L’électrification durable du continent africain: stratégies et solutions pour un avenir énergétique inclusif
« Comment augmenter le taux d’électrification du continent africain tout en intégrant les énergies renouvelables ? » Tel était le thème central du 3ème panel organisé dans le cadre de la 8ème édition de la conférence internationale « Financing Investment & Trade in Africa – FITA2025 », qui se tient à Tunis les 6 et 7 mai 2025 par le Tunisia Africa Business Council (TABC).
Pour ce faire, l’événement a réuni de nombreux experts, dirigeants et acteurs du secteur de l’énergie, qui ont échangé sur les défis à relever et les solutions à mettre en place pour garantir un avenir énergétique durable en Afrique.
Tout d’abord, il convient de rappeler que l’électrification du continent africain, tout en intégrant les énergies renouvelables, constitue un enjeu clé pour le développement durable et l’inclusion économique. En effet, selon les intervenants du 3ème panel du FITA2025, la transition énergétique représente un levier majeur pour l’industrialisation et la création d’emplois, tout en réduisant l’impact climatique et en permettant une décentralisation de l’accès à l’énergie.
Toutefois, l’état des lieux reste préoccupant : 567 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont toujours pas accès à l’électricité, soit 80 % du déficit mondial. Face à ce constat, une approche multidimensionnelle s’impose, combinant investissements stratégiques, réformes réglementaires et innovations technologiques.
D’une part, la mobilisation du secteur privé est essentielle. L’ouverture des segments de transport et de distribution de l’électricité aux acteurs privés permet d’attirer des capitaux et d’accélérer l’électrification. Par ailleurs, des initiatives comme Mission 300 de la Banque africaine de développement et la Banque Mondiale, qui vise à électrifier 300 millions de personnes, s’appuient sur des partenariats public-privé pour démultiplier les impacts.
D’autre part, la sécurisation des investissements passe par des garanties souveraines et des instruments financiers adaptés, en particulier dans les pays à risque politique élevé. À cela s’ajoute la nécessité de réformes institutionnelles, notamment la mise en place de cadres réglementaires clairs et incitatifs. À titre d’illustration, l’Afrique du Sud a su instaurer des réglementations sur les réseaux intelligents, facilitant ainsi l’intégration des énergies renouvelables dans son mix énergétique.
En outre, les innovations technologiques jouent un rôle central. Les mini-réseaux solaires et les systèmes photovoltaïques décentralisés sont particulièrement adaptés aux zones rurales, où vit la majorité de la population non électrifiée. De plus, les réseaux intelligents optimisent la gestion de l’énergie renouvelable, tandis que le mix énergétique hybride, combinant énergies fossiles et renouvelables, permet de répondre à la demande croissante tout en réduisant les émissions.
Enfin, la coopération régionale s’avère incontournable. Des projets d’interconnexions électriques transfrontalières, comme ceux envisagés en Afrique de l’Ouest, pourraient mutualiser les ressources et stabiliser les réseaux. À ce titre, la Tanzanie et Zanzibar ont déjà progressé dans l’électrification des zones industrielles grâce à des partenariats régionaux.
En somme, l’électrification durable de l’Afrique nécessite un équilibre entre investissements massifs, technologies adaptées et gouvernance renforcée, tout en capitalisant sur les ressources locales et les collaborations internationales. Ainsi, l’énergie peut devenir un véritable catalyseur du développement durable sur le continent, à condition de relever collectivement ce défi dès aujourd’hui.
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