Thameur Derbel : « Wifak Bank prévoit d’atteindre 62 agences d’ici fin 2025 »
Wifak Bank a renforcé son ancrage territorial avec l’ouverture de son nouveau point de vente situé à la Manouba, ce jeudi 24 avril 2025. Cet événement s’inscrit dans une stratégie décennale visant 150 agences d’ici 2035, dont 62 prévues fin 2025. Après l’ouverture de quatre agences en 2024 (portant le réseau à 49), puis deux implantations récentes à Sfax et la Manouba- le total actuel étant de 51-, la banque confirme son accélération avec neuf ouvertures supplémentaires programmées d’ici décembre 2025.
Rencontré en marge de cet événement, Thameur Derbel, directeur général adjoint de Wifak Bank, revient sur le bilan 2024-2025 de la banque. Il aborde plusieurs points clés, notamment la transition énergétique, la réduction du déficit énergétique et la coopération avec la STEG. Interview :
Concernant l’inauguration, en quoi consiste-t-elle?
Aujourd’hui, nous inaugurons notre 51ème agence. Nous intervenons aussi bien pour le financement du cycle d’exploitation que pour l’investissement. En 2024, nous avons ouvert quatre agences, portant le total à 49, et depuis sept semaines, deux autres agences ont ouvert à Sfax et la Manouba. Ce qui porte le total à 51 agences. Nous prévoyons d’atteindre 62 agences d’ici fin 2025, avec neuf nouvelles ouvertures prévues dans tout le pays, notamment à Sfax, la Manouba et Téboulba. Cette ouverture s’inscrit dans une stratégie décidée par le conseil d’administration visant à développer notre réseau pour atteindre environ 150 agences d’ici 2035.
En quoi Wifak Bank se définit-elle comme une banque de proximité centrée sur les particuliers, TPE et PME?
Cette stratégie repose sur un plan stratégique important validé par le conseil, qui vise à renforcer notre rôle de banque de proximité, voire régionale au sens de la proximité avec nos clients. Notre clientèle cible est constituée principalement de particuliers, petits commerçants, très petites entreprises et PME. Notre modèle d’affaires est différent de celui des autres banques : nous finançons non seulement nos clients principaux, mais aussi leur écosystème, c’est-à-dire leurs propres clients. Cela donne à nos clients un pouvoir de négociation accru avec leurs fournisseurs, leur permettant d’obtenir des remises souvent supérieures au coût du financement du cycle d’exploitation.
D’ailleurs, nous avons une grande agilité : une fois que le client nous fournit les documents nécessaires, la décision intervient en dix jours à deux semaines; alors qu’elle peut prendre jusqu’à trois mois ailleurs. C’est un avantage compétitif important.
Quels mécanismes expliquent une représentation féminine dans les effectifs, avec un objectif de dépasser 60 % en 2025?
Concernant la parité, la participation féminine dépasse 59,8 %, et nous espérons franchir la barre des 60 % cette année. Au conseil d’administration, il y a actuellement une femme, soit environ 15 %, mais cela évoluera. Par ailleurs, plusieurs femmes occupent des postes de direction à la banque, notamment comme directrices d’agence, chefs de pôle et chargées de clientèle. Cette forte présence féminine est une fierté, même si elle n’a pas été planifiée.
Quel est le positionnement actuel des banques islamiques, en particulier Wifak Bank sur le marché bancaire?
On prend sûrement notre part sur le marché. Nous sommes une banque cotée, notée par Fitch Trading, et nous avons opté pour la transparence totale depuis le début – c’est notre force. En 2024, nos indicateurs ont progressé de 24 %, avec un PMB (Produit Marché Bancaire) en hausse de près de 35 %, tout en préservant les fondamentaux de la banque, notamment la couverture des risques. Nous gagnons des parts de marché : notre total bilan atteint 1,7 milliard de dinars et nous représentons désormais 1,3 à 1,4 % du marché bancaire global, contre 0,2 à 0,3 % auparavant. Sur le segment islamique, notre part est bien plus élevée, de l’ordre de 10 % du total des actifs des banques islamiques. Nous avançons de manière mesurée, sans course au chiffre, avec des créneaux bien définis.
Quels sont vos créneaux prioritaires?
Nous ciblons l’économie verte, les commerçants et les professions libérales (médecins, pharmaciens, radiologues). Ces populations sont de plus en plus présentes dans notre clientèle. Côté entreprises, nous nous concentrons sur le financement de projets photovoltaïques et de l’écosystème de l’autoproduction énergétique, qui prennent une place croissante dans notre portefeuille.
Qu’en est-il des projets liés à l’économie verte, notamment le photovoltaïque?
Nous finançons des projets d’autoproduction photovoltaïque, avec des prêts sur sept ans. Par exemple, pour un emprunt de 1 million de dinars, l’entreprise économise jusqu’à 100 000 à 150 000 dinars annuels en taxes. Le retour sur investissement intervient au bout de cinq ans. Tandis que la durée de vie des équipements (20 ans) génère des économies d’énergie sur 13 à 14 ans supplémentaires. Cela réduit la consommation globale, le déficit énergétique national et libère des devises.
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