Condamnation de Marine Le Pen : la Russie “démocratique“ condamne
« De quoi je me mêle ? », ou « c’est le monde à l’envers », ou bien encore « Le ridicule ne tue pas, mais il met mal à l’aise », pourrait-on dire à propos de la réaction du Kremlin concernant la condamnation de Marine Le Pen à de la peine de prison, reconnue coupable de détournement de fonds publics européens.
Tout en se défendant d’une “volonté d’ingérence“, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, s’est moqué (cette condamnation) en ces mots : « On ne se gêne pas du tout pour dépasser le cadre de la démocratie dans les capitales européennes », selon boursorama.com.
Mais si vous êtes étonné de cette réaction venant du pays de Vladimir Poutine, on vous rappelle un élément important.
« Le parti de Marine Le Pen (RN) avait effectué un emprunt auprès d’une banque russe, ce qui avait suscité des soupçons sur la volonté du Kremlin de soutenir Marine Le Pen, longtemps critique des sanctions occidentales imposées à Moscou après son annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée cette année-là », rappelle le site.
Dans sa diatribe, Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, poursuit lors de son briefing quotidien : « En effet, de plus en plus de capitales européennes empruntent la voie de la violation des normes démocratiques… ».
Affaire intérieure française?
Il se défend toutefois d’« ingérence dans les affaires intérieures de la France, nous ne l’avons jamais fait », et ce « malgré les affirmations de Paris de multiples campagnes de désinformation russes menées contre la France ».
Le porte-parole du Kremlin a visiblement les mots faciles pour tordre la vérité. «… Nos observations de ce qui se passe dans les capitales européennes montrent qu’on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d’un processus politique », affirme-t-il.
Revenons maintenant à cette condamnation de la présidente du Rassemblement national. Ce lundi 31 mars 2025, un tribunal français a déclaré « inéligible avec effet immédiat Marine Le Pen, reconnue coupable de détournement de fonds publics, compromettant sa candidature au scrutin présidentiel de 2027 », écrit boursorama.com.
L’extrême droite européenne accuse
Comme l’on pouvait s’y attendre, les réactions de l’extrême-droite européenne n’ont pas tardé. “Je suis Marine ! », a lancé sur X son allié hongrois, Viktor Orban. « Elle rejoint les rangs des patriotes victimes d’une cabale, à l’instar du président américain Donald Trump ou du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini ».
Ce dernier a lui aussi apporté son soutien à Marine Le Pen. « Ne nous laissons pas intimider, ne nous arrêtons pas : en avant toute, mon amie ! », a-t-il écrit.
Tout ceci est venu d’un rapport parlementaire de juin 2023 soulevant un lien “ancré dans la durée » du Rassemblement national avec la Russie, et les « contacts fréquents » entre des élus RN avec des responsables russes, explique notre source. « Le RN y était qualifié de « courroie de transmission » de la Russie, Marine Le Pen dénonçant pour sa part un rapport « malhonnête » et « politisé ».
Les liens forts entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine
Du reste, Marine Le Pen avait été reçue par Vladimir Poutine en personne le 24 mars 2017 au Kremlin, quelques semaines avant le premier tour de la présidentielle française de 2017, qu’elle avait perdue face à Emmanuel Macron.
Il faut également rappeler que Mme Le Pen aurait toutefois pris ses distances avec la Russie de Vladimir Poutine après le déclenchement de l’offensive russe contre l’Ukraine en 2022.
In fine, nous devons être d’accord avec le porte-parole du Kremlin quand il dit que c’est une affaire interne à la France ce jugement. Et les jours à venir risquent malheureusement de lui donner raison, car des coups bas contre le gouvernement Bayrou ne sont pas exclus qui pourraient lui être fatals.
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