Beit Al-Hikma | Nabil Kallala aux sources de l’histoire antique de Ruspina-Monastir
L’Académie tunisienne des sciences, des arts et des lettres (Beut Al-Hikma) organise une présentation du livre ‘‘Ruspina-Monastir romaine et tardo-antique. Une histoire nouvelle’’ du Pr Nabil Kallala, le lundi 5 mai 2025, au 11 heures, au siège de l’Académie, à Carthage Hannibal.
La présentation de l’ouvrage sera assurée par les Pr Ezzeddine Beschaouch et Lamia Ben Abid et la modération de la séance par par le Pr Abdelhamid Henia.
‘‘Ruspina-Monastir romaine et tardo-antique. Une histoire nouvelle’’ est le second livre de l’auteur sur cette ville antique après ‘‘Ruspina libyco-punique. Histoire, archéologie, patrimoine’’, sorti en 2021. Il retrace l’histoire de cette ville au cours de cette longue période, s’étalant de 146 av. J.-C. à 698 ap. J.-C, date symbolique de la chute de Carthage, couvrant donc la période républicaine romaine, impériale, vandale et byzantine.
«J’ai essayé de montrer dans ce livre que Ruspina aurait obtenu le statut de ville libre au lendemain de la victoire de Rome sur Carthage, lors de la troisième guerre punique, pour la récompenser de son alliance contre Carthage. Ce statut lui aurait permis de se développer tout au long de la République romaine, expliquant en partie qu’elle se soit alliée à César, en 46 av. J.-C. lors de la guerre civile qui l’a opposée à Pompée, en Afrique», écrit Nabil Kallala. Il ajoute : «La victoire du premier lui a assuré les conditions favorables de sa prospérité socio-économique qui lui aurait permis, selon mon hypothèse, d’accéder possiblement au statut de municipe, probablement sous l’empereur Trajan, à l’instar des deux villes voisines Hadrumetum [actuelle Sousse] et Lepti Minus [actuelle Lamta]. Elle a participé en 238 à la révolte de Thysdrus, qui a conduit à la destitution de l’empereur Maximin et son remplacement par Grodien, le proconsul d’Afrique.»
Cependant, explique l’auteur, cette révolte a été éphémère et s’est soldée finalement par un échec qui a eu des conséquences désastreuses sur la ville, dont la fin aurait été marquée par deux tremblements de terre, un, peut-être en 306-310, et un autre dévastateur, en 365, qui l’aurait détruite en grande partie. «Les rescapés seraient allés s’installer, à Skanès, 5 km plus loin de Ruspina (Hr Tennir) dans des exploitations agricoles, ne dépassant guère le cadre d’une bourgade, qui l’a caractérisée tout au long des périodes vandale et byzantine, au cours desquelles Ruspina a périclité, jusqu’à l’arrivée des Arabes, qui vont bâtir la ville de Monastir à sa place, indique encore Nabil Kallala.
Le livre, qui est une monographie régionale, s’est appuyé sur toutes sortes de sources littéraires et archéologiques, plus particulièrement sur les fouilles des thermes romains de Hr Tennir et d’une nécropole tardo-antique à Skanès, de même que sur des inscriptions épigraphiques inédites, nouvellement découvertes.
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