Wings Growth Boost: pour une Afrique numérique compétitive…
Le webinaire “Wings Growth Boost”, qui s’est tenu le vendredi 14 mars 2025, est organisé dans le cadre du programme WING4Africa, soutenu par le projet Qawafel financé par l’AFD – Agence française de développement – et mis en œuvre par Expertise France. Le thème central de cette session était les partenariats pour une Afrique numérique compétitive. Les participants ont eu l’opportunité d’échanger sur les clés pour construire des partenariats solides, les meilleures pratiques pour booster la compétitivité digitale en Afrique, ainsi que les moyens de favoriser l’innovation et la croissance à travers la collaboration, l’amélioration de l’infrastructure et la réglementation panafricaine.
Parmi les intervenants notables figurent Sahar Mechri, qui assurera la modération de la session, Abdelaziz Dahi, CEO Richat-partner en Mauritanie, et qui était le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie et par la suite ministre de l’Économie et de l’Industrie de la Mauritanie en 2020, et Mamadou Diouf, spécialiste en marketing et communication digitale au Sénégal. On retrouve également Nasreddine Riahi, cofondateur et CEO de Cynoia Tunisie-Sénégal, Khadijetou El Heda, directrice de la Modernisation de l’Administration au ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’Administration en Mauritanie, Wahb Ouertani, président de Connect Intech, groupement national de l’innovation technologique, Bathie Ciss, experte en commerce international-Sénégal, et Hela Grar, experte en développement commercial. Ces professionnels apporteront leur expertise et leurs connaissances pour enrichir les discussions et offrir des insights précieux aux participants.
Le webinaire a permis d’explorer les défis et opportunités auxquels l’Afrique est confrontée dans sa transition numérique, en mettant en lumière des expériences concrètes et des perspectives variées. Abdelaziz Dahi a souligné plusieurs obstacles majeurs auxquels les entrepreneurs africains font face, notamment les infrastructures inadéquates, les difficultés d’accès au financement, ainsi que les cadres réglementaires souvent complexes. Ces problématiques ont trouvé un écho dans les propos de Bathie Ciss, qui a illustré comment le Sénégal s’efforce de surmonter certains de ces défis grâce à des solutions technologiques innovantes. Il a notamment mentionné des avancées significatives dans des domaines comme l’agriculture, la gestion des données climatiques et le développement des fintechs. La bonne connectivité du pays et la dématérialisation des données ont également été présentées comme des atouts clés, permettant à certaines startups sénégalaises de rayonner au-delà des frontières, avec des solutions adoptées par des pays comme le Burkina Faso et le Gabon.
Ces exemples concrets de réussite ont été complétés par les réflexions de Wahb Ouertani, qui a adopté une vision plus large en insistant sur le potentiel futur de l’Afrique. Il a rappelé que, selon de nombreux rapports internationaux, le continent sera une force économique majeure d’ici à 2060. Toutefois, il a aussi noté que cette transformation nécessite une adaptation des systèmes existants, comme l’a montré l’expérience tunisienne avec la loi Start Up Act, aujourd’hui adoptée dans plusieurs pays africains. Malgré cela, il a pointé du doigt la lenteur des progrès technologiques et l’influence parfois limitante des systèmes bancaires locaux, qui freinent l’évolution des startups. Sa conclusion, appelant à une intégration plutôt qu’à une conquête du continent, rejoint les idées exprimées par Hela Grar, pour qui la collaboration stratégique est essentielle. Elle a insisté sur l’importance de partenariats mutuellement bénéfiques, rappelant que seul un travail collectif mené par les Africains eux-mêmes permettra de construire un avenir durable.
Mamadou Diouf a, quant à lui, abordé la question de la souveraineté numérique et de la digitalisation des services publics, des thèmes qui se recoupent avec les interventions précédentes. En parlant du projet “Sénégal numérique”, il a mis en avant les efforts déployés pour moderniser l’administration et former des milliers de jeunes à travers tout le pays. Ces initiatives rejoignent les propos de Nasreddine Riahi, qui a partagé l’expérience de Cynoia, une startup tunisienne ayant su s’adapter et migrer vers d’autres marchés comme la France et le Sénégal. Pour lui, uniformiser les réglementations à l’échelle continentale et tirer des leçons des expériences européennes sont des étapes inéluctables pour renforcer la compétitivité numérique de l’Afrique. Son appel à une innovation collective et solidaire complète les idées de Hela Grar, qui a elle aussi plaidé pour une Afrique construite par ses propres forces, en misant sur des collaborations bien pensées et suivies.
L’article Wings Growth Boost: pour une Afrique numérique compétitive… est apparu en premier sur Managers.