Centrale laitière de Sidi Bouali: Les conditions de réussite et de pérennité
Le Chef du gouvernement a donné ses instructions pour accélérer le traitement de la situation de la centrale laitière de Sidi Bouali en fixant un programme concret et urgent qui lui permettra de rétablir son activité dans les plus brefs délais. Et ce, dans le cadre d’une approche globale garantissant toutes les conditions de réussite et de pérennité.
Les décisions du Chef du gouvernement interviennent après que le Conseil a entendu un exposé sur la situation sociale et économique de l’entreprise et les raisons qui ont conduit à la cessation de ses activités depuis 2019.
La relance de la Centrale laitière de Sidi Bouali ne peut être que salutaire.
En effet, exactement le même modus operandi a été appliqué à l’ex-STIL et à cette Centrale pour dégager la voie aux lobbies de l’industrie laitière dans le pays.
Et on se retrouve aujourd’hui, avec un pot de yaourt qu’un gamin regarde et que sa mère ne peut pas acheter, parce que cela représente tout un budget si elle en achète pour le reste de la famille.
Cela a fait des fromages un produit de luxe aussi cher que le caviar, que bien des Tunisiens n’ont pas goûté depuis des années.
La Centrale de Sidi Bouali pourra donc dans un avenir proche redémarrer.
Connaissant ce secteur de près, nous allons oser faire quelques suggestions qui pourraient peut-être servir.
Tout d’abord, au niveau du personnel. La masse salariale ne devrait en aucun cas engloutir les bénéfices. Ces bénéfices doivent servir à consolider cette unité, aussi bien au niveau de son équipement, qu’à celui de son rayonnement régional.
C’est, ensuite, le genre de produits à mettre sur le marché. Il faut saisir cette occasion pour opter, tel que l’ont fait des puissances industrielles comme la France, la Hollande, l’Allemagne, le Canada et autres, de limiter les dépenses qu’imposent les emballages polluants en fabriquant du lait à mettre en sachets qui ne coûtent rien et que l’on peut s’abstenir de subventionner.
A la poubelle
Dans l’état actuel des choses, ces briques en carton spécial, coûtent de plus en plus cher. Nous les achetons en devises fortes et nous les jetons à la poubelle.
Les machines qui fabriquent ces briques ne sont jamais cédées mais louées aux fabricants. On n’a qu’à les renvoyer et non dépenser de l’argent pour les restaurer.
Et même dans le cas où elles seraient cédées, si les règles ont été changées, le lait en sachets, livrés dans un périmètre bien étudié reviendra moins cher et sera de meilleur goût. A ce propos, il ne faudrait pas traiter cette question en se limitant aux avis émis dans un bureau. Il faut absolument scruter ce qui se passe de par le monde et aller sans complexes voir sur place, étudier et décider avec le maximum d’atouts.
Consignés et réutilisables
A cette annonce, les lobbies vont se mobiliser et tout faire pour démentir ce qui a précédé.
Qu’ils commencent par nous expliquer pourquoi bien des pays, et non des moindres, débordés par l’effet polluant et par le renchérissement des emballages, ont adopté les sachets et sont également revenus aux bouteilles de verre consignés et réutilisables. Nous possédons une belle industrie du verre, emballage idéal pour le lait. C’est la seconde proposition à soumettre. Elle ne pourra que conquérir les fins gourmets.
Yaourt et lait étaient livrés dans des emballages en verre chez nous. La force des influenceurs a imposé ces emballages desquels on veut se débarrasser dans les pays qui les ont créés.
Nous ne devons pas nous laisser influencer. Ni le poids ni la facilité de la manipulation ne devraient nous faire changer d’avis. Calculons les sommes que nous jetons à la poubelle et le degré de pollution par rapport à ce que nous gagnons en mettant à contribution notre industrie du verre et décidons.
Rôle des sociétés communautaires
Autre proposition, la Centrale de Sidi Bouali devrait disposer de fonds de roulement conséquents, pour établir des contrats avec des livreurs de lait attitrés et non pas se laisser aller à des paiements à crédit, qui risquent de l’enfoncer dans des dettes qui l’ont obligée à mettre la clé sous le paillasson.
Les sociétés communautaires pourraient jouer un rôle de premier plan, en occupant le terrain, tout en mettant en place une structure de mise en valeur des terres environnantes. Elles joindront ainsi l’élevage des vaches laitières à la production de lait, tout en s’adossant à un client solide et fiable.
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