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À Tunis et Zaghouan, Marinette Pendola retrace l’enracinement des Siciliens de Tunisie

20. November 2025 um 14:41

La cinéaste et écrivaine Marinette Pendola présente en Tunisie le film Il posto degli olivi, que Marcello Bivona a réalisé et où elle tient l’un des rôles principaux. La Dante Alighieri programme deux projections les 20 et 21 novembre à Tunis, puis à Zaghouan lors d’un colloque sur l’histoire de cette région.

Lors d’une rencontre d’Italo-Tunisiens, Matabi, à Marseille, le film avait déjà rencontré un vif succès et touché un public partagé entre nostalgie et sentiment de déracinement. Des spectateurs italiens ont découvert cette méconnue histoire à Cento, près de Ferrare. Tout en établissant un parallèle avec les migrations actuelles. À Milan, un public mélangé – personnes nostalgiques de la Tunisie et autres novices – a assisté à une autre séance. Marcello Bivona assistera à la projection de la Dante Alighieri à Tunis. Et Rosie Candiani présentera la séance. Le lendemain, au colloque de Zaghouan, Marinette Pendola relatera l’enracinement de sa famille dans cette région.

Genèse du film

Marinette Pendola raconte que sa collaboration avec le réalisateur a débuté par hasard lors d’une édition tunisienne de Matabi. Un ami l’avait invitée à Zaghouan, où elle avait exprimé le souhait de revoir sa maison d’enfance. Marcello Bivona a alors proposé de filmer les lieux qui ont inspiré ses romans. L’équipe a poursuivi le tournage jusqu’à Bologne, où elle a enregistré une dernière interview pendant un repas familial dédié à la préparation du couscous.

L’auteure évoque aussi son lien profond avec la Tunisie, son retour après dix ans d’absence et l’émotion que lui a valu la reconnaissance en tant que « bent Mariano ». Elle décrit ses visites difficiles à la maison familiale, mais que des souvenirs tenaces ravivent – comme la rencontre d’un berger qui a identifié les oliviers que son père avait plantés. Elle rappelle que sa famille a acquis la ferme en 1942 et a commencé à l’exploiter en 1948 à Djebel Oust, dans le cadre d’un contrat de métayage.

Au sujet de son œuvre littéraire, son premier livre La riva lontana, publié en 2000 et réédité depuis, captive encore des doctorants, notamment aux États-Unis, où on le traduit actuellement. Le roman relate le jour du départ de la Tunisie, mêlant évocations personnelles et communautaires. Il a inspiré La traversata del deserto, qu’elle a écrit pour compléter l’histoire en abordant déracinement et réenracinement.

Une fusion culturelle

Elle précise que sa langue d’écriture emprunte beaucoup au sicilo-arabe, reflet d’un sicilien tunisien ancien teinté de mots tunisiens et français. Dans L’erba di vento, elle a transposé la cadence sicilienne en italien pour préserver l’intelligibilité du texte. Elle signale que les éditions Sellerio l’ont publiée en premier, avant qu’elle ne rejoigne Arcadia.

Son dernier ouvrage, Lunga è la notte, s’inspire d’un fait divers survenu à Bir El Aïna, village sicilien du Sahel tunisien. Le roman mêle mémoire et enquête, puisque le protagoniste affronte un traumatisme d’enfance longtemps refoulé.

Marinette Pendola évoque également les figures tunisiennes de son enfance, Mamia et Khalifa. Et elle décrit une cohabitation sans rapports hiérarchiques entre Siciliens et Tunisiens. Elle considère cette proximité comme une chance et souligne l’importance de cette mémoire dans son œuvre.

L’auteure explique qu’elle destine son écriture à ses enfants et petits-enfants; mais qu’elle rejoint aussi les personnes ayant vécu le même déracinement. Si L’erba di vento et Lunga è la notte ne sont pas autobiographiques, ils s’ancrent dans l’histoire des Siciliens de Tunisie.

Aujourd’hui installée à Bologne, elle affirme maintenir un lien constant avec Tunis et Zaghouan, qui restent au cœur de ses romans. La Sicile, qu’elle a découverte tardivement, lui a offert un sentiment paradoxal de familiarité et de dépaysement.

Retour sur le film

À propos du film, elle souligne l’abondance des images, la sélection rigoureuse que le réalisateur a opérée, et le thème central de la quête de la maison, lié au travail d’une mémoire qui s’estompe. Les oliviers, derniers témoins des cultures familiales, incarnent pour elle un symbole d’éternité.

Marinette Pendola affirme revenir souvent en Tunisie et confie que le pays lui a beaucoup manqué pendant la pandémie de Covid. L’intervenante  poursuit son travail d’écriture et prépare un nouveau projet inspiré de l’histoire d’un oncle résistant en Italie, en lien avec la vie de sa famille restée en Tunisie. Elle se réjouit de l’intérêt croissant que son œuvre suscite chez les universitaires tunisiens et étrangers, ainsi que des traductions en cours. Elle exprime le vœu d’être un jour lue en arabe. Les deux projections tunisiennes d’Il posto degli olivi lui offrent l’occasion de renouer avec le public tunisien et de partager cette histoire familiale et collective, ancrée dans la mémoire du territoire zaghouanais.

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