Aide humanitaire : Des responsables dont Sherifa Riahi comparaissent devant la justice
Accusés d’avoir facilité le séjour de migrants en situation irrégulière, des acteurs humanitaires et municipaux comparaissent devant la justice tunisienne.
La justice ouvre un procès très attendu visant d’anciens responsables de l’ONG Terre d’Asile et des élus municipaux de Sousse, poursuivis pour leur rôle dans l’aide humanitaire apportée à des migrants subsahariens. Au cœur de l’affaire, Sherifa Riahi, ex-directrice de Terre d’Asile Tunisie. La société civile et des ONG internationales réclament la libération des détenus.
Des acteurs humanitaires et municipaux devant la justice
Sherifa Riahi comparaît aux côtés de Yadh Bousselmi, directeur actuel de Terre d’Asile Tunisie, du directeur financier Mohamed Joo, ainsi que de l’ancien maire de Sousse Mohamed Ikbal Khaled et de son adjointe Imen Ouardani. Les faits reprochés s’inscrivent dans un partenariat conclu en 2022 entre la municipalité de Sousse et l’ONG.
Les prévenus sont poursuivis pour hébergement de personnes entrées illégalement sur le territoire, et pour facilitation de l’entrée, de la circulation ou du séjour irrégulier d’étrangers. Des accusations rejetées en bloc par la défense, qui affirme que les actions menées relevaient strictement de l’assistance humanitaire.
Pour Me Seiffallah Ben Meftah, avocat de Sherifa Riahi, « le dossier est vide sur le fond », a-t-il déclaré à rfi. Il affirme que «Terre d’Asile a déjà été blanchie dans cette affaire et juge incohérente la poursuite de ses salariés. Selon lui, l’issue judiciaire reste incertaine, même s’il se dit convaincu de l’innocence des accusés.
Un précédent récent alimente l’espoir des proches : deux cadres humanitaires travaillant sur la migration ont été libérés après deux ans de détention, décision perçue comme un signal positif.
Mobilisation de la société civile
Le procès intervient dans un contexte de mobilisation accrue de la société civile. Amnesty International qualifie la procédure de « procès fallacieux » et exige la libération de personnes détenues depuis un an et huit mois.
Selon l’ONG, les accusés sont poursuivis uniquement pour avoir fourni une aide et une protection vitales à des réfugiés, demandeurs d’asile et migrants en situation de grande vulnérabilité.
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