Vers la mise en œuvre d’un système national de Récupération Recyclage et Régénération des fluides frigorigènes fluorés
Un système national de Récupération Recyclage et Régénération des fluides frigorigènes fluorés contrôlés par le protocole de Montréal est en cours de mise en œuvre par l’Unité Nationale d’Ozone (UNO) à l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (ANPE), en collaboration de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI).
Selon l’UNO « ce système permettra à la Tunisie de récupérer ces réfrigérants et de les réutiliser dans les systèmes de réfrigération et de climatisation, aura un impact positif sur le plan environnemental et économique, et favorisera la transition vers une économie circulaire ».
Les fluides frigorigènes sont, en effet, des substances utilisées dans les systèmes de refroidissement (réfrigération et climatisation) en raison de leurs propriétés thermodynamiques. Il existe plusieurs catégories de fluides frigorigènes qui diffèrent par leur composition chimique.
Les chlorofluorocarbures (CFC), les hydrochlorofluorocarbures (HCFC) et les hydrofluorocarbures (HFC) font l’objet d’une réglementation spécifique au niveau mondial (Protocole de Montréal). Ces fluides frigorigènes fluorés ont des effets nocifs sur l’environnement. Lorsqu’ils sont émis dans l’atmosphère, les gaz chlorés (CFC et HCFC) participent à l’appauvrissement de la couche d’ozone. De plus, les CFC, HCFC et HFC sont de puissants gaz à effet de serre (GES) dont le potentiel de réchauffement global (PRG) est jusqu’à 10 000 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2). Ils contribuent fortement au réchauffement climatique.
La récupération des fluides frigorigènes c’est l’opération de collecte et de stockage de gaz fluorés à effet de serre provenant, par exemple, de machines, d’équipements et de conteneurs lors de la maintenance, de l’entretien ou avant l’élimination de ces produits ou équipements.
La mise en place de ce système a démarré en 2021, suite à la ratification par la Tunisie de l’Amendement de Kigali au Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone (août 2021). Elle s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale d’élimination des substances « HCFCs » mise en œuvre par l’ONUDI et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), sous la coordination de l’Unité Nationale d’Ozone et qui s’étend de 2024 à 2029.
En septembre dernier, l’ONUDI avait annoncé que la Tunisie a réalisé des progrès en matière de réduction des chlorofluorocarbures dits « HCFCs », qui sont une sous-classe de gaz fluorés et des substances qui appauvrissent la couche d’ozone et agissent comme de puissants gaz à effet de serre.
Selon l’ONUDI, qui avait qualifié de « grand pas » l’action climatique menée dans ce domaine, la Tunisie a enregistré en 2023, une consommation de 325 tonnes métriques de « HCFCs », soit une réduction de 55 % par rapport au niveau de référence, équivalente à 723 703 tonnes de CO2.
D’après l’organisation onusienne, la Tunisie a également, réussi à instaurer un système national de certification pour les techniciens et sociétés opérant dans le secteur de la réfrigération en plus de la conversion de quatre entreprises, éliminant 80,46 tonnes de « HCFC-141b », soit 58 332 tonnes équivalent CO2 et la formation de 386 techniciens sur les bonnes pratiques de manipulation des fluides frigorigènes, et 83 agents douaniers pour contrôler les importations de substances réglementées par le Protocole de Montréal.
Avec TAP
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