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Pour mettre fin à la dégradation du cadre urbain de la cité Ennasr

04. Januar 2025 um 10:10

L’Association des résidents de l’avenue Hédi Nouira à Ennasr (Arahn-Ennasr) et des compétences reconnues dans les domaines de l’architecture et de l’urbanisme ont soumis des propositions aux autorités municipales visant à trouver des solutions urgentes aux problèmes chroniques de cette cité relevant de la municipalité de l’Ariana, au nord de Tunis, «sinistrée» par un désordre urbain qui dure depuis une vingtaine d’années.  

Les propositions présentées visent à ralentir et possiblement mettre fin à la dégradation, la défiguration du cadre urbain, et la grave détérioration de l’esthétique, de la qualité de la vie et de la dynamique économique dans cette nouvelle cité, en croissance urbaine rapide avec plus de 60 000 habitants (en attendant les chiffres du recensement général de la population et de l’habitat de 2024), et en particulier l’avenue Hedi Nouira, principale artère commerciale et résidentielle de l’Ariana et du Grand Tunis.

Ces propositions s’inscrivent dans le cadre de l’adoption du nouveau Code d’aménagement du territoire et de l’urbanisme (Catu) à l’échelle nationale et du remaniement et de l’actualisation des plans d’aménagement urbain (PAU) des communes et notamment de l’Ariana.

Lesdites propositions faites aux autorités municipales, telles que détaillées dans un communiqué de l’Arahn-Ennasr, sont les suivantes:

1- établir une nomenclature des bâtiments publics et le remplacement des lots de terrain à vocation d’équipement qui ont été convertis en lots résidentiels (les exemples sont nombreux et suscitent de sérieuses interrogations);

2- reclasser les lots destinés initialement à des départements publics mais délaissés depuis plus de 20 ans, à un usage plus urgent, administratif, socioculturel et d’utilité publique, surtout que la cité Ennasr remplit les conditions de l’autonomie administrative pour avoir sa propre commune et sa propre délégation;

3- programmer des lots pour des installations sportives et des parkings à étages surtout dans la périphérie de l’avenue Hedi Nouira qui est étranglée par les embouteillages et l’entassement de toute sorte de véhicules même sur les trottoirs et les passages piétons au point de faire de la vie des résidents un calvaire quotidien et de dissuader de nombreux clients potentiels, causant ainsi un préjudice considérable aux commerces et services implantés à Ennasr et surtout sur l’avenue Hédi Nouira;

4- prévoir un lotissement pour un cimetière public car la saturation du cimetière de l’Ariana rend très problématique la quête de la dernière demeure pour les résidents d’Ennasr lorsque le besoin s’en fait ressentir;

5- réviser partiellement du plan d’aménagement urbain de l’avenue Hédi Nouira (2 400 m) afin de mieux en encadrer l’activité commerciale et enrayer sa dégradation suite à l’usage anarchique des espaces piétons par des kiosques, des cafés, des restaurants et autres commerces au vu et au su de tout le monde et dans le cadre de transactions opaques et une immunité déconcertante;

6- régler le problème du mall prétendument culturel, dont le promoteur a des démêlés avec la justice pour maintes affaires louches et qui se dresse comme un monstre de verre et de béton en pleine zone urbaine d’Ennasr, suscitant de nombreuses interrogations et suspicions, à la vocation culturelle initiale de son site d’implantation ou éventuellement pour en faire une clinique internationale pour améliorer et mieux valoriser la vocation d’Ennasr en tant que destination moderne et organisée du tourisme médical;

7- mettre en place, avec les ministères du Transport et de l’Equipement, un réseau de transport urbain régulier à Ennasr en plus de l’extension vers Ennasr de la ligne 2 du métro léger avec un terminus à proximité du Lycée de la cité (en venant de la route X2) ou pour longer l’avenue de l’Ere Nouvelle et aboutir devant le collège (terminus apparemment prévu initialement).

8- programmer en urgence un quota d’espaces verts par habitant (l’OMS recommande 14m2 / habitant) en accordant la plus haute priorité à la préparation d’un plan paysager de l’espace vert central prévu par le plan d’aménagement initial d’Ennasr, à proximité du centre culturel, et dont l’exécution pourrait être assurée d’une manière évolutive, et ce afin de pallier le déficit dramatique d’espaces verts dans la cité et surtout dans la périphérie de l’avenue Hédi Nouira;

9- rationaliser l’implantation des kiosques construits jusqu’à présent de manière anarchique nuisant au paysage et aux droits des piétons à la mobilité en optant pour des kiosques en tant que mobilier urbain avec un plan d’aménagement qui ne dégrade pas le paysage et ne compromet pas la sécurité des piétons;

10- faire participer la société civile et mettre à contribution les compétences d’Ennasr ainsi que les universités et écoles supérieures d’architecture et d’urbanisme qui sont disposées à apporter leur concours pour faire d’Ennasr une cité moderne où il fait bon vivre et un modèle urbanistique pour la Tunisie du 21e siècle.

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Un territoire à aménager, un futur à inventer

30. Dezember 2024 um 12:08

L’enjeu, aujourd’hui, n’est pas de revenir à la Nature — elle est si belle sans nous. L’enjeu, c’est de réfléchir, avec humilité et conscience, à notre place dans cet équilibre fragile qu’elle nous offre. Alors unissons-nous autour de ce qui nous rassemble : une friche à aménager ensemble au mieux de nos besoins.

Ilyes Bellagha *

L’aménagement du territoire, terme riche de sens et non dénué de poésie, n’a pas d’équivalent exact en langue arabe, où on remplace le terme «territoire» par celui de «terre», plus concret ou terre à terre. Et cette substitution n’est pas anodine ou sans conséquence. Lorsqu’un ouvrier agricole laboure une terre qui ne lui appartient pas, travaille-t-il réellement «son territoire»? La nuance disparaît, car le territoire est un espace de vie que l’on partage avec d’autres.

Par ailleurs, malgré le foisonnement du discours clamant la souveraineté, il est frappant de constater l’absence d’une réflexion profonde sur l’aménagement du territoire, pourtant essentielle à toute vision d’un avenir collectif. C’est comme si le territoire n’appartient pas aux citoyens, mais à cette institution omnipotente et paresseuse : l’administration publique, qui se donne pour mission, non pas de nous servir mais de nous administrer et d’administrer notre territoire, et pas toujours à bon escient.

L’aménagement du territoire obéit à des règles précises, souvent complexes. La première de ces règles repose sur la distinction entre trois types de territoires : le micro-territoire, qui correspond à l’espace personnel, comme l’appartement ou le foyer, un lieu où l’individu est pleinement chez lui; le méso-territoire, qui englobe des espaces communautaires, comme le quartier, où se tissent les relations sociales ; et le macro-territoire, qui est celui de tous, partagé par l’ensemble de la société.

Il est essentiel de souligner que cette notion de territoire n’a rien à voir avec celle de la terre, qui a un sens mortuaire, celui d’un espace réservé aux morts. Le territoire, en revanche, est une notion vivante, dynamique et profondément humaine.

En physique, lorsqu’on place une quantité d’éléments auto-structurants dans une boîte que l’on secoue, ces derniers finissent par adopter une forme stable. Seules les forces physiques entrent en jeu. La boîte étant opaque, ni notre vision limitée, ni notre incapacité à intervenir ne peuvent influencer ou rectifier le résultat de cette interaction. Mais que faire lorsque, en ouvrant la boîte, on découvre un monstre? Rien, sauf que l’histoire écrira que nous avons raté notre révolution.

L’État, tel que nous l’avons hérité de l’époque coloniale, n’existe plus — et c’est tant mieux. Cependant, notre problème réside dans l’incapacité à lui trouver un remplaçant. Ce qu’il nous faut, c’est un État plus collégial, où le Tunisien est réconcilié avec le concitoyen qui est en lui.

Pour atteindre cet objectif, une politique d’aménagement du territoire s’impose aux côtés des autres politiques : économique, sociale ou culturelle. Et, chez nous, l’aménagement du territoire requiert une véritable révolution. Car il ne peut exister d’économie, de société ou, surtout, de culture sur une terre qui ne serait pas offerte librement à ses citoyens.

L’État qui administre possède certes la terre, mais il ne possède nullement le territoire où nous inscrivons nos rêves, nos visions et nos ambitions.

Un instant mystique, si vous le permettez. Imaginons que la Nature, majestueuse, siège sur un trône. Face à elle se tient un aménageur d’espace. La Nature s’adresse à lui :

— J’ai décidé de créer un fleuve infranchissable. À toi, maintenant, de bâtir un pont pour relier ses deux rives.

L’aménageur, hésitant, répond:

— Mais, Mère Nature, je ne sais pas comment faire.

Et la Nature de répondre avec sagesse :

— Tu en es capable. Il te suffit de réfléchir.

L’aménageur se met alors à l’œuvre. Il construit le pont qui permet aux habitants des deux rives de se réunir en un seul village. Ce jour-là, l’aménageur commence à penser en termes de territoire et non plus simplement en termes de terre.

Les siècles passent, et l’aménageur oublie sa mère, la Nature. Mais elle, elle n’oubliera jamais cette trahison.

Aujourd’hui, l’enjeu n’est pas de revenir à la Nature — elle est si belle sans nous. L’enjeu, c’est de réfléchir, avec humilité et conscience, à notre place dans cet équilibre fragile qu’elle nous offre.

Alors unissons-nous, tout simplement, autour de ce qui nous rassemble : une friche que nous devons aménager ensemble.

Faisons-le par égard pour la mémoire de nos arrière-arrière-parents, qui ont façonné ce sol avant nous.

Et faisons-le, surtout, par amour pour nos enfants et petits-enfants, afin qu’ils héritent d’un territoire digne de leurs rêves.

* Architecte.

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