Le ministère du Commerce et du Développement des exportations a appelé, ce jeudi 22 mai 2025, les agriculteurs et les éleveurs à approvisionner directement les points de vente officiels, en s’installant eux-mêmes sur ces marchés tout en évitant les intermédiaires et les spéculateurs.

Dans un communiqué, le ministère indique que, pour faciliter leurs déplacements et prouver leur qualité, les éleveurs peuvent présenter leur carte professionnelle ou en faire la demande auprès des services agricoles régionaux ou des structures professionnelles concernées. Ils peuvent également obtenir des attestations spécifiques pour exercer leur activité pendant cette période.

Le ministère a par ailleurs encouragé les professionnels à adopter la vente au poids, afin de garantir la transparence des transactions et le respect du prix de référence fixé à 21,900 dinars le kilogramme.

Il a également invité les citoyens à s’approvisionner uniquement dans les points de vente officiels et les marchés pratiquant la vente au poids, pour protéger leurs droits et préserver leur pouvoir d’achat.

Le ministère a annoncé que la Société tunisienne de viandes mettra à disposition d’importantes quantités de viande d’agneau et de bœuf, qui seront distribuées par les bouchers et les grandes surfaces, aux prix plafonnés suivants pour les consommateurs :

38,900 dinars le kilogramme de viande d’agneau
37,900 dinars le kilogramme de filet de bœuf
34 dinars de « Joumana » de boeuf
28,300 dinars le kilogramme de poitrine de bœuf

Les prix de vente de la Société tunisienne de viandes aux bouchers sont, quant à eux, fixés à 35,900 dinars/kg pour l’agneau et 28,300 dinars/kg pour le bœuf.

Le ministère a enfin exhorté l’ensemble des acteurs du secteur à faire preuve de responsabilité et à participer à un effort collectif visant à maintenir des prix raisonnables, dans un souci d’équilibre entre les intérêts des producteurs et ceux des consommateurs.

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A quelques jours de l’Aïd al-Idha, un net décalage se fait sentir entre les discours des bouchers et ceux des représentants du secteur agricole en Tunisie. Alors que l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) assure une abondance de l’offre et une baisse significative des prix, la Chambre des bouchers alerte sur une réalité bien différente sur le terrain.

Ahmed Laâmiri, président de la Chambre nationale des bouchers, a exprimé ce vendredi 16 mai 2025, sur les ondes de Jawhara FM, de vives réserves quant aux chiffres officiels communiqués sur la disponibilité des bêtes destinées à l’abattage. Il parle de « données erronées » et souligne l’absence des éleveurs dans les marchés aux bestiaux et les points de vente réservés aux sacrifices.

Selon lui, ce vide est désormais comblé par des intermédiaires, qu’il accuse de contrôler l’offre et la demande, faussant ainsi les prix et rendant le marché instable.

Un point de vue que ne partage pas Hamadi Boubakri, membre du bureau exécutif de l’UTAP, qui assurait récemment que l’offre en bétail dépassait largement la demande locale. D’après lui, environ 1,1 million de moutons sont disponibles cette saison, soit plus que l’année précédente.

Il évoque également une baisse des prix allant de 200 à 300 dinars, avec des moutons actuellement proposés entre 750 et 800 dinars, contre jusqu’à 1 100 dinars l’an dernier. Seuls les béliers plus âgés (environ deux ans) atteindraient des prix élevés avoisinant 1 700 dinars.

Ce contraste entre les deux discours révèle une tension palpable autour de la régulation du marché et de la perception de la réalité économique par les différents acteurs. Il pose également la question de qui contrôle réellement les prix dans un contexte aussi sensible que celui de l’Aïd.

En conclusion, la Chambre des bouchers propose de vendre le kilogramme de la bête sacrificielle à 35,2 dinars, un tarif qui pourrait encore évoluer selon l’évolution du marché dans les prochains jours.

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