Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Tunisie : La prière sur le terrain de basket rallume la bataille autour de l’école

28. September 2025 um 11:26

La récente affaire du lycée Mohamed Boudhina, à Hammamet – des élèves priant sur le terrain de basket – a réactivé un débat déjà ancien en Tunisie : faut-il autoriser les prières dans les établissements scolaires ? Entre la neutralité de l’école, la liberté de culte, les usages politiques et le rôle de l’éducation, les lignes de fracture réapparaissent avec acuité.

À Hammamet, des lycéens ont prié collectivement sur le terrain de basket, défiant la direction et brandissant le slogan : « On ne peut pas obéir à une créature et désobéir au Créateur ». Les images, devenues virales, ont aussitôt transformé un incident local en nouvelle querelle nationale sur la place du religieux dans l’école.

Mais il serait dangereux de réduire l’éducation tunisienne à ce théâtre d’affrontements identitaires. L’école est d’abord un espace de savoir, de liberté et d’émancipation. Elle ne doit pas devenir un champ de bataille idéologique, où les adolescents se retrouvent instrumentalisés par des logiques qui les dépassent.

La Constitution garantit la liberté de culte, mais aussi la neutralité des lieux publics. Ce double principe impose une règle simple : chacun doit pouvoir croire, prier ou ne pas prier — mais l’école doit rester neutre, protégée de toute forme de pression, qu’elle soit religieuse, politique ou idéologique. Laisser se développer des pratiques collectives visibles, sous l’œil des caméras et au détriment du cadre éducatif, revient à miner l’autorité de l’institution scolaire et à fragiliser l’égalité entre élèves.

Il y a une hypocrisie à invoquer la liberté religieuse tout en niant celle des autres : qu’en est-il de ceux qui ne veulent pas participer à ces démonstrations, mais qui subissent la pression du groupe ? L’école n’est pas une mosquée, pas plus qu’elle n’est une salle de meeting. Elle doit être un sanctuaire pour l’esprit critique, pas un terrain de surenchère.

À l’heure où la Tunisie peine à redresser ses résultats scolaires et à préparer ses jeunes aux défis de demain — science, technologie, climat, citoyenneté — se focaliser sur des tapis de prière au milieu d’un lycée est un luxe qu’elle ne peut plus s’offrir.

Le débat est révélateur : certains veulent faire de l’école un miroir des clivages religieux, d’autres un espace d’unité et de savoir. Il est temps que l’État tranche, clairement, pour rappeler que la mission de l’école n’est ni d’encadrer des rites, ni de nourrir des polémiques, mais de former des citoyens libres et éclairés.

Défendre la neutralité de l’école, ce n’est pas être contre la foi. C’est protéger le droit de chaque élève, croyant ou non, d’apprendre dans un espace serein, à l’abri des pressions.

L’article Tunisie : La prière sur le terrain de basket rallume la bataille autour de l’école est apparu en premier sur webdo.

Tunisie : Quand les parents fuient l’école publique, le privé se frotte les mains !

17. September 2025 um 09:45

Le privé avance, le public recule. En Tunisie, 811 écoles primaires privées ont été autorisées cette année, contre 774 l’an dernier, soit 37 nouvelles écoles en un an, selon les chiffres officiels du ministère de l’Éducation.

L’expansion se concentre surtout dans les grandes villes. Tunis reste en tête avec 125 établissements répartis entre Tunis 1 et Tunis 2, suivie par Ben Arous (82) et Ariana (66). À l’opposé, dans les régions intérieures, le privé peine à s’implanter : seules 3 écoles existent au Kef et à Tataouine, 7 à Siliana et 9 à Béja.

Le phénomène ne surprend pas les spécialistes. La qualité perçue du privé attire de plus en plus de parents, convaincus que leurs enfants y bénéficieront d’un meilleur encadrement et d’infrastructures modernes. Les écoles privées misent aussi sur le numérique, les langues étrangères et les activités extrascolaires, des atouts qui font défaut dans de nombreuses écoles publiques.

La surcharge des classes et le manque de matériel dans le public accentuent le phénomène. Dans les grandes villes, le privé est devenu un choix quasi naturel pour les familles souhaitant préparer leurs enfants à la réussite scolaire et aux filières internationales.

Le public à la traîne

Conséquence : l’école publique se retrouve délaissée là où la demande est forte, tandis que les régions rurales continuent de souffrir d’un manque d’infrastructures et d’enseignants qualifiés. L’écart entre zones urbaines et intérieures ne cesse de se creuser.

Les experts appellent à renforcer l’école publique : réduire le nombre d’élèves par classe, moderniser les établissements et améliorer la formation des enseignants. Dans l’intérieur du pays, des incitations pour créer des écoles attractives pourraient aider à freiner l’exode vers le privé.

Le phénomène du privé traduit un désir de qualité et de réussite, mais il met en lumière l’urgence de réformer l’école publique pour garantir une éducation équitable et accessible à tous.

Lire aussi : Tunisie : L’État connaît-il vraiment l’état des infrastructures scolaires ?

L’article Tunisie : Quand les parents fuient l’école publique, le privé se frotte les mains ! est apparu en premier sur webdo.

❌
❌