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Tunnel reliant l’Alaska à la Russie : un projet fou pour amadouer Donald Trump ?

21. Oktober 2025 um 12:34

Les Russes ont fait miroiter à Donald Trump le projet de « Pont de la paix », un tunnel qui relierait l’Alaska et la Russie; et ce, pour gagner ses faveurs. Ce dernier a jugé « intéressante » cette idée, qui se heurte toutefois à des réalités.

C’était une manœuvre diplomatique astucieuse et d’une grande habilité. Avant le prochain sommet de Budapest et au moment où Moscou cherche à désamorcer la menace des Tomahawks, ces redoutables missiles supersoniques de longue portée capables de frapper les raffineries et dépôts de carburant en profondeur du territoire russe, mettant ainsi en péril le secteur énergétique et par ricochet la capacité de la Russie à financer sa guerre en Ukraine, Kirill Dmitriev- le patron du Fonds souverain d’investissements directs (RDIF), un ami proche de Poutine en charge de réchauffer les relations économiques avec les Etats-Unis- vient de proposer la construction d’un tunnel souterrain reliant la Russie aux États-Unis à travers le détroit de Béring. Un tunnel « routier et ferroviaire » qui portera de surcroit les noms de Vladimir Poutine et Donald Trump.

Moscou cherche-t-il à amadouer le président américain en flattant son égo, que l’on sait démesuré ? Et ce, en lui faisant miroiter un très vieux projet à haute charge symbolique qui ambitionne de relier  physiquement les deux pays de l’Alaska à la Tchoukotka. En raccordant ainsi les continents américain et eurasiatique ? La ficelle est un peu grosse !

Un projet fou

En effet, Dmitriev ressort des cartons un projet datant de 130 ans, en évoquant jeudi 16 octobre sur X, la possibilité d’un « tunnel Poutine-Trump ». Concrètement un « lien de 112 km symbolisant l’unité ». Cette infrastructure, « unique au monde », pourrait, estime-t-il, être réalisée en moins de huit ans et coûterait la modique somme de 8 milliards de dollars. Bien loin des estimations traditionnelles qui tablaient sur un montant de 65 milliards de dollars pour un projet d’une telle ampleur.

« N’est-il pas préférable de relier (nos continents) par un tunnel Alaska-Russie, plutôt que d’augmenter les risques d’une Troisième guerre mondiale », a-t-il écrit. Tout en ajoutant que « cela transformerait une des dernières frontières du monde en une success-story partagée. Prouvant ainsi que les rivaux peuvent collaborer quand les enjeux sont à la hauteur ».

« Il est temps de relier les continents pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Il est temps de relier la Russie et les États-Unis », a déclaré Kirill Dmitriev. Soulignant qu’une ligne ferroviaire de fret construite à travers un tel tunnel « ouvrirait la voie au développement conjoint des ressources ». Et de poursuivre que les projets russo-américains créeront des emplois et stimuleront l’économie.

Beau programme, sauf que le plus savoureux dans cette proposition, c’est que le patron de la RDIF propose également que le maître-d’œuvre ne soit autre que The Boring Company, une société spécialisée dans le creusement de tunnels via des foreuses à haut rendement. Devinez qui en est le propriétaire ? Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX.

Avec des schémas à l’appui. Kirill Dmitriev suggère qu’un tel mégaprojet pourrait faire de The Boring Company « l’innovateur le plus incroyable dans le domaine des infrastructures ».

Et d’expliquer que « le coût d’un tel tunnel, qui ferait environ 110 kilomètres, est supérieur à 65 milliards de dollars s’il est construit en utilisant des méthodes traditionnelles. Cependant, les technologies de The Boring Company réduiraient ce coût à moins de 8 milliards de dollars. La période potentielle de mise en œuvre du projet est inférieure à huit ans », a-t-il ajouté.

Quid de sa rentabilité ?

Reste à savoir si ce projet pharaonique serait rentable ? Ce n’est pas évident selon Frédéric Lasserre, professeur de géographie à l’Université de Laval au Québec. Cekui-ci explique que les ressources extraites en Alaska ou en Sibérie étant orientées vers les ports les plus proches pour être exportées par voie maritime sur les marchés mondiaux, « certes, le passage par la voie ferrée serait plus rapide que par bateau, mais il coûterait beaucoup plus cher. Si on demande aux expéditeurs de payer trois fois plus pour gagner quelques jours, je ne suis pas sûr qu’ils décident de mettre leurs conteneurs sur une voie ferrée », affirme-t-il.

Trump : « C’est intéressant »

Mais que pense l’actuel locataire de la Maison Blanche de ce « Pont de la paix » ? Questionné sur le sujet vendredi 17 octobre, en conférence de presse, alors qu’il venait de s’entretenir avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, Donald Trump a prudemment  répondu que « c’est intéressant » et « qu’il va devoir y réfléchir ». Tout en affirmant qu’il venait d’entendre parler de ce projet. Ensuite, il s’est tourné vers son homologue ukrainien pour demander son avis : « Vous aimez cette idée ? ». Et le président ukrainien de répondre : « Je n’en suis pas ravi ». De quoi faire rire toute l’assistance. Au moins a-t-il réussi à dérider, pour une fois,  le milliardaire républicain. Ce qui est en soi un exploit.

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