Izmir 2025 : vers une chambre de commerce arabo-turque et des bourses de marchandises
Les participants à la sixième réunion conjointe des chambres arabes et turques et au forum économique arabo-turc, tenus le 7 juillet 2025 à Izmir (Turquie), ont appelé à la création d’une chambre de commerce conjointe ainsi que de bourses de marchandises, afin de renforcer la coopération entre les deux parties.
Cette future chambre arabo-turque devrait établir une feuille de route claire pour une collaboration durable dans un contexte international marqué par de multiples défis géopolitiques, ont souligné les participants dans leur déclaration finale.
Ils ont également insisté sur l’importance de créer des bourses de marchandises turco-arabes, estimant qu’elles pourraient jouer un rôle déterminant dans le développement du commerce bilatéral.
Dans un communiqué publié mardi, l’UTICA a précisé que les participants ont évoqué les transformations liées à l’intelligence artificielle, à la révolution industrielle et numérique, et ont appelé à la création d’une plateforme numérique conjointe pour stimuler les échanges commerciaux et les investissements entre les deux régions, tout en mettant l’accent sur le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME).
Les responsables arabes et turcs ont également proposé une coordination avec l’Union européenne dans le cadre d’un projet d’intégration économique tripartite (arabo-turco-européen), inspiré de l’ancien programme européen « Global Bridges », pour connecter les entreprises turques et européennes avec leurs homologues en Égypte, Tunisie et Palestine.
Ils ont plaidé pour l’accélération de la mise en place de mécanismes concrets, comme la création d’une plateforme dédiée aux appels d’offres et aux opportunités d’investissement, soutenue par les fédérations des chambres de commerce.
La coopération commerciale, ont-ils ajouté, ne doit pas se limiter aux produits finis, mais englober les intrants de production et l’intégration industrielle, pour réduire la dépendance aux chaînes d’approvisionnement mondiales et augmenter le contenu local destiné aux marchés arabe, africain et international.
Un accent particulier a été mis sur les secteurs pharmaceutique et médical, appelant à des investissements conjoints, à l’accréditation mutuelle des produits, et à des efforts communs en matière de recherche et développement.
Dans son discours, Samir Majoul, président de l’UTICA et de l’Union des Chambres Arabes (UCA), a affirmé que « la coopération arabo-turque n’est plus une option, mais une nécessité stratégique, fondée sur l’intégration économique et le développement commun, et non sur la concurrence ou la division ».
Il a souligné que le potentiel des échanges commerciaux reste important mais sous-exploité : « Le volume actuel est prometteur, mais en deçà des ambitions. Il est impératif d’aller au-delà des relations commerciales classiques. »
De son côté, Khaled Hanafi, secrétaire général de l’UCA, a appelé à redéfinir le partenariat arabo-turc en renforçant l’intégration industrielle à travers la création de zones industrielles et logistiques conjointes, capables de s’insérer dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, tout en produisant pour les marchés arabe et européen.
Il a également proposé le lancement d’initiatives dans l’économie verte, les énergies renouvelables et l’économie circulaire, qu’il a qualifiées de véritables opportunités d’investissements conjoints et de piliers de durabilité.
Enfin, Rifat Hisarcıoğlu, président de l’Union des chambres et des bourses de marchandises de Turquie, a rappelé que les exportations turques vers les pays arabes ont été multipliées par neuf en deux décennies, passant de 5 milliards de dollars à plus de 45 milliards en 2023, soit 20 % des exportations totales turques.
« Le monde traverse une période difficile. Face aux conflits géopolitiques et au ralentissement économique mondial, la solidarité régionale est plus que jamais nécessaire. Notre force réside dans l’unité », a-t-il déclaré.
L’événement a réuni des délégations de 14 pays arabes ainsi qu’une importante représentation turque, comprenant des officiels, des chefs d’entreprises, des bourses de marchandises, des chambres de commerce et d’industrie, ainsi que des présidents de chambres arabes et turques.