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Regard académique sur l’histoire de l’esclavage en Tunisie

13. Dezember 2025 um 12:18

L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (Beit Al Hikma) a organisé, jeudi 11 et vendredi 12 décembre 2025, à son siège à Carthage, un colloque intitulé «De l’esclavage en Tunisie à son abolition et ses manifestations contemporaines», visant à réinterpréter, d’un point de vue académique, une page de l’histoire du pays dans ses dimensions sociale, culturelle et identitaire.

Les travaux ont été répartis en quatre sessions, avec des présentations, en arabe et en français, portant sur l’histoire de la présence des Africains à la peau noire en Tunisie; les origines du décret d’abolition de l’esclavage signé par Ahmed Bey le 23 janvier 1946; le décalage entre l’abolition légale et les pratiques sociales ; et la persistance et manifestations actuelles du phénomène.

Ont été abordés, entre autres, des thèmes qui relient l’archéologie, l’histoire des idées et les impacts socio-économiques, notamment une présentation sur la libération des oasis et ses effets sur la société et l’économie dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec Kebili cité comme étude de cas.

Une autre session a été consacrée au patrimoine culturel et musical, avec une présentation sur la musique Stambali, envisagée comme un parcours allant de l’expérience historique de l’esclavage à l’expression de l’identité tunisienne.

Parmi les intervenants du forum figuraient Taoufik Ben Ammar, Jaâfar Ben Nasr, Marwa Marnaoui, Hayet Mejri, Hichem Ben Ammar, Salah Trabelsi, Mansour Abdeljelil, Yamina Aouni, Leïla Zaghdoud, Anis Ben Ammar et Rabah Arqoubi. La référence à l’abolition de 1846 s’appuie sur un patrimoine documentaire internationalement reconnu : l’UNESCO décrit, dans son registre « Mémoire du monde », un ensemble d’archives relatives à l’abolition de l’esclavage en Tunisie (1841-1846), comprenant le décret d’Ahmed Pacha Bey, des circulaires, de la correspondance, des actes notariés et des registres fiscaux conservés aux Archives nationales tunisiennes. La Tunisie fut le premier pays arabo-musulman à abolir la traite négrière en 1846, bien que cette abolition n’ait eu lieu qu’en 1881, avec l’occupation française. Le Yémen et l’Arabie saoudite, par exemple, ne l’ont abolie qu’en 1962.

D’un point de vue démographique et social, la conférence Beit Al Hikma offre ainsi l’opportunité de revisiter les dynamiques de présence, d’intégration et de marginalisation historique des populations noires en Tunisie, ainsi que les traces qu’elles ont laissées dans les territoires, les pratiques et les mémoires collectives. Elle vise à relier passé et présent sur une base documentaire et interdisciplinaire.

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Italianisances : La présence italienne dans l’architecture tunisienne

Dualité d’une esthétique socioculturelle

C’est à l’occasion de l’ouverture récente du Palais Ahmed Bey, à La Marsa (du côté du Saf-Saf), qu’une exposition consacrée aux monuments, bâtiments et palais, œuvres d’architectes, entrepreneurs et artisans italiens, et situés à Tunis, a été proposée au public le jeudi 9 octobre dernier, en présence des initiateurs, et plus particulièrement des initiatrices, de ce projet.

Organisée par l’association « Nous Tous », les « Archives de la mémoire des Italiens de la Tunisie » (AMIT), le « Laboratoire d’archéologie et d’architecture maghrébines » (LAAM) et le Centre culturel Dante Alighieri de Tunisie, avec le soutien de la Fondation Rosa Luxemburg, cette exposition se poursuivra jusqu’au 12 octobre. Elle se déplacera ensuite à l’École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis (ENAU), du 13 au 19 octobre, puis à El Teatro d’El Mechtel, du 21 au 31 octobre. Elle révèle l’influence italienne dans l’architecture de la ville de Tunis et de ses environs.

En prélude, les représentantes de ces institutions – Mme Silva Finzi, commissaire de l’exposition ; Rabaâ Ben Achour, de l’association « Nous Tous » ; Beya Laâbidi, directrice du LAAM et historienne – ainsi que les chercheurs Ahmed Saâdaoui (archéologue et professeur d’histoire à l’Université de la Manouba), Sabrina Ghattas et Rosy Candiani (écrivaine et professeure en histoire du théâtre et du mélodrame), ont tenu un point de presse afin d’éclaircir les grandes lignes, les tenants et les aboutissants de cet événement culturel d’envergure.

Ce qu’il faut savoir de prime abord, c’est que les Italiens, le XVI -ème siècle et jusqu’au début du XX -ème siècle, ont été bien plus nombreux que d’autres communautés, comme la française ou la maltaise. Émigrant massivement vers la Tunisie pour des motifs économiques, politiques et autres, ils ont été bien accueillis – et le sont toujours – occupant de multiples fonctions, s’intégrant à la société tunisienne et devenant propriétaires de terres agricoles et d’établissements industriels et manufacturiers.

De génération en génération, la Tunisie va être significativement influencée, particulièrement dans le domaine de l’architecture. Bon nombre de nos quartiers résidentiels dans le Tunis moderne ou la « Ville européenne », en dehors de la Médina, présentent des œuvres à caractère baroque et rococo, que ce soit dans les édifices religieux, les palais beylicaux, les demeures et résidences de notables, les simples immeubles, ou même les habitats ruraux.

Il faut noter qu’une bonne partie de cette communauté italienne, notamment les propriétaires terriens, s’était aussi installée aux abords de la Medjerda, dans les villages avoisinants.

Mme Silva Finzi a donné un aperçu de cette initiative et de son objectif : faire découvrir les spécificités de l’influence italienne en Tunisie dans le domaine de l’architecture et de la décoration, ainsi que les échanges qui se sont établis entre les deux communautés. Elle a précisé qu’un des notables italiens, Giuseppe Rappo, qui s’est fait un nom dans le pays, avait marié sa fille à Mahmoud Bey, illustrant par là cette dualité de l’héritage culturel.

L’exposition en elle-même est un corpus composé de 13 panneaux, sous forme de photographies, révélant la présence et la profondeur de l’empreinte italienne tant dans la ville de Tunis et ses environs que dans les villages de la basse vallée de la Medjerda. On y trouve des façades d’immeubles, des éléments décoratifs, des motifs de carreaux de faïence… L’ensemble d’édifices a été sélectionné parmi le millier de monuments que Sabrina Ghattas avait visité et photographié, incluant, entre autres, Tourbet El Bey, la Mosquée de Halfaouine et la Mosquée Hammouda Pacha, connus pour leur riche décor baroque. Le tout est accompagné de textes explicatifs de chercheurs, ainsi que de biographies d’architectes et d’entrepreneurs nés et ayant exercé en Tunisie.

C’est une exposition fort riche, qui traduit ces liens ancestraux entre les deux pays voisins et les deux communautés qui ont partagé des pans entiers de l’histoire de cette Mare Nostrum, cette Méditerranée qui nous a toujours réunis.

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