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Trump et son cabinet de flagorneurs

12. Mai 2025 um 17:24

Du jamais vu par le public américain. Au début de ce mois de mai, Trump et ses ministres étaient en réunion à la Maison Blanche, et les débats étaient transmis en direct par la chaine C-Span. C’était l’occasion de voir le président et ses ministres au travail.

Divers sujets ont été abordés par le président et les ministres du gouvernement fédéral américain. Mais chaque sujet abordé par l’un ou l’autre des ministres était immanquablement suivi par le maniement de la brosse à luire à l’intention du président qui a accompli des « choses extraordinaires » dans les premiers cent jours de sa présidence. Un écho sans doute à la célèbre fanfaronnade de Donald Trump quelques jours plus tôt quand il s’est permis d’affirmer le plus sérieusement du monde : « Ce que j’ai accompli pour l’Amérique en cent jours n’a jamais été accompli par aucun autre président dans l’histoire de notre pays »…

Cet ego hypertrophié et cette suffisance sans commune mesure du président américain ont été entretenus et nourris en direct tout au long de la réunion par ses ministres qui ont rivalisé de flagornerie. C’était à qui rend le plus grand hommage au président, à qui lui tresse les meilleurs lauriers, à qui formule la plus originale flatterie en direction du président.

Trump, qui se délectait visiblement des fleurs que lui lançaient les flagorneurs qui l’entouraient, les laissait parler à leur guise sans les interrompre. Mais qu’on l’approuve ou qu’on le désapprouve, Trump a accompli sur le plan intérieur certaines de ses promesses électorales : il a réduit le budget fédéral à un niveau choquant pour des millions d’Américains ; il a fermé la frontière sud du pays ; il a endigué le flux des migrants vers les Etats-Unis. Il a expulsé vers les prisons du Salvador des milliers de ce qu’il appelle « les criminels, les voleurs et les violeurs », etc.

On le voit, un bilan peu glorieux, mais que Trump considère comme « une réalisation extraordinaire qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait pu accomplir en si peu de temps, et que ses ministres le qualifient de “bilan exceptionnel d’un homme exceptionnel“ ».

Le premier laurier tressé l’a été par le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, qui a déclaré avoir « hérité d’une armée démoralisée, incapable de recruter et perçue comme faible après les événements d’Afghanistan et d’ailleurs, à cause de Joe Biden. Depuis l’élection du président Trump, on assiste à une véritable renaissance du recrutement… Les hommes et les femmes aux Etats-Unis veulent rejoindre l’armée américaine dirigée par le président Donald Trump ».

Le conseiller à la Sécurité nationale, Michael Waltz, s’est révélé plus professionnel dans le maniement de la brosse à reluire. Il a affirmé en fixant Trump dans les yeux : « C’est un honneur de servir dans votre administration. Je pense que le monde va beaucoup mieux et est devenu un endroit beaucoup plus sûr depuis votre élection ».

Juste quelques jours plus tard, Waltz était viré de son poste et nommé loin de Washington au poste de représentant des Etats-Unis à l’ONU. Pourquoi ? Au moment même où il tressait son laurier au président, il était en train de comploter contre lui avec Benyamin Netanyahu pour le déclenchement d’une guerre contre l’Iran dans laquelle les deux comploteurs espéraient mettre Trump devant le fait accompli…

La palme d’or de la flagornerie revient sans conteste à la procureure générale, Pam Bondi, qui affirma sans rougir : « Monsieur le président, vos cent premiers jours ont largement dépassé ceux de toute autre présidence dans ce pays. Je n’ai jamais rien vu de tel. Merci. Votre directive pour moi était très simple : assurer la sécurité de l’Amérique. C’est ce à quoi nous nous employons. Par ailleurs, nous continuons à vous défendre dans plus de 200 procès civils intentés contre vous. Nous allons réussir. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la sécurité de l’Amérique conformément à vos instructions ».

Beaucoup de commentateurs américains se sont exprimés avec beaucoup d’embarras. D’autres ont exprimé leur colère de voir la réunion du cabinet de l’Etat fédéral américain se rapprocher beaucoup plus de ce qui se passe dans les républiques bananières que dans les pays démocratiques qui se respectent.

Le plus mesuré dans ses commentaires est Seymour Hersh qui a écrit sur son site : « Il n’y avait pas grand-chose à apprendre de cette réunion du cabinet à la Maison Blanche, si ce n’est que le président était parfaitement disposé à laisser ses chefs de cabinet s’exprimer sans trop les interrompre, tant qu’il s’agissait de son propre leadership exceptionnel. Inévitablement, l’événement fut marqué par des flatteries outrancières et des inexactitudes absurdes ».

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