.

Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T

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