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Honoris crée un centre de recherche et d’innovation collaborative

07. Oktober 2025 um 17:19

La création du CRCI par Honoris s’inscrit dans la dynamique du Global Innovation Index 2025 publié par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).

L’Université Centrale a organisé, le 7 octobre 2025, un événement marquant consacré à la création du Centre de Recherche et d’Innovation Collaborative (CRCI). Cette initiative, portée par Honoris United Universities, ambitionne de replacer la recherche scientifique au cœur des priorités économiques et sociales de la Tunisie.

Lors de son intervention, Houbeb Ajmi, directrice d’Honoris en Tunisie, a décrit le CRCI comme « un pont entre le savoir et la société », un espace ouvert à la coopération entre chercheurs, étudiants et entreprises autour de projets à fort impact scientifique et industriel.

Elle a rappelé que l’Université Centrale, premier établissement privé d’enseignement supérieur du pays, compte plus de 13 000 étudiants et 500 collaborateurs répartis sur plusieurs régions, de Tunis à Gabès. Ce réseau, selon elle, représente « un atout majeur » pour stimuler la recherche interdisciplinaire et encourager l’innovation collaborative.

« Une université du XXIᵉ siècle ne peut plus se contenter d’enseigner : elle doit devenir un acteur du changement », a affirmé Mme Ajmi, insistant sur la nécessité de repenser le rôle des institutions académiques dans le développement socio-économique.

La création du CRCI s’inscrit dans la dynamique du Global Innovation Index 2025 publié par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), qui appelle à renforcer les passerelles entre universités et entreprises pour soutenir la compétitivité nationale. La Tunisie, classée 76ᵉ sur 139 économies, a progressé dans ce classement par rapport à 2024, un signe encourageant qui « incite à poursuivre la dynamique ».

Le nouveau centre s’articulera autour de quatre grands axes : la transition numérique et l’intelligence artificielle, la santé et la recherche clinique, la transition écologique et la responsabilité sociétale, ainsi que la gouvernance et la gestion des ressources humaines. Des domaines qui traduisent la volonté d’Honoris de conjuguer excellence académique et impact concret sur la société.

Le savoir au service du développement

C’est dans cet esprit qu’a été invité le professeur Armand Hatchuel, chercheur à l’École des Mines de Paris, pour animer une conférence intitulée « Le couplage science-société : la clé oubliée du développement ». Devant un auditoire composé d’universitaires, d’étudiants et de représentants du secteur privé, il a plaidé pour une réinvention du lien entre la recherche scientifique et le monde socio-économique.

Selon ce spécialiste mondial de la théorie de la conception et de l’innovation, la science progresse non pas en se coupant du réel, mais en interagissant avec la société. « Le moteur du progrès n’est pas l’isolement, mais le couplage entre science et société », a-t-il souligné, remettant en cause la séparation instaurée dans les années 1930 entre recherche fondamentale et appliquée.

Pour illustrer son propos, le professeur a évoqué la crise de la Covid-19 et le débat sur les vaccins, qui ont révélé la nécessité d’un dialogue constant entre science et société. Il a rappelé que, dès le XIXᵉ siècle, l’industrie fut un levier majeur de progrès scientifique, citant l’exemple de l’Allemagne où les laboratoires collaboratifs ont conduit à des découvertes notables, comme celle du brome à partir des déchets miniers.

M. Hatchuel est également revenu sur le « tournant Fayol » de 1870, lorsque Henri Fayol, père de la science administrative, défendait déjà l’idée d’un rapprochement entre chercheurs et entreprises. Ce modèle, porteur d’une ère prospère de recherche industrielle, a vu naître plusieurs prix Nobel avant de s’effacer après la Seconde Guerre mondiale au profit d’une vision de la « science pour la science », incarnée par le rapport Vannevar Bush. Mais, selon M. Hatchuel, l’ère numérique et les technologies collaboratives offrent aujourd’hui l’opportunité de renouer ce lien entre savoir et action.

A chaque pays, son modèle d’innovation…

Pour illustrer une réussite moderne de ce couplage, il a cité le modèle français des conventions CIFRE (Conventions industrielles de formation par la recherche), qui permettent à des doctorants de mener leurs travaux au sein d’entreprises tout en restant encadrés par un laboratoire universitaire. « Le secret de ce dispositif, c’est la double exigence : être pertinent pour l’entreprise tout en répondant à une véritable question scientifique », a-t-il expliqué.

En conclusion, Armand Hatchuel a invité les universités tunisiennes à s’inspirer de cette logique collaborative, soulignant que chaque pays doit inventer son propre modèle d’innovation fondé sur le dialogue entre science et société. Une perspective en parfaite résonance avec la vision de Houbeb Ajmi et du réseau Honoris, pour qui la recherche n’est plus un exercice académique isolé, mais une force vivante au service du développement national et continental.

Ameni Mejri

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