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La véritable révolution tunisienne reste à faire

18. Oktober 2025 um 08:25

Le drame qui se déroule aujourd’hui à Gabès dont l’onde de choc retentit dans les médias du monde entier, présentant notre pays sous son jour le moins reluisant, traduit l’interminable agonie d’un modèle socio-économique obsolète mis en place en Tunisie au lendemain de l’indépendance en 1956 et dont la pollution industrielle destructrice de l’environnement et de la santé n’est pas la seule conséquence néfaste. Des leçons sont à tirer et des décisions mises en œuvre dans l’urgence.  

Elyes Kasri *

Les gouvernements tunisiens successifs depuis 2011 n’ont apparemment pas suffisamment rationalisé que l’effondrement du régime Ben Ali n’est pas la fin du despotisme, de la corruption et de la mal gouvernance mais plutôt le spasme d’une agonie interminable d’un modèle socio-économique en décrépitude devenu désormais obsolète, prohibitif, contre-productif et incitant à la rigidité et aux passe-droits.

Un nouvel équilibre viable et durable

La véritable révolution tunisienne reste à faire et n’est pas principalement un quelconque fantasme socio-politique ni une quête de pouvoir et de ses subsides mais un changement profond de paradigme de gouvernance en vue de l’établissement d’un nouvel équilibre viable et durable entre entrepreneuriat, innovation et une véritable équité sociale non pas pour faire des Tunisiens un peuple d’assistés mais une Tunisie innovatrice et entreprenante sans barrières sociales, régionales ou de rente de toute sorte.

C’est là que résident le principal défi et le véritable enjeu du futur. Alors que des observateurs émettent de sérieuses craintes qu’au rythme suivi depuis 2011 de décrépitude et d’obsolescence accélérée de l’infrastructure nationale et au vu de l’absence de grands projets d’infrastructure dans le projet fuité de loi de finance 2026, année supposée être celle du démarrage du plan quinquennal de développement 2026-2030, Gabès avec son désastre écologique et son lourd tribut humain, trop longtemps tu et ignoré, risque de faire des petits à travers le territoire national pour en faire que Dieu ne veuille un champ de compétition de forces régionales et en premier lieu des faux frères avec des conséquences tragiques.

Prélèvements fiscaux et survie budgétaire

Pour revenir au projet de loi de finance 2026, il semble s’inscrire dans le droit fil des budgets post révolution qui ont privilégié les prélèvements fiscaux et une politique économique faussement distributive sur la relance économique et le soutien à la création d’entreprises, de richesses et d’emplois.

Le mode de survie budgétaire adopté depuis 2011 semble, d’après la majorité des experts économiques, mener progressivement à une asphyxie fatale avec en sus, au lieu de l’indépendance économique et financière invoquée, une dépendance non seulement financière mais également politique, diplomatique et possiblement sécuritaire qui risquerait d’hypothéquer ce que les Tunisiens ont de plus précieux.

* Ancien ambassadeur.

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