Mélenchon appelle à l’épreuve de force | La France bloquée
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise (LFI), a salué ce week-end depuis Lille l’«honnêteté républicaine» de François Bayrou, Premier ministre français. Ce dernier a choisi de soumettre son gouvernement à la confiance de l’Assemblée nationale, une décision rare sous la Ve République.
«Le 8, sera posée la question de confiance et on pense que la réponse sera que l’Assemblée nationale ne fait pas confiance, c’est-à-dire que le gouvernement tombera», a déclaré Mélenchon. Selon lui, François Bayrou aura eu le mérite de «poser la question qu’aucun de ses prédécesseurs n’a voulu poser».
Ce geste s’inscrit dans un contexte politique tendu. Confronté à une crise budgétaire et à une majorité affaiblie, le gouvernement Bayrou se trouve à la merci d’une opposition déterminée à précipiter sa chute. La décision de convoquer un vote de confiance, qui aura lieu le 8 septembre, témoigne d’une volonté de transparence mais pourrait déboucher sur une crise institutionnelle majeure si le gouvernement est renversé.
Pour Mélenchon, cette éventuelle défaite de Bayrou n’est qu’une étape. Le leader insoumis entend capitaliser sur le mécontentement social grandissant pour ouvrir une séquence politique plus large. Il appelle à transformer la journée du 10 septembre en mobilisation nationale sous le slogan «Bloquons tout». Ce mouvement, d’abord apparu sur les réseaux sociaux, a rapidement gagné en audience et bénéficie du soutien de plusieurs syndicats, dont Sud Rail, Solidaires et certaines fédérations de la CGT.
Les organisateurs appellent à des grèves massives, des blocages routiers et une paralysie économique, avec pour objectif d’exprimer une colère sociale que Mélenchon juge «profonde et légitime». Selon lui, «ce n’est pas par caprice que les gens vont tout bloquer, c’est parce que la situation est devenue invivable pour beaucoup».
Un sondage récent indique que près de 63 % des Français soutiennent cette journée de mobilisation. Si certains y voient un écho des Gilets jaunes, la dimension institutionnelle – avec la chute possible du gouvernement Bayrou le 8 – confère à ce mouvement une portée particulière.
Ainsi, la rentrée politique française s’annonce comme un moment charnière : un exécutif fragilisé, une opposition revigorée et une rue prête à se mobiliser. Entre institutions et contestation populaire, l’équilibre politique paraît plus incertain que jamais. Et si elle fait l’affaire de Marine Le Pen et de l’extrême droite, qui se tiennent en embuscade, prêts à rafler la mise, cette atmosphère d’instabilité institutionnelle ne va pas faire l’affaire de l’économie française qui continue de s’enfoncer avec des déficits record.
D. G.
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