Pour mettre fin à la dégradation du cadre urbain de la cité Ennasr
L’Association des résidents de l’avenue Hédi Nouira à Ennasr (Arahn-Ennasr) et des compétences reconnues dans les domaines de l’architecture et de l’urbanisme ont soumis des propositions aux autorités municipales visant à trouver des solutions urgentes aux problèmes chroniques de cette cité relevant de la municipalité de l’Ariana, au nord de Tunis, «sinistrée» par un désordre urbain qui dure depuis une vingtaine d’années.
Les propositions présentées visent à ralentir et possiblement mettre fin à la dégradation, la défiguration du cadre urbain, et la grave détérioration de l’esthétique, de la qualité de la vie et de la dynamique économique dans cette nouvelle cité, en croissance urbaine rapide avec plus de 60 000 habitants (en attendant les chiffres du recensement général de la population et de l’habitat de 2024), et en particulier l’avenue Hedi Nouira, principale artère commerciale et résidentielle de l’Ariana et du Grand Tunis.
Ces propositions s’inscrivent dans le cadre de l’adoption du nouveau Code d’aménagement du territoire et de l’urbanisme (Catu) à l’échelle nationale et du remaniement et de l’actualisation des plans d’aménagement urbain (PAU) des communes et notamment de l’Ariana.
Lesdites propositions faites aux autorités municipales, telles que détaillées dans un communiqué de l’Arahn-Ennasr, sont les suivantes:
1- établir une nomenclature des bâtiments publics et le remplacement des lots de terrain à vocation d’équipement qui ont été convertis en lots résidentiels (les exemples sont nombreux et suscitent de sérieuses interrogations);
2- reclasser les lots destinés initialement à des départements publics mais délaissés depuis plus de 20 ans, à un usage plus urgent, administratif, socioculturel et d’utilité publique, surtout que la cité Ennasr remplit les conditions de l’autonomie administrative pour avoir sa propre commune et sa propre délégation;
3- programmer des lots pour des installations sportives et des parkings à étages surtout dans la périphérie de l’avenue Hedi Nouira qui est étranglée par les embouteillages et l’entassement de toute sorte de véhicules même sur les trottoirs et les passages piétons au point de faire de la vie des résidents un calvaire quotidien et de dissuader de nombreux clients potentiels, causant ainsi un préjudice considérable aux commerces et services implantés à Ennasr et surtout sur l’avenue Hédi Nouira;
4- prévoir un lotissement pour un cimetière public car la saturation du cimetière de l’Ariana rend très problématique la quête de la dernière demeure pour les résidents d’Ennasr lorsque le besoin s’en fait ressentir;
5- réviser partiellement du plan d’aménagement urbain de l’avenue Hédi Nouira (2 400 m) afin de mieux en encadrer l’activité commerciale et enrayer sa dégradation suite à l’usage anarchique des espaces piétons par des kiosques, des cafés, des restaurants et autres commerces au vu et au su de tout le monde et dans le cadre de transactions opaques et une immunité déconcertante;
6- régler le problème du mall prétendument culturel, dont le promoteur a des démêlés avec la justice pour maintes affaires louches et qui se dresse comme un monstre de verre et de béton en pleine zone urbaine d’Ennasr, suscitant de nombreuses interrogations et suspicions, à la vocation culturelle initiale de son site d’implantation ou éventuellement pour en faire une clinique internationale pour améliorer et mieux valoriser la vocation d’Ennasr en tant que destination moderne et organisée du tourisme médical;
7- mettre en place, avec les ministères du Transport et de l’Equipement, un réseau de transport urbain régulier à Ennasr en plus de l’extension vers Ennasr de la ligne 2 du métro léger avec un terminus à proximité du Lycée de la cité (en venant de la route X2) ou pour longer l’avenue de l’Ere Nouvelle et aboutir devant le collège (terminus apparemment prévu initialement).
8- programmer en urgence un quota d’espaces verts par habitant (l’OMS recommande 14m2 / habitant) en accordant la plus haute priorité à la préparation d’un plan paysager de l’espace vert central prévu par le plan d’aménagement initial d’Ennasr, à proximité du centre culturel, et dont l’exécution pourrait être assurée d’une manière évolutive, et ce afin de pallier le déficit dramatique d’espaces verts dans la cité et surtout dans la périphérie de l’avenue Hédi Nouira;
9- rationaliser l’implantation des kiosques construits jusqu’à présent de manière anarchique nuisant au paysage et aux droits des piétons à la mobilité en optant pour des kiosques en tant que mobilier urbain avec un plan d’aménagement qui ne dégrade pas le paysage et ne compromet pas la sécurité des piétons;
10- faire participer la société civile et mettre à contribution les compétences d’Ennasr ainsi que les universités et écoles supérieures d’architecture et d’urbanisme qui sont disposées à apporter leur concours pour faire d’Ennasr une cité moderne où il fait bon vivre et un modèle urbanistique pour la Tunisie du 21e siècle.
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