Bizerte, 62 ans après : les mémoires de la guerre
Le 15 octobre 2025, la Tunisie célèbre le 62e anniversaire de l’évacuation de Bizerte, un moment clé de son histoire. Cette date marque le départ du dernier soldat français du territoire tunisien en 1963, un événement lié à la crise de Bizerte de 1961, elle-même née des tensions persistantes depuis l’indépendance du pays en 1956.
La crise a éclaté à cause de la présence continue de la base navale française à Bizerte, un sujet sensible pour le président Habib Bourguiba, qui voulait régler rapidement cette situation. Au printemps 1961, il demanda à Charles de Gaulle de retirer les troupes françaises dans un délai d’un an. Cet ultimatum provoqua une détérioration des relations bilatérales, surtout au moment où la Tunisie soutenait les rebelles algériens.
Le 17 juillet 1961, le parti néo-destour, fondé par Bourguiba, instaura un blocus autour de la base. La France réagit en envoyant 700 soldats parachutistes, ce qui entraîna de violents combats. En réponse, la Tunisie rompit ses relations diplomatiques avec la France et porta l’affaire devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
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Si cette évacuation fut un échec militaire pour la Tunisie, elle constitua une victoire diplomatique importante. Les habitants de Bizerte fêtèrent cet événement en envahissant le port et en chantant l’hymne national. Bahi Ladgham hissa alors le drapeau tunisien sur la base et déclare à Bourguiba : « Mission accomplie ».
L’écho de la guerre
Dans un monde marqué par les blessures indélébiles de la guerre, nombreux sont ceux qui ont un père ou un grand-père ou encore un arrière grand-père ayant vécu les souvenirs douloureux de cette évacuation tragique. Comment raconter véritablement l’horreur de la guerre ? À travers leurs paroles, ils mémorisent l’odeur de la mort qui imprègne les rues, le désespoir des âmes perdues et l’indifférence glaciale des puissants ». Ces souvenirs douloureux rappellent que derrière chaque chiffre se cache une vie, une histoire, une douleur souvent gardée secrète.
En résumé, l’évacuation de Bizerte demeure une page essentielle de l’histoire tunisienne. Habib Bourguiba souhaitait que cet événement resta à jamais gravé dans la mémoire collective comme un symbole fort de l’indépendance nationale.
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