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Tunisie : les crédits bancaires pro chutent sous la barre des 90 Mrds de dinars

27. August 2025 um 12:35

L’encours des crédits bancaires accordés aux entreprises a atteint 89 794,654 MTND à fin juin 2025, contre 89 236,209 MTND à la clôture de l’exercice précédent, soit une hausse de 558,445 MTND. Toutefois, par comparaison avec mars 2025, une baisse de 541,942 MTND a été enregistrée.

 

Les reculs les plus notables concernent les secteurs de la production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné (−228,546 MTND) ainsi que l’Administration publique (−763,419 MTND). Autrement dit, ce sont principalement les entités étatiques qui ont réduit leur recours au financement bancaire depuis la fin de l’année 2024. À l’inverse, les opérateurs privés poursuivent leur consommation de crédits, bien que la progression reste modérée.

 

Répartition par maturité : un déséquilibre croissant

Du côté des crédits à court terme, une progression significative de 1 796,577 MTND a été enregistrée sur six mois. En parallèle, les financements à moyen et long terme ont chuté de 1 238,134 MTND. Cette évolution accentue le déséquilibre de la structure de l’endettement bancaire : les crédits à court terme représentent désormais 61,8% de l’encours total, un niveau record.

 

Même en tenant compte de la baisse des besoins de financement de certaines entités publiques, cette tendance traduit un problème structurel de l’économie tunisienne : les entreprises investissent de moins en moins. Leur priorité semble être la gestion courante et la préservation de la trésorerie, au détriment de l’investissement productif. Ce comportement limite la croissance aux seuls effets de prix, plutôt qu’à une hausse des volumes, ce qui contribue au maintien d’une inflation persistante, malgré une politique monétaire restrictive.

 

Contexte monétaire et environnement des affaires

Les taux d’intérêt élevés et la réticence des banques à accorder des crédits à long terme à taux fixes ont certainement pesé sur les décisions d’investissement. Ce n’est que récemment que le coût des ressources bancaires a commencé à reculer. Toutefois, une transmission complète à l’ensemble du système prendra du temps.

 

En l’absence de stabilité fiscale durable et alors que la majorité des secteurs cherchent encore des relais de croissance dans un marché intérieur restreint, un redémarrage significatif de l’investissement paraît peu probable à court terme.

 

Autre facteur ayant contribué à la hausse des crédits à court terme : la nouvelle réglementation relative aux chèques. La lettre de change, censée la remplacer, peine encore à s’imposer. Pour financer leurs stocks, de nombreuses entreprises ont désormais recours au crédit bancaire, ce qui a été partiellement observé au cours du deuxième trimestre 2025. Cette évolution renforce l’idée que le chèque, notamment grâce à la possibilité d’encaissement direct aux guichets, jouait un rôle clé dans le circuit financier de l’économie parallèle.

 

Pour les banques, cette dynamique pourrait se traduire par une amélioration de leurs ratios prudentiels, d’autant plus soutenue par la bonne tenue de la collecte de dépôts. Pour les entreprises, en revanche, le contexte reste marqué par le statu quo, dans l’attente de conditions économiques plus favorables.

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