L’année 2025 s’annonce marquée par des évolutions géopolitiques majeures, influencées par les tensions persistantes entre blocs rivaux, les transformations des alliances stratégiques, et les dynamiques économiques mondiales. Ces tendances auront des répercussions directes et indirectes sur la Tunisie, en tant que pays à la croisée des chemins entre l’Europe, l’Afrique, et le Moyen-Orient.

 

ZOOM 6 – La crise climatique et ses implications géopolitiques : enjeux et impacts pour la Tunisie

La crise climatique constitue l’un des défis les plus pressants du 21ᵉ siècle, redéfinissant les priorités géopolitiques et économiques des États.

Pour la Tunisie, la crise climatique amplifie les vulnérabilités structurelles tout en ouvrant des perspectives dans le domaine des énergies renouvelables.

L’accès à des ressources vitales telles que l’eau et les terres agricoles devient un enjeu de pouvoir, exacerbant les tensions entre pays.

 

Les principaux défis autour des ressources naturelles en Tunisie

La Tunisie fait face à des défis critiques dans la gestion de ses ressources naturelles, en particulier concernant l’eau douce et les terres agricoles. Ces défis, exacerbés par les changements climatiques et des pratiques non durables, menacent la stabilité économique, sociale et environnementale du pays.

Premier défi des ressources en eau : une ressource stratégique sous pression

L’eau douce, indispensable à la survie humaine et au développement économique, est devenue une ressource stratégique, surtout dans un contexte de stress hydrique croissant. La Tunisie, située dans une région aride et semi-aride, souffre d’une disponibilité en eau limitée, qui s’aggrave sous l’effet de plusieurs facteurs.

La disponibilité annuelle en eau douce par habitant en Tunisie est tombée bien en dessous du seuil critique de 500 m³, signalant une pénurie aiguë.

Cette situation est amplifiée par des sécheresses prolongées et l’impact des changements climatiques.

Les infrastructures hydrauliques vieillissantes et les fuites dans le réseau d’approvisionnement entraînent un gaspillage significatif.

De plus, l’irrigation agricole, souvent inefficace, consomme une proportion disproportionnée des ressources disponibles.

La gestion des eaux partagées, notamment celles provenant de barrages transfrontaliers comme celui de Medjerda (partagé avec l’Algérie), devient un enjeu géopolitique.

Lire aussi: Dessalement : La réponse de la Tunisie à la crise de l’eau

Les conflits sur l’allocation de ces ressources risquent de s’intensifier, accentuant les tensions entre les États riverains.

La rareté de l’eau compromet la production agricole, limite l’accès des communautés rurales à des ressources vitales et pousse à l’exode rural, aggravant ainsi la pression sur les zones urbaines.

Deuxième défi, la dégradation des terres agricoles : une menace pour la sécurité alimentaire

La dégradation des terres agricoles en Tunisie résulte d’un ensemble de facteurs, notamment la désertification, l’érosion des sols, et la surutilisation des terres. Ces phénomènes compromettent directement la productivité agricole et, par conséquent, la sécurité alimentaire nationale.

Environ 75% du territoire tunisien est menacé par la désertification, un processus accéléré par la déforestation, le surpâturage, et les pratiques agricoles non durables. Cela réduit considérablement la superficie des terres arables.

Les techniques agricoles intensives et l’irrigation inappropriée entraînent une salinisation et une érosion des sols.

Ces phénomènes diminuent la capacité des terres à produire des cultures de manière soutenable avec des conséquences socio-économiques insoutenables à moyen terme.

La baisse de la fertilité des sols et la disponibilité réduite en eau mettent en péril les rendements agricoles, augmentant la dépendance de la Tunisie vis-à-vis des importations alimentaires. Cela accentue la vulnérabilité face aux fluctuations des prix mondiaux.

La détérioration des terres agricoles favorise les migrations internes et internationales. De nombreuses familles rurales abandonnent leurs terres pour chercher des opportunités dans les villes ou à l’étranger, exacerbant les disparités régionales et sociales.

Vers des solutions durables

Face à ces défis, des actions concertées et durables sont essentielles via, dont notamment,

Une Gestion intégrée des ressources en eau : Investir dans des infrastructures modernes, encourager des techniques d’irrigation économes, et renforcer la coopération transfrontalière sont indispensables pour optimiser l’utilisation des ressources en eau via.

Lire aussi : FTDES révèle : Un tiers de l’eau perdue en Tunisie, une crise majeure

Une restauration des terres agricoles : Adopter des pratiques agricoles durables, reboiser les zones menacées et promouvoir la diversification des cultures pourraient ralentir la dégradation des terres.

Des politiques publiques adaptées : Une gouvernance transparente et participative, associée à des programmes de sensibilisation, peut mobiliser les citoyens et les parties prenantes autour de la gestion des ressources naturelles.

Pour autant, ces défis, bien que majeurs, offrent à la Tunisie l’opportunité de repenser ses politiques et de développer une économie plus résiliente et durable.

 

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A suivre…

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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