Escalade Israël-Iran : l’offensive nocturne qui change la donne
Dans la nuit du 12 au 13 juin, des explosions violentes ont retenti à Téhéran, marquant le début d’une vaste offensive israélienne contre des cibles stratégiques en Iran, dont plusieurs sites liés à son programme nucléaire. La télévision nationale iranienne a confirmé des frappes dans plusieurs quartiers de la capitale, faisant état de victimes civiles, y compris des enfants.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a justifié cette attaque comme une action préventive visant « le cœur du programme d’enrichissement iranien » et « le cœur de son programme de missiles balistiques ». Parmi les cibles figurent le complexe nucléaire de Natanz et des scientifiques clés du programme. L’armée israélienne a mobilisé des dizaines de chasseurs pour cette première phase, affirmant avoir atteint ses objectifs militaires.
Invité sur Jawhara FM, le 13 juin 2025 l’ancien diplomate Abdallah Laabidi a livré une analyse alarmante de cette escalade, y voyant le prélude d’un conflit plus large. « Les guerres commencent souvent par une étincelle, mais personne ne sait comment elles finissent », a-t-il déclaré, accusant Netanyahu et Donald Trump d’exploiter les tensions pour des calculs politiques internes.
Selon lui, les deux dirigeants, affaiblis par des crises domestiques – procédures judiciaires pour Trump, isolement politique pour Netanyahu –, instrumentalisent les opérations militaires pour détourner l’attention. « Netanyahu n’est plus un homme de consensus, même ses anciens alliés le critiquent ouvertement », a-t-il souligné. M. Laabidi met en garde contre l’implication probable du Hezbollah et des Houthis. Il évoque des transferts d’équipements militaires depuis la Chine vers le Yémen. Il souligne aussi le rôle du complexe militaro-industriel occidental : « Une guerre sert toujours des intérêts économiques colossaux. »
Initiatives symboliques
Sur le plan diplomatique, il juge les initiatives symboliques, comme la caravane Al Soumoud en direction de Gaza, inefficaces. Et ce, face à la machine de guerre israélienne. « Que valent ces gestes quand les États arabes dépensent des milliards en armes plutôt qu’en solidarité concrète ? ». Le convoi humanitaire pourrait buter sur les accords de Camp David, qui limitent les mouvements dans le Sinaï. « L’Égypte ne peut pas laisser passer des civils sans violer ses engagements avec Israël », explique Laabidi.
L’ancien diplomate fustige l’inaction des régimes arabes : « La société civile occidentale est organisée et soutenue. La nôtre est abandonnée. Le vrai problème, c’est la complicité des dirigeants. » Alors que l’état d’urgence est déclaré en Israël, la région s’enfonce dans une crise aux répercussions imprévisibles. Les frappes israéliennes, présentées comme défensives, pourraient bien être le début d’un embrasement bien plus vaste.
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