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Violences faites aux femmes : pour un traitement médiatique responsable et éthique

02. Mai 2025 um 21:20

Dans notre société, les violences faites aux femmes sont souvent masquées derrière des discours qui culpabilisent les victimes, minimisent la gravité des actes ou renforcent des stéréotypes. Pourtant, derrière chaque chiffre, chaque statistique, il y a une histoire humaine, une voix qui mérite d’être entendue avec respect et empathie.

Les médias ont ce pouvoir : celui de transformer ces récits en leviers de changement. En donnant la parole aux femmes elles-mêmes, où elles racontent leur vécu avec leur propre voix, les journalistes peuvent créer des ponts d’empathie et de compréhension. Ces récits authentiques brisent l’isolement et éveillent les consciences. Dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, il est crucial d’examiner comment les médias présentent cette problématique, et comment cette présentation peut être améliorée pour éviter de culpabiliser les victimes et de perpétuer les stéréotypes.

C’est dans ce contexte qu’a lieu la conférence « Des journalistes contre les violences faites aux femmes : Pour une presse libre et éthique », organisée ce vendredi 2 mai 2025 à Tunis par le Conseil de l’Europe, en partenariat avec   MedFemiNiswiya, le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors.

En effet, cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet « Combattre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique en Tunisie », visant à renforcer les capacités des acteurs médiatiques, relevant du Partenariat de Voisinage de la Tunisie avec le Conseil de l’Europe 2022-2025.

Une chose est sûre: plusieurs facteurs contribuent à ces violences, notamment la domination masculine, le manque d’éducation, la détérioration économique, la pauvreté, le chômage et un climat social conservateur favorisant l’impunité.

D’ailleurs, les féminicides ont des conséquences désastreuses, en particulier pour les enfants qui se retrouvent sans soutien familial.

Au Maghreb, la situation est alarmante, avec des féminicides recensés chaque semaine en Algérie et au Maroc. À l’échelle mondiale, environ 89 000 femmes et filles ont été assassinées en 2022, principalement par des membres de leur famille ou leurs partenaires. Les inégalités structurelles et les normes culturelles nuisibles sont des causes sous-jacentes majeures. Les organisations de défense des droits des femmes appellent à augmenter le nombre de centres d’hébergement et à renforcer les lois, tout en soulignant l’importance de la sensibilisation et du changement des mentalités.

Lors de la session de l’après-midi de la conférence, le thème abordé est « Résister : les mots justes et les outils pour combattre les violences contre les femmes », il est essentiel d’analyser comment les médias peuvent atténuer la violence au lieu de la présenter d’une manière qui culpabilise les victimes.

L’affaire Bertrand Cantat, en France, est un cas concret de féminicide, comme l’a souligné Nathalie Galesne, éditrice de la version française de Mefeminiswiya. 

Pour ceux ou celles qui ne le savent pas l’affaire Bertrand Cantat est un féminicide survenu en 2003, lorsque le chanteur a porté 19 coups à sa compagne, l’actrice Marie Trintignant, qui est décédée après plusieurs jours de coma. Malgré la gravité des faits, la couverture médiatique a souvent minimisé la violence en utilisant des termes comme « crime passionnel » ou la forme passive, ce qui a contribué à « invisibiliser » l’agresseur et à atténuer la perception de la violence conjugale. Cette affaire a mis en lumière les dynamiques de pouvoir et de contrôle dans le couple ainsi que la nécessité de repenser la manière dont les médias traitent les violences faites aux femmes. 

Federica Araco, journaliste italienne, souligne que les exemples de traitement médiatique problématique ne manquent pas en Italie non plus.

En Tunisie, au Maghreb, en France, en Italie et dans le monde, des milliers de femmes meurent chaque année sous les coups de leurs proches. Les médias peuvent faire plus que rapporter ces faits : ils peuvent sensibiliser, mobiliser et accompagner les changements législatifs et sociaux nécessaires.

 En racontant leurs  histoires avec dignité et vérité, les médias contribuent à bâtir une société sans violences faites aux femmes. Autrement dit, elles ne seront plus tuées ni banalisées. 

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