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Analyse critique des tendances géopolitiques en 2025 et leurs impacts sur la Tunisie (5)

27. Dezember 2024 um 06:05

L’année 2025 s’annonce marquée par des évolutions géopolitiques majeures, influencées par les tensions persistantes entre blocs rivaux, les transformations des alliances stratégiques, et les dynamiques économiques mondiales.

Ces tendances auront des répercussions directes et indirectes sur la Tunisie, en tant que pays à la croisée des chemins entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient.

ZOOM 5 – Les enjeux énergétiques de la Tunisie 2025 : entre défis et opportunités

Malgré des ressources énergétiques limitées, la Tunisie se situe au cœur d’une région stratégique marquée par des compétitions intenses autour des routes énergétiques.

Cette situation, bien que porteuse de défis, offre également des opportunités uniques que le pays peut exploiter pour renforcer son rôle géopolitique et économique.

 

La compétition autour des routes énergétiques : entre une diversification menacée…

Les grands projets régionaux, tels que le gazoduc EastMed, influencés par des intérêts géopolitiques, risquent de marginaliser la Tunisie. Cette marginalisation pourrait entraver les efforts de diversification énergétique et de sécurisation des approvisionnements, plaçant le pays dans une position de dépendance accrue.

Le projet EastMed, par exemple, vise principalement à relier les ressources énergétiques de la Méditerranée orientale à l’Europe via des pays comme la Grèce, Chypre et Israël.

Cependant, l’absence de la Tunisie dans de telles initiatives régionales reflète une tendance à privilégier certains acteurs au détriment d’autres, exacerbant les déséquilibres en termes de développement des infrastructures énergétiques.

De plus, cette exclusion renforce le risque pour la Tunisie d’être reléguée à un rôle périphérique, limitant ses capacités à négocier des accords favorables pour ses propres besoins énergétiques.

L’absence de diversification rend le pays vulnérable aux fluctuations des prix internationaux et aux ruptures d’approvisionnement.

En outre, la dépendance de la Tunisie à l’égard de certaines sources d’énergie, telles que le gaz naturel importé d’Algérie, renforce la nécessité de diversifier les partenariats.

Si cette dépendance n’est pas gérée, elle pourrait compromettre la sécurité énergétique à long terme et limiter les opportunités de croissance économique.

Et une coopération restreinte…

Les tensions croissantes entre acteurs régionaux, notamment entre la Turquie et l’Union européenne, compliquent également la mise en place de partenariats énergétiques pour la Tunisie.

Ces divergences limitent les possibilités de coopération multilatérale, réduisant ainsi l’accès du pays à des projets stratégiques.

La rivalité entre la Turquie et l’Union européenne se manifeste particulièrement dans la Méditerranée orientale (cf le ZOOMS 2 et 3), où les désaccords sur les zones maritimes et les droits d’exploitation des ressources énergétiques entravent les initiatives collectives.

Pour la Tunisie, ces tensions réduisent les opportunités de participer à des projets conjoints qui pourraient renforcer ses capacités énergétiques. Par exemple, les discussions autour de l’exploitation des ressources offshore sont souvent dominées par des rivalités géopolitiques, laissant peu de place à des acteurs comme la Tunisie, qui pourraient pourtant jouer un rôle modérateur.

De plus, les intérêts divergents des grandes puissances impliquées dans la région, notamment les États-Unis, la Russie et la Chine, complexifient davantage la situation. Ces puissances cherchent à exercer leur influence sur les routes énergétiques stratégiques, augmentant ainsi les tensions régionales.

Pour la Tunisie, cette situation complique la négociation de partenariats équilibrés et durables, nécessaires pour son développement énergétique.

Face à ces défis, la Tunisie se trouve dans une position délicate, nécessitant une stratégie diplomatique habile pour naviguer dans cet environnement concurrentiel et instable, dont le contenu avait été développé en détail (cf. supra) en mettant en avant les opportunités stratégiques pour la Tunisie ainsi que les actions concrètes à entreprendre pour les exploiter.

 

En définitive, dans un contexte géopolitique caractérisé par une intensification des rivalités, la Tunisie doit allier pragmatisme et innovation pour transformer les défis en opportunités.

Une stratégie fondée, encore une fois, sur une diplomatie active, la diversification économique et le développement d’infrastructures modernes pourrait renforcer sa position tant sur le plan régional qu’international.

Bien que les tensions en Méditerranée représentent des obstacles, elles offrent également des perspectives uniques que la Tunisie peut exploiter pour accroître sa résilience et affirmer son influence dans la région.

 

A suivre…

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Analyse critique des tendances géopolitiques en 2025 et leurs impacts sur la Tunisie (3)

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Tendances géopolitiques en 2025 et impacts sur la Tunisie (4)

26. Dezember 2024 um 06:00

L’année 2025 s’annonce marquée par des évolutions géopolitiques majeures, influencées par les tensions persistantes entre blocs rivaux, les transformations des alliances stratégiques, et les dynamiques économiques mondiales.

Ces tendances auront des répercussions directes et indirectes sur la Tunisie, en tant que pays à la croisée des chemins entre l’Europe, l’Afrique, et le Moyen-Orient.

 

ZOOM 4. L’influence croissante de l’Afrique subsaharienneEnjeux et implications pour la Tunisie

Plus que jamais, en 2025, l’Afrique subsaharienne est désormais au centre des dynamiques économiques et géopolitiques mondiales.

Avec une croissance économique soutenue, une population jeune et en expansion, et des ressources naturelles abondantes, cette région attire de plus en plus l’attention des grandes puissances et des investisseurs.

La Tunisie, bien que principalement orientée vers l’Europe, a tout intérêt à s’intégrer davantage à cet espace dynamique pour diversifier ses opportunités économiques.

 

L’Afrique subsaharienne : un pôle émergent de croissance

Avec une économie en pleine expansion, l’Afrique subsaharienne se distingue par des taux de croissance parmi les plus élevés au monde, soutenus par des secteurs clés tels que l’agriculture, les énergies renouvelables, les technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi que l’exploitation minière. Des pays comme le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Kenya et le Rwanda en sont les principaux moteurs.

D’ici 2050, la région devrait compter environ 2,5 milliards d’habitants, ce qui en fait un vaste marché en pleine croissance et une source importante de main-d’œuvre. Ces caractéristiques attirent l’attention internationale.

Deux facteurs renforcent son attractivité. Tout d’abord, les grandes puissances mondiales, notamment les États-Unis, la Chine, l’Union européenne, la Russie et la Turquie, multiplient les investissements, accords commerciaux et projets d’infrastructure dans la région.

Ensuite, la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) facilite les échanges intra-africains, favorisant une coopération économique accrue entre les pays du continent.

 

Les opportunités d’intégration dans l’espace africain

La Tunisie pourrait tirer parti de cette dynamique en renforçant ses liens économiques et diplomatiques avec l’Afrique subsaharienne. D’une part, au niveau des accès à de nouveaux marchés, sachant une demande croissante en biens de consommation, en services et en technologies dans les pays subsahariens qui représente une opportunité pour les exportateurs tunisiens, notamment des secteurs de l’agro-industrie, des TIC, de la santé, et de l’éducation.

Ensuite, via un développement des infrastructures avec une meilleure intégration qui nécessite des investissements dans les infrastructures de transport et de logistique pour faciliter les échanges avec l’Afrique subsaharienne. Le développement des liaisons aériennes, maritimes, et terrestres est essentiel pour réduire les coûts de transaction et accroître la compétitivité tunisienne.

Enfin, grâce à une coopération stratégique, la Tunisie peut collaborer avec les pays subsahariens dans des secteurs clés comme les énergies renouvelables, l’agriculture durable, et les industries pharmaceutiques.

Pour autant, la compétition intense entre les grandes puissances et les multinationales pour les ressources africaines limite cependant la marge de manœuvre de la Tunisie. D’abord, au niveau de la Concurrence sur les ressources et les marchés : les acteurs majeurs comme la Chine et l’UE bénéficient d’une influence économique et politique considérable, rendant difficile pour des acteurs plus modestes comme la Tunisie de s’imposer sur les marchés africains.

Ensuite, au niveau de la pression diplomatique et la montée en puissance des partenariats stratégiques entre les grandes puissances et l’Afrique subsaharienne peuvent marginaliser les initiatives tunisiennes, si elles ne sont pas soutenues par une stratégie diplomatique proactive. 

Pour saisir ces opportunités, la Tunisie devra surmonter plusieurs obstacles internes.

Tout d’abord, au niveau de la Faiblesse des infrastructures(Les ports, les routes, et les plateformes logistiques tunisiennes) qui nécessite une modernisation pour répondre aux exigences des échanges intercontinentaux.

Ensuite, au niveau de la diplomatie économique proactive par l’intensification de sa présence dans les institutions africaines, telles que l’Union africaine et les forums économiques régionaux, pour promouvoir ses intérêts et s’intégrer aux réseaux commerciaux subsahariens.

Pour maximiser les opportunités offertes par l’Afrique subsaharienne tout en limitant les risques, la Tunisie 2025 pourrait opter pour un renforcement des partenariats intra-africains en s’impliquant davantage dans la ZLECAf et en signant des accords bilatéraux avec les pays subsahariens et en diversifiant ses relations économiques.

Ensuite, en investissant dans les infrastructures logistiques en Développant des corridors commerciaux entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne, notamment via les ports de Rades ou d’Enfidha, pour faciliter les flux de marchandises.

Sur un tierce plan, en mettant en avant les compétences tunisiennes dans les secteurs clés comme la santé, l’éducation, et les technologies de l’information pour répondre aux besoins des économies subsahariennes.

Enfin, la Tunisie pourrait Renforcer la coopération avec des pays africains stratégiques (Nigeria, Kenya, Sénégal, Ghana) pour établir des alliances solides et durables.

 

En définitive, l’influence croissante de l’Afrique subsaharienne représente à la fois une opportunité et un défi pour la Tunisie 2025.

En diversifiant ses relations économiques, en modernisant ses infrastructures, et en adoptant une diplomatie économique proactive, la Tunisie pourrait tirer parti de cette dynamique pour élargir ses horizons économiques et réduire sa dépendance vis-à-vis de ses partenaires traditionnels.

Toutefois, cela nécessitera des efforts soutenus pour se positionner dans un environnement marqué par une concurrence internationale féroce.

 

A suivre…

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Analyse critique des tendances géopolitiques en 2025 et leurs impacts sur la Tunisie (3)

25. Dezember 2024 um 06:10

L’année 2025 s’annonce marquée par des évolutions géopolitiques majeures, influencées par les tensions persistantes entre blocs rivaux, les transformations des alliances stratégiques, et les dynamiques économiques mondiales.

Ces tendances auront des répercussions directes et indirectes sur la Tunisie, en tant que pays à la croisée des chemins entre l’Europe, l’Afrique, et le Moyen-Orient.

 

ZOOM 3. Défis et tensions en Méditerranée : Les enjeux et les répercussions pour la Tunisie

La région méditerranéenne, bien qu’historiquement un carrefour d’échanges culturels et économiques, est aujourd’hui marquée par une intensification des tensions géopolitiques.

En Méditerranée orientale, les différends maritimes opposant la Turquie, la Grèce et l’Union européenne (UE) sont sources d’instabilité croissante.

Parallèlement, l’UE, confrontée à des flux migratoires accrus, renforce ses politiques de contrôle, ce qui exerce une pression supplémentaire sur des pays de transit comme la Tunisie.

 

La première source d’instabilité, les différends maritimes

Les disputes maritimes en Méditerranée orientale, centrées sur les zones économiques exclusives (ZEE) et les réserves de gaz naturel, exacerbent les relations entre la Turquie, la Grèce et l’UE.

La Turquie revendique des droits sur certaines zones contestées, ce qui alimente les tensions avec la Grèce et Chypre, soutenues par des pays comme la France.

Ces rivalités s’inscrivent dans une dynamique plus large de lutte pour le contrôle des ressources énergétiques et d’affirmation de l’influence régionale.

Ankara renforce également sa présence en Afrique du Nord, notamment en Tunisie et en Libye, via des accords de coopération économique et militaire. Cette stratégie vise à contrer l’influence de l’UE et d’autres puissances comme la Russie.

Les implications pour la Tunisie sont multiples, via :

  • Des pressions sur la souveraineté maritime La militarisation croissante de la Méditerranée par des acteurs majeurs pourrait affecter indirectement la Tunisie, notamment en ce qui concerne les délimitations de ses propres ZEE. Toute tentative de redéfinition des frontières maritimes pourrait engendrer des tensions supplémentaires.
  • Cependant, la Turquie s’impose comme un partenaire stratégique dans des secteurs clés tels que la construction et les infrastructures. Pour autant, Le renforcement de la coopération sécuritaire expose toutefois la Tunisie à des pressions externes, notamment de la part de l’UE, inquiète de l’expansion turque.
  • Les relations avec l’Union européenne : Toute proximité perçue avec Ankara pourrait compliquer les relations avec l’UE, principal partenaire économique de la Tunisie. Pour autant, le Positionnement est délicat : La Tunisie devra adopter une politique d’équilibre pour éviter de compromettre ses relations avec l’un ou l’autre camp.

 

La deuxième source d’instabilité, les défis migratoires et le rôle de la Tunisie

Face à une augmentation constante des flux migratoires en provenance d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient, la Tunisie se trouve au centre d’une dynamique migratoire complexe qui redéfinit ses relations avec l’Union européenne (UE). Cette situation soulève des défis majeurs, tant sur le plan interne qu’au niveau de la coopération internationale.

L’UE, confrontée à une pression croissante sur ses frontières, a renforcé ses stratégies pour contenir les flux migratoires. Ces mesures jouent sur deux niveaux, et incluent notamment un financement de la surveillance des frontières via des budgets significatifs sont alloués à la mise en place de systèmes de surveillance et au soutien des infrastructures frontalières dans les pays de transit comme la Tunisie, d’une part, et d’autre part, des exigences accrues en matière de coopération via des accords bilatéraux et des partenariats stratégiques, comme ceux liés au Pacte européen sur la migration et l’asile, demandent aux pays tiers d’assumer une part importante de la gestion migratoire. Au niveau de la Tunisie, l’impact se matérialise par une gestion de la pression migratoire, dans la mesure où la position géostratégique de la Tunisie, située au carrefour des routes migratoires reliant l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Europe, la place en première ligne.

Cependant, cette situation amène les Pouvoirs Publics tunisiens à investir dans des dispositifs de gestion des frontières, des centres d’accueil pour migrants et des équipes de secours en mer, souvent sans avoir les ressources financières et humaines suffisantes.

Pour autant, l’afflux migratoire exacerbe parfois les tensions sociales et économiques, notamment dans un contexte de crise économique nationale.

Les exigences croissantes de l’UE, parfois perçues comme disproportionnées, peuvent avoir des conséquences diplomatiques importantes pour la Tunisie. Les pressions pour l’acceptation des migrants refoulés ou la signature d’accords controversés risquent de créer des frictions, bien que l’UE propose des aides financières substantielles. Ces dernières sont souvent conditionnées à l’adoption de politiques étrangères peu populaires.

Pour répondre à ces défis, la Tunisie se propose d’initier dés 2025, un renforcement des capacités institutionnelles via une meilleure coordination avec les organisations internationales et une gestion accrue des ressources allouées par l’UE. L’axe stratégique à ce niveau, serait une « diplomatie proactive » en négociant des accords qui respectent ses propres limites institutionnelles tout en renforçant sa souveraineté et une « promotion des droits humains pour garantir que les politiques migratoires restent conformes aux standards internationaux.

 

En définitive, la Tunisie, par son positionnement, joue un rôle central dans la gestion des défis notamment migratoires en Méditerranée, mais elle a besoin d’un soutien accru et d’une reconnaissance internationale de ses efforts.

La question migratoire pourrait ainsi devenir un levier stratégique pour renforcer ses partenariats avec l’UE tout en affirmant son rôle dans la stabilité régionale.

A suivre…

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Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

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Analyse critique des tendances géopolitiques en 2025 et leurs impacts sur la Tunisie (2)

24. Dezember 2024 um 06:08

L’année 2025 s’annonce marquée par des évolutions géopolitiques majeures, influencées par les tensions persistantes entre blocs rivaux, les transformations des alliances stratégiques, et les dynamiques économiques mondiales.

Ces tendances auront des répercussions directes et indirectes sur la Tunisie, en tant que pays à la croisée des chemins entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient.

 

ZOOM 2 – Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient – Une menace pour la stabilité économique de la Tunisie

Le Moyen-Orient reste un épicentre de tensions géopolitiques, marqué par des conflits complexes et des rivalités persistantes.

Parmi ces tensions, le conflit latent entre l’Iran et Israël ainsi que la rivalité historique entre l’Arabie saoudite et l’Iran constituent les facteurs majeurs d’instabilité.

Ces dynamiques, bien que concentrées dans une région spécifique, ont des répercussions mondiales, notamment sur les prix de l’énergie et les relations économiques, avec des implications directes pour la Tunisie.

Première implication directe, un contexte régional sous tension

  • Le conflit Iran-Israël : un équilibre fragile

Les tensions entre l’Iran et Israël, alimentées par des différends sur les programmes nucléaires et les ambitions régionales de l’Iran, restent une source de risque.

Une escalade militaire ou de nouvelles sanctions économiques contre l’Iran pourraient perturber les échanges commerciaux et énergétiques à l’échelle mondiale.

  • La rivalité Arabie saoudite-Iran

Malgré une récente détente marquée par des efforts de normalisation, notamment sous l’égide de la Chine, les différends stratégiques entre ces deux puissances, qu’ils soient religieux ou géopolitiques, continuent de polariser la région.

Leur rivalité impacte des zones clés comme le Yémen et l’Irak, augmentant le risque de conflits par procuration.

  • La normalisation Israël-pays arabes

La normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes (notamment les Émirats arabes unis et Bahreïn via les Accords d’Abraham) marque une évolution dans les dynamiques régionales.

Cependant, ces rapprochements ne résolvent pas les divisions stratégiques, notamment autour de la question palestinienne, qui reste un point de fracture au sein du monde arabe.

Deuxième implication directe, les impacts pour la Tunisie

  • Hausse des prix de l’énergie : un choc économique

La Tunisie dépend largement des importations pour couvrir ses besoins énergétiques. Une escalade des tensions au Moyen-Orient pourrait provoquer :

– Une flambée des prix du pétrole et du gaz : Toute perturbation des exportations énergétiques en provenance du Golfe (notamment via le détroit d’Ormuz, stratégique pour l’approvisionnement mondial) entraînerait une hausse des prix. Pour la Tunisie, cela se traduirait par une augmentation des coûts d’importation, aggravant son déficit commercial et mettant sous pression les finances publiques déjà fragiles.

– Une pression accrue sur le dinar : L’augmentation des importations énergétiques pèserait sur les réserves de devises, affaiblissant le dinar et amplifiant l’inflation importée.

  • Tourisme et investissements en provenance du Golfe

L’instabilité au Moyen-Orient pourrait affecter les flux touristiques et les investissements étrangers, notamment en provenance des pays du Golfe :

– Baisse des investissements directs étrangers (IDE) : Les fonds en provenance du Golfe, qui jouent un rôle crucial dans le financement de projets en Tunisie, pourraient être réorientés vers des secteurs jugés moins risqués.

– Impact sur le tourisme : Les touristes originaires du Moyen-Orient, bien que représentant une part limitée des flux touristiques en Tunisie, pourraient réduire leurs voyages dans un contexte de tensions accrues.

  • Effets indirects sur les partenaires européens

L’instabilité au Moyen-Orient pourrait également perturber les marchés européens, principaux partenaires économiques de la Tunisie. Une hausse des prix de l’énergie en Europe affecterait la demande pour les exportations tunisiennes, notamment dans des secteurs comme le textile et les composants automobiles.

Quelle stratégie pour la Tunisie ?

Pour limiter l’impact des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, la Tunisie pourrait envisager plusieurs mesures stratégiques :

– Diversification des sources d’énergie : Accélérer la transition vers les énergies renouvelables pour réduire la dépendance aux importations de pétrole et de gaz.

– Renforcement des partenariats Sud-Sud : Explorer des partenariats avec des pays africains et asiatiques pour diversifier les flux d’investissements et diminuer la dépendance aux capitaux en provenance du Golfe.

– Développement du tourisme intérieur et régional : Encourager les flux touristiques locaux et africains pour atténuer les fluctuations liées aux crises internationales.

– Dialogue diplomatique équilibré : Maintenir une politique étrangère neutre, évitant de s’aligner sur des blocs régionaux pour préserver des relations constructives avec l’ensemble des acteurs du Moyen-Orient.

En définitive, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient constituent une source majeure d’incertitude pour la Tunisie, avec des impacts potentiels sur les prix de l’énergie, les flux touristiques et les investissements étrangers.

Dans un tel contexte, la Tunisie doit anticiper ces risques en renforçant sa résilience économique et en diversifiant ses sources d’approvisionnement et ses partenaires économiques.

Une stratégie proactive permettra de minimiser les retombées de ces tensions sur une économie tunisienne déjà sous pression.

A suivre…

 

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23. Dezember 2024 um 06:09

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ZOOM 1. Le basculement vers un monde multipolaire –  Opportunité ou défi pour la Tunisie ?

L’émergence d’un monde multipolaire, marquée par le rôle croissant des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), reflète une réorganisation progressive de l’ordre mondial.

L’élargissement de ce bloc économique à de nouveaux membres, comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Iran, consolide l’idée d’une économie mondiale moins centrée sur l’Occident.

Ce basculement repose sur deux axes principaux : la dédollarisation et la mise en place de mécanismes alternatifs pour le commerce et le financement nous interpellent sur un certain nombre points.

En premier lieu, la dynamique des BRICS : vers une économie multipolaire

Les BRICS représentent aujourd’hui près de 40 % de la population mondiale et environ 25 % du PIB mondial. Leur ambition de réduire la dépendance au dollar américain, notamment à travers la création potentielle d’une monnaie commune ou l’utilisation accrue des monnaies nationales dans les transactions, remet en question l’hégémonie du système financier dominé par l’Occident.

Lire aussi : DOSSIER SPECIAL – Les BRICS abandonnent le projet de monnaie unique : analyse des implications économiques et géopolitiques

Par ailleurs, le développement de banques multilatérales comme la New Development Bank (NDB) offre des alternatives de financement aux pays en développement, souvent moins contraignantes que les institutions traditionnelles telles que le FMI ou la Banque mondiale.

En second lieu, les impacts pour la Tunisie

* Opportunités :

La Tunisie, qui cherche à diversifier ses partenariats économiques dans un contexte de crise économique et sociale, pourrait tirer parti de cette reconfiguration mondiale :

  • Diversification des partenaires économiques : La Chine et l’Inde, en tant que membres influents des BRICS, offrent des opportunités pour renforcer les échanges commerciaux et attirer des investissements directs étrangers (IDE). Par exemple, la Chine pourrait soutenir des projets d’infrastructures à travers l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie, tandis que l’Inde pourrait contribuer dans les secteurs des technologies et des industries pharmaceutiques.
  • Alternatives de financement : Les mécanismes de financement proposés par la NDB ou d’autres structures multilatérales des BRICS pourraient permettre à la Tunisie d’accéder à des fonds moins contraignants, en contournant certaines des conditions imposées par les institutions financières occidentales.

* Contraintes et défis :

Cependant, le basculement vers un monde multipolaire n’est pas sans risques :

  • Une dépendance à l’Union européenne pesante : L’UE reste le principal partenaire commercial de la Tunisie, représentant environ 70 % des exportations tunisiennes. Une réorientation stratégique vers les BRICS pourrait engendrer des tensions politiques et économiques avec l’UE, notamment si les intérêts des deux blocs s’avèrent conflictuels.
  • Un alignement délicat : S’aligner sur les BRICS pourrait exposer la Tunisie à des pressions géopolitiques, notamment dans le contexte de rivalités croissantes entre les grandes puissances. La Tunisie doit naviguer prudemment pour éviter une rupture avec ses partenaires traditionnels tout en exploitant les opportunités offertes par les BRICS.
  • Une adaptabilité économique judicieuse : Les BRICS représentent des économies et des marchés très diversifiés, mais également très compétitifs. La Tunisie devra renforcer sa compétitivité, améliorer son climat des affaires et adapter ses politiques économiques pour attirer des investisseurs provenant de ces pays.

Quelle stratégie pour la Tunisie ?

Pour profiter des opportunités d’un monde multipolaire, tout en minimisant les risques, la Tunisie pourrait adopter une approche équilibrée en :

  • Renforçant la coopération Sud-Sud : Développer des partenariats bilatéraux stratégiques avec des membres des BRICS, notamment dans des secteurs prioritaires comme l’agriculture, les énergies renouvelables, ou les technologies.
  • Maintenant une position neutre : Adopter une politique extérieure non-alignée pour tirer parti des avantages de la multipolarité sans compromettre ses relations avec l’UE et les institutions occidentales.
  • Diversifiant les sources de financement : Envisager une intégration plus poussée avec les initiatives financières des BRICS pour réduire la dépendance vis-à-vis des créanciers occidentaux.

En définitive, la montée en puissance des BRICS et la transition vers un monde multipolaire représentent une opportunité pour la Tunisie de réorienter ses relations économiques et de diversifier ses partenariats. Toutefois, la dépendance structurelle à l’égard de l’UE et la fragilité économique du pays imposent une approche prudente et stratégique. La Tunisie doit exploiter cette nouvelle configuration géopolitique pour renforcer sa souveraineté économique tout en maintenant des relations équilibrées avec ses partenaires traditionnels.

A suivre…

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

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