L’épargne postale se rapproche du seuil symbolique des 10 milliards de dinars
Le niveau de confiance entre le Tunisien et le secteur bancaire est à son plus bas niveau. L’industrie financière est accusée de profiter de la vulnérabilité financière d’un citoyen appauvri par la morosité économique.
Mais nous pouvons dire que la relation avec La Poste est bien meilleure. L’institution financière jouit d’une excellente notoriété auprès du grand public. Cela contribue à son attractivité.
Une belle collecte en 2024
Les chiffres le confirment. La Poste se dirige vers un encours d’épargne au-delà des 10 milliards de dinars d’ici la fin de l’année. Fin novembre 2024, l’épargne totale s’est élevée à 9 953,708 MTND. Depuis le début de l’année, la collecte nette est de 660,489 MTND, un chiffre dont rêve une bonne partie des banques.
Le contexte est favorable, avec un Taux de rémunération de l’épargne à 5,6 % net. L’établissement public a réussi à diversifier progressivement sa clientèle ces dernières années, et l’innovation à coûts raisonnables lui ont permis d’attirer les jeunes. Les élèves et les étudiants, habitués à s’inscrire aux lycées et universités par le biais des cartes e-dinar, sont devenus des personnes actives et sont devenus des épargnants.
Non à la banque postale
Bien évidemment, ces chiffres vont faire ressurgir la question de la Banque Postale. Mais avant de défendre une telle décision, il faut se rappeler de certaines évidences. Un tel établissement de crédits doit se plier à la réglementation en vigueur. Ceux qui pensent qu’elle va distribuer des crédits à moindre taux n’ont rien compris. La profitabilité serait l’objectif légitime à poursuivre et ne peut pas dévier des taux appliqués par le marché.
Par ailleurs, financer les projets dans les zones défavorisés ou contribuer au redémarrage des jeunes peut passer par des véhicules d’investissement dans lesquels La Poste peut injecter des fonds. Elle dispose déjà d’une profonde coopération dans ce sens à travers la Caisse des Dépôts et Consignation.
Par contre, nous pensons qu’il y a une grande opportunité dans l’assurance Vie. C’est un marché à très fort potentiel à exploiter. C’est un bon moyen pour contribuer au financement de l’économie par une épargne longue. Il y a des pistes à exploiter sans mettre en péril la stabilité d’une institution financière d’une telle importance.
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