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CHRONIQUE – Revue économique et financière hebdo du 21 novembre 2025 : Sans cadre macro stable, aucune reprise durable possible

24. November 2025 um 05:41

L’économie mondiale aborde la fin de l’année dans un climat mêlant incertitudes géopolitiques, ajustements monétaires et tensions persistantes sur les marchés. La combinaison d’un ralentissement de la croissance européenne, d’une résilience américaine légèrement affaiblie et de risques géopolitiques persistants au Moyen-Orient continue de peser sur les flux de capitaux et le comportement des investisseurs.

Dans ce contexte, les marchés internationaux évoluent de manière prudente, avec une volatilité accrue sur les devises et une normalisation lente mais perceptible des taux d’intérêt dans les économies avancées.

Sur le plan financier, les marchés anticipent désormais que la Réserve fédérale américaine maintiendra un biais restrictif plus longtemps; malgré un assouplissement progressif des tensions inflationnistes.

Les écarts de taux entre les États-Unis et la zone euro restent déterminants pour l’évolution de l’EUR/USD. Tandis que la réorientation du commerce mondial, la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement et la baisse des prix de certaines matières premières influencent les flux vers les marchés émergents.

L’environnement reste donc contrasté pour les économies dépendantes des financements extérieurs comme la Tunisie, où les arbitrages des investisseurs demeurent sensibles aux risques souverains et à la dynamique du dinar.

 

En Tunisie

Dans ce contexte global cadenassé, la conjoncture tunisienne montre des signaux mixtes. La liquidité bancaire demeure sous tension, comme en témoigne la baisse du solde du compte courant du Trésor, qui recule à 1 125,5 MDT contre 1 373,5 MDT la veille. Le solde du compte courant ordinaire des banques s’améliore toutefois nettement, passant à 358,4 MDT. Ce qui traduit une respiration temporaire de la liquidité interbancaire. Les billets et monnaies en circulation continuent de progresser légèrement. Cela confirme la préférence du public pour les moyens de paiement liquides et le maintien d’une économie informelle significative.

Sur le marché monétaire, la Banque centrale poursuit une politique de stabilité, avec un taux directeur maintenu à 7,5 %. Le taux du marché monétaire s’aligne parfaitement sur ce niveau, témoignant d’un pilotage serré de la liquidité. Le volume global de refinancement recule à 10 377,4 MDT, en baisse par rapport à la veille et surtout en retrait notable par rapport à 2024. Cette évolution reflète une moindre pression instantanée sur la liquidité, mais aussi un recours accru aux opérations longues, notamment les opérations de refinancement à six mois qui atteignent un encours de 2 555 MDT, très supérieur au niveau d’il y a un an.

La dynamique des transactions interbancaires reste solide. Les opérations à vue progressent nettement et dépassent 3 256 MDT, apportant une fluidité appréciable entre les banques. Les opérations à terme se stabilisent autour de 982 MDT, confirmant la poursuite de stratégies prudentes de gestion des positions bilancielles.

La situation des Bons du Trésor continue de souligner la transformation de la structure de financement de l’État. Les Bons du Trésor assimilables atteignent désormais 29 137,6 MDT, soit plus de 10 milliards de plus qu’en 2024. Tandis que les bons à court terme sont en chute très marquée. Cette tendance confirme la stratégie du Trésor visant à allonger la maturité de la dette intérieure, tout en maîtrisant les pressions de refinancement dans un contexte où les financements extérieurs restent rares.

Sur le volet extérieur, les recettes touristiques cumulées atteignent 7 141,5 MDT, en hausse solide par rapport à 2024. Traduisant ainsi une saison encore dynamique malgré les aléas géopolitiques régionaux. Les revenus du travail progressent également, soutenus par la reprise des transferts depuis l’étranger. En parallèle, le service de la dette extérieure cumulée se replie légèrement, signe d’une répartition plus étalée des échéances sur 2025.

Les avoirs nets en devises se stabilisent autour de 24 815,4 MDT, équivalant à 106 jours d’importation. Bien qu’en léger retrait par rapport au niveau de 2024, ces réserves restent confortables et permettent d’accompagner un marché de change où le dinar enregistre des performances contrastées. Il se déprécie face au dollar mais s’apprécie légèrement face à l’euro, en phase avec les mouvements internationaux. Cette évolution confirme la sensibilité du dinar à la configuration du dollar sur les marchés mondiaux et à l’écart de croissance entre les deux zones.

L’ensemble de ces indicateurs dessine un paysage économique complexe, où la Tunisie navigue entre fragilités structurelles et améliorations ponctuelles.

À court terme, la combinaison d’une liquidité bancaire volatile, d’un marché monétaire sous contrôle et de réserves de change encore robustes devrait permettre de préserver la stabilité financière. Toutefois, les risques demeurent. Une remontée des tensions géopolitiques, un accès toujours limité au financement extérieur et une croissance intérieure modérée pourraient maintenir la pression sur le dinar et sur la capacité de l’État à gérer l’échéancier de sa dette.

À moyen terme, la trajectoire dépendra largement de la capacité à renforcer la crédibilité budgétaire, à améliorer l’efficacité du financement de l’économie et à consolider les moteurs externes, notamment le tourisme et les transferts des expatriés. La stabilisation du cadre macroéconomique reste incontournable pour favoriser un retour progressif de la confiance et pour relancer les investissements jugés essentiels à une croissance durable.

  

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Références :

(1) Sources principales consultées pour le contexte international : World Bank MENAAP (21 nov. 2025), données prix Brent / marché pétrolier (21 nov. 2025), minutes Fed / prises de position récentes, analyses Reuters sur la réaction des marchés aux tensions régionales. (Banque Mondiale)

(2) (*) https://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/indicateurs.jsp

(**) https://www.ins.tn/

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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