Les défis croissants pour Ennahdha et le réseau islamiste mondial, selon Elyes Kasri

Von: Nadia Dejoui

06. März 2025 um 10:54

Les partis islamistes, dont Ennahdha, sont confrontés à des défis majeurs, allant au-delà des fluctuations politiques internes. Aux États-Unis, la réforme entamée par l’administration Trump et l’attention portée par Elon Musk aux financements occultes, notamment ceux liés à George Soros, pourraient priver ces partis d’une source importante de soutien financier et d’influence. Ennahdha, déjà fragilisé par des querelles internes et une répression croissante en Tunisie, devra chercher de nouveaux soutiens internationaux, peut-être auprès de donateurs du Golfe. C’est ce qu’a souligné l’analyste politique et l’ancien ambassadeur Elyes Kasri.

Il faut dire que la réforme américaine visant à neutraliser les réseaux de financement occultes aux États-Unis pourrait affecter le soutien financier et politique dont bénéficient les partis islamistes. D’ailleurs, si l’on part des événements de 2011, en ajoutant l’influence de George Soros, le constat est clair : la perte du réseau d’influence de Soros, actif dans les révolutions colorées, pourrait priver ces partis d’un soutien crucial en Europe et aux États-Unis.

Elyes Kasri dresse une analyse complète de la situation :

« La plus mauvaise nouvelle pour Ennahdha et les diverses tentacules de la pieuvre islamiste mondiale n’est pas tant les fluctuations de la politique intérieure dans leurs foyers nationaux allant de la marginalisation à la persécution judiciaire, mais le processus en cours à Washington de neutralisation du réseau de téléguidage et de financement américain à travers la réforme entamée par le président Trump et Elon Musk à la tête du département de l’efficacité gouvernementale, des financements occultes. Et ce, soit à travers l’agence américaine d’aide au développement international USAID, soit par des ONG subventionnées subrepticement par le Trésor américain pour le compte de l’Etat profond et du réseau néoconservateur.

L’attention particulière accordée par Elon Musk à George Soros et son réseau d’organisations subversives comme la Open Society Foundation, active dans les révolutions colorées en Europe de l’est et la vague du prétendu printemps arabe, va priver ses clients arabes d’une source non négligeable non seulement de financement qui pourrait à la limite être compensé par de généreux donateurs du Golfe en quête d’influence extérieure; mais surtout du réseau de soutien et d’influence en Europe et aux Etats Unis d’Amérique à travers le réseau affilié à la constellation Soros et ses accointances avec la CIA américaine, le MI6 britannique et le Mossad israélien.

Même si la priorité devait être accordée à Washington à l’adversaire chinois avec comme point possible de friction la province chinoise du Xinjiang, autrefois appelée Turkestan Oriental et point de passage de la route de la soie, avec environ 20 % du territoire chinois et une population musulmane sunnite turcophone dont le mouvement de libération ouïgour a son siège à proximité de la capitale américaine, il serait plutôt dans le style du président Trump de privilégier les négociations et éventuellement les sanctions commerciales à la subversion qui aurait pu faire de la pieuvre islamiste un comparse utile dans la prochaine partie de bras de fer avec le principal concurrent chinois.

Le trio Trump, Elon Musk et la directrice du renseignement américain Tulsi Gabbard ne sont décidemment pas porteurs de bonnes nouvelles pour Ennahdha et le reste de la pieuvre islamiste qui devront rechercher de nouveaux sponsors et protecteurs internationaux. »

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