Pétrole à 50 USD: soulagement budgétaire ou… piège pour la Tunisie??!!!

- Le baril en chute libre… une aubaine pour les finances publiques tunisiennes !!!
- Des risques cachés pour l’économie tunisienne et équilibre mondial incertain !!
- Le défi est donc clair : transformer ce répit conjoncturel en stratégie structurelle !!
Tunis, UNIVERSNEWS (Social) – Selon Capital (14 août 2025), le prix du Brent a atteint son plus bas niveau de l’année à 65 dollars, après une nouvelle baisse de 0,3 % cette semaine. Le département américain de l’Énergie prévoit une poursuite de la tendance : le baril pourrait descendre à 58 dollars dès le quatrième trimestre 2025, avant de frôler les 50 dollars à l’horizon 2026.
Cette dynamique est alimentée par un excédent d’offre, l’Agence internationale de l’énergie prévoit un surplus de 1,4 million de barils par jour en 2025, porté à 2 millions en 2026, et par la décision de l’Opep+ d’augmenter sa production en septembre. L’Arabie Saoudite, en quête de parts de marché, privilégie désormais la concurrence frontale avec les producteurs à coûts élevés, notamment américains.
Une aubaine pour les finances publiques
Pour la Tunisie, fortement dépendante des importations énergétiques, la chute du prix du baril représente une bouffée d’oxygène. Le pays importe en moyenne 50 % de ses besoins énergétiques. Chaque baisse de 10 dollars du baril permettrait d’alléger la facture énergétique de plusieurs centaines de millions de dinars, réduisant ainsi le déficit commercial chronique.
Ce recul des prix contribuerait également à limiter la facture des subventions à la pompe et à freiner les tensions inflationnistes, offrant un répit bienvenu à des finances publiques sous pression et à des ménages durement touchés par l’érosion du pouvoir d’achat.
Des risques cachés pour l’économie
Mais ce scénario ne se limite pas à des gains immédiats. Une baisse durable du prix du pétrole fragiliserait les partenaires stratégiques de la Tunisie. L’Algérie et la Libye, dont les recettes publiques reposent largement sur les hydrocarbures, pourraient voir leurs budgets compressés, limitant ainsi leurs capacités d’investissement ou de transferts financiers vers la Tunisie.
De plus, un pétrole trop bon marché risque de ralentir la transition énergétique tunisienne, déjà en retard. La compétitivité relative des énergies renouvelables (solaire, éolien) s’en trouverait affaiblie, ce qui retarderait la diversification du mix énergétique national et prolongerait la dépendance aux importations.
Un équilibre mondial incertain
À ces éléments s’ajoute une incertitude géopolitique majeure. Les marchés suivent de près la rencontre prévue entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Si un allègement des sanctions permettait à la Russie d’inonder le marché, la chute des cours pourrait s’accélérer. Mais à l’inverse, une escalade militaire ou diplomatique pourrait provoquer un rebond brutal des prix.
Comme le souligne Steve Nalley, directeur de l’Agence américaine d’information sur l’énergie, « le marché pétrolier est soumis à une grande incertitude ».
Tunisie : opportunité à court terme, vulnérabilité à long terme
En définitive, un pétrole à 50 dollars offrirait à la Tunisie une respiration économique immédiate, mais pourrait aussi accentuer certaines vulnérabilités structurelles. Le pays profiterait d’un allègement de sa facture énergétique et budgétaire, mais resterait exposé aux chocs extérieurs et au ralentissement de ses partenaires énergétiques.
Le défi est donc clair : transformer ce répit conjoncturel en stratégie structurelle, en accélérant la transition énergétique et en diversifiant les sources d’approvisionnement. Sans cela, la Tunisie resterait tributaire d’un marché mondial imprévisible, où chaque fluctuation peut déstabiliser son équilibre fragile.